Ce Pape Benoît Treize et Trois n’a pas de chance. La grâce divine l’a-t-elle abandonné ? Il réintègre un évêque crypto nazi au cœur de son Eglise et on lui tape justement sur la tiare. Il souhaite que les Palestiniens aient un état et on trouve ça tout aussi digne de claques : ce garçon ne ferait-il pas de la politique ? Je suis surpris de la surprise des surpris. Quand le Jean People II allait cracher, les soirs de grands vents d’ouest, sur Moscou et la CCCP, personne relevait que le représentant de Dieu sur terre faisait peut être un peu « de la politique »…
Notre Benoît, actuellement en orbite autour de Jérusalem, dit une chose aussi bête que « après tout, faudrait voir à voir, et pourquoi pas un état pour les palestiniens… », et hop, la machine à fureur se met en marche. Pourtant, en 1947, en même temps que l’ONU reconnaissait l’auto proclamation d’Israël comme état, le même machin actait la création d’un état palestinien ! C’est vous dire si la prise de position de Benoît Treize et Trois est révolutionnaire.
Elle a un intérêt. La parole du Pape, celui qui n’enlève pas ses mules dans la mosquée d’Amman, permet de noter la surprise des médias. Eux aussi, les journalistes qui n’ont jamais lu un livre d’histoire, sont étonnés par la violence, la parole en « rupture », papale.
Veni creator ? Tour operator ? La virée du Pape permet de mesurer la grande pudeur occidentale face aux chrétiens qui survivent en Israël, en Cisjordanie et à Gaza. Les télés vous ont parlées de ces gens-là sans plus de précisions que celle-ci : « les chrétiens du Moyen Orient »… Mais c’est quoi ces gus, des martiens ? Eh bien désolé, mais ce sont des Arabes, des Phéniciens, des Philistins, bref, des bougnoules chrétiens.
Quoi ! Ah bon ? Ça existe cette engeance ? Mais oui, mes bons amis, les filles (non pas à voiles mais à voilettes) que vous avez vues sur les écrans sont des Palestiniennes, et les garçons priant à la même messe aussi. L’existence de cette minorité chrétienne en Palestine n’est pas ébruitée. Ni par le Vatican ni par l’Eglise. La défense de leur cause par les catholiques ne risquerait elle pas qu’ils prennent dans la gueule, en retour, les vilenies du bienheureux Pie XII pas vraiment chiffonné par l’audacieuse politique du chancelier Hitler. Déjà que Benoît Treize et Trois a remis au programme du céleste moulin, les paroles d’une vieille prière où le croyant courbé demande à Dieu « la conversion des juifs »…