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Fêtes pour Israël, larmes en Palestine

16 mai 2008 à 11h49
Pendant que des négationistes se succèdent à la télé pour raconter une histoire inventée, une série de mythes à propos de ce qui s’est passé en Palestine de 1917 à 2008, le deuil palestinien continue.

Ce message a été envoyé par le site CAPJPO - EuroPalestine


Un ami vous recommande d’allez voir cette page :

C’est toujours la Nakba : Témoignage d’une étudiante de Gaza Nous publions cette lettre de Nariman, jeune étudiante en français de la bande de Gaza, qui s’adresse au monde entier.

Nakba en 1948 et la souffrance continue…

"Avant ces jours, la vie était belle, très belle. on était ensemble ,on était tous paysans et on n’avait que notre terre et pour nous la terre égale la vie…on n’aurait jamais imaginé qu’ un jour, on vivrait loin d’ici mais malheureusement ce jour est arrivé malgré nous."

Mon grand-père a les larmes aux yeux et le coeur serré et les mots sortent à grand-peine de sa bouche.

Chaque année depuis quatre ans, toute la famille se réunit pour écouter nos grands-parents qui nous transportent dans deux époques bien différentes en nous parlant de la Nakba : la première est pleine des moments de calme et de stabilité qu’ils vivaient auparavant et l’autre ce sont les moments de souffrance et de chagrin qu’ils ont commencé à vivre après la catastrophe.

Cette année j’ai la chance de partager un peu de ces moments avec vous en vous écrivant ce texte en français.

C’est très douloureux de se souvenir de ces jours très durs qu’ils ont vécu comme tous les réfugiés palestiniens qui ont quitté leurs maisons et leurs terres par la force et par le terrorisme israéliens

"On était à Sawafeer quand la guerre a commencé, on a été obligé de partir, pas seulement parce qu’on avait peur des forces israéliennes qui étaient soutenues par tous les grands pouvoirs du monde entier de cette époque, mais aussi parce qu’on avait l’espoir que les armées arabes allaient arriver à notre secours pour nous sauver de ceux qui venaient violer notre patrie et qu’on allait bientôt rentrer chez nous quand ces armées battraient l’armée israélienne mais on ne savait pas que cette dernière s’était bien préparée pour gagner cet affrontement injuste et inégal" dit mon grand-père.

Ma grand-mère intervient avec beaucoup de tristesse :

"Je tenais ma fille d’un an par la main et j’étais enceinte de huit mois ces jours-là, ces jours où on a dû trouver refuge à Hatta un village juste à côté . On y est resté deux jours, pas plus . Il n’y avait pas d’eau là-bas et je devais pourtant laver nos vêtements, alors j’ai décidé de rentrer à Sawafeer pour faire ma lessive au moment où votre grand-père était parti en cachette pour récupérer l’argent qu’il avait caché à côté de chez nous -c’était le cas de nombreuses personnes qui retournaient à leurs villages pour chercher les affaires indispensables qu’elles avaient laissées derrière elles dans leur fuite précipitée- il marchait prudemment afin que les soldats israéliens ne le voient pas, ils l’auraient tué sinon. Quand je suis arrivée, il ne restait qu’un seul puits. J’ai lavé les vêtements et je me suis dirigée aussitôt vers Hatta pour que mon mari ne remarque pas mon absence à son retour. Je l’ai rencontré dans la rue, malheureusement !

Je n’ai toujours pas oublié son regard fou d’inquiétude …il était très fâché et il m’a blâmé :

" Tu es folle toi ? Tu prends la route dans cette situation ? Tu ne sais pas que les Israéliens ouvrent les ventres des femmes enceintes et qu’ils leur coupent les seins ?"

A ce moment-là, j’ai su tout l’amour que votre grand-père me portait.

Nous avons tous éclaté de rire, puis mon grand père a repris la parole :

"Avec les habitants d’Hatta, on est parti pour Karatia et quand les israéliens ont bombardé Karatia, on est parti pour Al-Magdal où on est resté très peu de temps et finalement on s’est installés au centre de la bande de Gaza, à Dair Al-Balah exactement. C’était vraiment un long voyage très pénible. Je n’ai jamais connu un voyage pareil et jusqu’à maintenant je n’arrive pas à comprendre comment on s’en est sorti !

Les deux premières années, tout le monde a vécu sous les tentes plantées par l’UNRWA qui était là pour nous aider, puis on a commencé petit à petit à construire des petites maisons en boue pour finir par habiter ici, dans cette maison."

