Réalisant hier, le gars est long à la détente, que le régime de guerre (de classes) qui prétend régner sur nos vies n’avait strictement rien à foutre.
Mais ce qui s’appelle : rien.
Des gages de soumission qu’il n’a de cesse que de lui concéder.
François Chérèque soudain se fâcha tout jaune.
(C’était, sur France 3, un moment de cocasserie comme on n’en voit plus que trop peu.)
Après avoir dit oui sur tout à ce régime.
Après avoir convenu que la "réforme" avait du bon, fût-ce dans son application aux 35 heures - puis qu’elle avait du bon, puis qu’elle avait du bon.
François Chérèque (découvrant (tard) qu’après avoir donné d’enthousiasme son flanc à ce régime (et bradé le salarié), il en était à se faire bouffer la gueule par ses molosses), tapa de son (tout) petit poing sur la table (des négociations).
Il proclama que dans le démantèlement des 35 heures, le passage en force des Versaillais de gouvernement n’était pas supportable - et que d’ailleurs, même Laurence Parisot en était (un peu) agacée.
(La question se posa dès lors de savoir si François Chérèque nous prenait pour des cons, ou s’il nous prenait pour des cons : car même les pies savent qu’à trop baisser culotte on encourt le péril de se faire mettre à sec.)
François Chérèque, lors, proclama qu’on allait voir ce qu’on allait voir, et que d’ailleurs il pensait fort, avec Thibault de la taule d’en face, à "une journée d’action" pour le 17 juin prochain.
(Il se dit que la menace impressionna si fort le chef de l’Etat français, qu’il pouffa, se tournant vers l’un de ses plus fidèles féaux : "Oooooh, mon Diiiiieu - toute une "journée d’action" ?
Xavier, ma couille, dis-moi : est-ce qu’on se remettra ?")
Jugeant que trop de crâne audace tuerait la crâne audace, François Chérèque, d’ailleurs, se tempéra aussitôt, par le moyen de ce petit supplément de subordination où s’identifie à coup sûr la CFDT : anticipant la coutumière saloperie de la droite régimaire et de ses laquais serviles de la presse qui ment, il s’empressa de préciser que, turellement, il n’était pas non plus question qu’il prenne les bacheliers en notages, et que par conséquent si "journée d’action" il y avait, ce ne serait pas dans les transports, où l’on acheminerait le 17 juin du lycéen, comme si de rien n’était.
Si tu lui racontes, avec des mots simples, ce qui se passe dans ce pays depuis le mois de mai 2007, un enfant de trois ans moyennement évolué met un peu moins de trois secondes à comprendre que c’est justement par le blocage du bac (liste non exhaustive), sans préavis évidemment, que les centrales syndicales pourraient faire plier le régime qui s’est donné pour mission de nous laminer le social.
Un enfant de trois ans moyennement évolué met un peu moins de trois secondes à comprendre que si la riposte syndicale est de marcher le 17 juin de la République à la Nation, puis de rentrer vite chez soi pour ne pas rater la cocasse prestation de François Chérèque sur France 3, le régime a devant lui un si large boulevard, qu’il devrait avoir bouclé avant la fin de l’année l’anéantissement des acquis des six dernières décennies.
Un enfant de trois ans moyennement évolué met un peu moins de trois secondes à comprendre finalement que dans ces conditions, le seul moyen de la survie du salarié est que désormais il mette son pied au cul des jaunes.