Qui êtes-vous Shazia Mirza ?
« Je m’appelle Shazia Mirza. Du moins, c’est ce qui est écrit sur mon permis de piloter. » La carrière de Shazia Mirza venait à peine de débuter lorsque deux avions se sont plantés dans les tours du World Trade Center. Et c’est par ces mots, qu’en 2001, quelques semaines après l’attentat, cette jeune femme portant le hijab, se présentait sur scène avant d’entamer ses sketches. Conjuguant la double particularité d’être une comique et une musulmane libérée dans un même corps, Shazia Mirza a pris le parti de faire rire, de dédramatiser, de parler d’elle… « Au début, je me contentais dire des choses drôles sur le fait d’être musulman, mais maintenant mes spectacles parlent plus de moi. Il faut être fort pour monter sur scène et parler honnêtement de ce que l’on pense et ce que l’on ressent. ». Britannique d’origine pakistanaise, elle met en scène les contradictions de ses deux cultures avec un humour décapant et lapidaire, à la hauteur de la rigueur religieuse pratiquée dans sa famille. « Mes parents voudraient me marier, mais aucun Musulman ne veut m’épouser… parce que je parle. » « Je ne bois pas d’alcool, c’est contre ma religion. Mais je prends de l’ecstasy. Car le Coran ne dit rien sur l’ecstasy. » Ce qui se révèle être une façon drôle et efficace de combattre les extrémismes.
Cette liberté de ton, Shazia Mirza l’a pourtant payée cher. Menacée de mort et même agressée, il lui est arrivé de se produire sur scène aux côtés d’un garde du corps. Un inconvénient qui n’a pas réussi à lui couper le sifflet. Lors d’une tournée au Pakistan, lorsqu’elle s’est vue signifier de ne faire que de l’humour halal, elle s’est empressée de ne pas obtempérer. « L’humour halal n’existe pas, proteste-t-elle. C’est comme dire qu’on mange du porc halal. »
Afin de mieux juger par vous même de la dissolution des préjugés dans la dérision, si vous êtes anglophone, ne manquez pas de courir voir Shazia Mirza sur scène, à Paris demain, 21 septembre, à La Java.