La réunion familiale a pris fin et chacun est rentré chez soi mais les histoires tristes des réfugiés palestiniens et leurs grandes souffrances continueront tant que l’occupation ne reconnaîtra pas leur droit au retour.

Aujourd’hui, en 2008, nous vivons une autre catastrophe.

Nos ancêtres ont été massacrés par balles et nous mourons à petit feu, étranglés, étouffés par ce blocus ignoble.

Les besoins les plus élémentaires nous sont refusés : l’électricité, les carburants, la liberté de mouvements …. et la liste est interminable …

Merci à l’occupation qui nous offre chaque jour ses tortures les plus variées.

Merci au monde entier qui nous regarde mourir dans la plus complète indifférence."

Ps : Sawafeer - Hatta – Karatia : villages palestiniens occupés en 1948

Nariman Ghanim – Etudiante en français - Gaza

CAPJPO-EuroPalestine

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6 Messages de forum

  • Bravo pour ce témoignage dont l’authenticité saute aux yeux. On y voit bien que les palestiniens d’aujourd’hui qui n’ont pas connu 48 se sentent au moins autant concernés que les anciens. Quelques soient les sièges, sanctions, bombardements etc,le droit et la dignité triompheront. Merci à Bakchich de nous permettre de lire ces textes émouvants …
  • Fêtes pour Israël, larmes en Palestine

    18 mai 2008 12:42, par Iduf
    La guerre israélo-palestinienne est une guerre, aussi, de médias, de mémoires et de souffrances qui s’affrontent. Au même titre que le mythe israélien de la terre vide et la manipulation de la mémoire de l’Holocauste, les Palestiniens ont développé une rhétorique mémorielle de la souffrance et du paradis perdu dont le texte ci-dessus est extrêmement représentatif. Je précise qu’il ne s’agit nullement pour moi de nier la réalité de l’occupation israélienne, des massacres qui sont et ont été commis, et des conditions de vie intolérables des Palestiniens dans les territoires occupés. Mais ce genre de texte, aussi sincère soit-il, aurait mérité une mise en perspective dans le cadre de la "guerre des mémoires" israélo-palestiniennes.
    • Bonjour. Ce texte montre simplement à ceux qui en doutent que les Palestiniens sont des êtres humains et non pas des animaux que l’on peut parquer.
  • l’exode palestinien

    22 juillet 2008 13:10

    Les défenseurs des Palestiniens affirment souvent qu’ils ont été chassés par Israël en 1948, créant ainsi le problème des réfugiés.

    Pourtant, ce témoignage affirme le contraire, à savoir que les Palestiniens ont quitté Israël de leur propre initiative, en espérant revenir vainqueurs grâce aux armées arabes.

    Cela conforte la version israélienne de l’hsitoire, qui affirme ne pas avoir entrepris de chasser les Palestiniens (même si certains militaires l’ont fait ponctuellement) et avoir intégré dans leur nation ceux qui sont restés en Israël. C’est étonnant comme la vision de l’histoire peut varier d’un camp à l’autre !

    En tout cas j’y vois plus clair et il me semble que le problème des réfugiés ne peut être imputé à Israël : si les Palestiniens avaient accepté la résolution de l’ONU en 1947, ils auraient eu leur Etat pour vivre en paix.

    Au lieu de ça ils ont tout refusé pour entrer en guerre. Aujourd’hui ils en subissent les conséquences et la vie est dure pour eux. C’est malheureux mais ils n’auraient pas dû choisir la guerre en 1948.

    • l’exode palestinien 27 juillet 2008 17:45, par guillotin

      j’ai rarement vu autant de mauvaise foi que dans ce commentaire !!!

      si je comprends bien,les palestiniens ont choisi de partir,plutôt que de céder ou de se faire massacrer par des soldats armés,donc,c’est de leur faute ? mais avec ce genre de raisonnement tordu,on en viendrait aussi à dire que si les juifs ont atterri en camps de concentration,pendant la seconde guerre mondiale,c’est de leur faute,ils n’avaient qu’à pas monter dans les trains,hein,tant qu’on y est ?

      pffff,décidément,autant d’aveuglement et de mépris,ça me fout sérieusement en rogne !!!

  • Fêtes pour Israël, larmes en Palestine

    30 juillet 2008 13:42, par AS

    Salaam,

    J’avoue que je t’ai pris pour un autre en t’allumant sur un texte de bob retient son froc. Acceptes mes excuses, je t’ai confondu avec Lagorce… c’est vrai que c’est pas du tout le meme registre…

    Bon courage

    AS