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Pan European fest : Une nouvelle brèche musicale

22 mai 2009 à 17h32
Du public, une scène, un bar, des bières, de l’électricité, des câbles, des synthés, des fumigènes, des lumières, du noir, des guitares, des voix, de la saine fureur, du rock, des mots, des cris, une nuit étoilée, des cigarettes grillées, le Point Ephémère ne s’est rien refusé en nous présentant, le 16 avril dernier, sa cinquième édition des nuits psychédéliques du label Pan European Recordings.

Souvenons-nous, voilà déjà trois ans, Arthur Peschaud et Romain Turzi (tous deux membres de… Turzi) créaient le label Pan European Recordings. Amateurs de rock progressif, de kraut, de musiques électroniques ou expérimentales, l’idée de départ était simple : définir un nouveau langage musical, établir de nouvelles frontières. Pour célébrer la PAN V, le label mixe ses propres disciples (Turzi, Koudlam, One Switch To Collision) avec d’éminents acolytes psychédéliques (Big Daddy’s Dead, Zombie-Zombie).

Romain Turzi et Etienne Jaumet - JPG - 204 ko
Romain Turzi et Etienne Jaumet

Comme à l’habitude, dès l’arrivée au Point Ephémère, direction le bar … et puis non en fait, car le concert est sur le point de commencer. Sur scène, deux musiciens, des synthés et des câbles à n’en plus finir. Du fumigène, beaucoup de fumigène. Romain Turzi (Turzi) et Etienne Jaumet (Zombie-Zombie), s’affairent, nous tournent le dos, nous ignorent presque. Quelle importance. Des nappes électroniques démarrent doucement, pour nous envoûter peu à peu et reprendre les rythmiques de notre cœur, qui, en l’occurrence, bat encore au ralenti. Empruntant simultanément les voies de la musique répétitive, du Krautrock et d’une techno aérienne indéfinie, le son devient matière, superposé à volonté, amplifié.

Etienne Jaumet - JPG - 122.6 ko
Etienne Jaumet

Des ambiances hypnotiques. Des guitares noisy. Des pointes de saxophones. Nous retrouvons la patte de Zombie-Zombie parsemée de Turzi, ou l’inverse !, la batterie et la petite rage kautrock en moins. Un mélange psychédélique et entraînant entre Terry Riley pour la répétition de petits patterns assez simples, Kraftwerk pour les synthé vintage et leurs bidouillages entêtants, Pink Floyd pour ces claviers nous ensorcelant avec leurs boucles hypnotiques.

Leur musique est emplie d’une réconfortante torpeur et à ce titre, la lumière nous aveuglera pour mieux nous faire frémir. Pas le moindre dérapage, jusqu’au bout l’ensemble demeurera précis, carré. Peut-être trop car on pourrait leur reprocher une certaine retenue… ce qui ne sera pas le cas de celui qui débarquera juste après…

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Koudlam

Après une assez courte pause, Koudlam prend possession de la scène. See you all retentit tel une bombe, saisissant le public sans attendre une seule seconde. Voix métallisée, atmosphère eighties déchirée par des chants désespérés, ostinato de cordes, ce titre là est assurément un must. La suite ne nous décevra pas. Koudlam, seul, micro à la main, s’y entend parfaitement pour embarquer la foule dans ses voyages musicaux aux sonorités électro new wave. Des doux interludes de pop électronique (Eagles of Africa) au bel usage des nappes de synthétiseurs, sa composition tend sans nul doute une toile cinématographique. Pas étonnant que Cyprien Gaillard ait fait appel à lui en 2007 pour composer la B.O apocalyptique de son film « Desniansky Raion » (révélation de la foire de Bâle 2007).

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Koudlam

Zéro une faute de goût, pas même pour les lancés de bière : un véritable bonheur au pays des merveilles de la pop héroïque. Inutile de tergiverser : on l’adore de manière vitale ou on le déteste aussi énergiquement, peut-être pour les mêmes raisons.

Sacha

Crédits photos : © Sonia Koumskoff-Raissi

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