Au grand bal des grands tartuffes ?

In the middle of the dancefloor ?

Sous la grosse boule à facettes ?

Je crois que tu verras, occupés à se trémousser au rythme chaud d’un rap de chez Pierre Sarkozy, des gens du quotidien Libération - qui dans la vraie-fausse affaire des "sabotages SNCF", et dans l’espace de trois semaines, est passé, à la une, de la régurgitation de la propagande régimaire (si que MAM nous dit que l’ultragauche déraille, c’est que "l’ultragauche déraille") à la (burlesque) suggestion que Libération déjoue la propagande régimaire.

Ainsi que l’établit un judicieux montage du camarade André Gunthert.

Mais il y aura aussi, je t’en préviens, des gens du Monde, qui ce soir dénonce "l’obsession de l’ultragauche" dans la droite régimaire - soulignant que c’est "depuis 2007" que "le ministère de l’intérieur développe la thèse de l’émergence d’un "terrorisme idéologique" en France, et imagine un scénario semblable aux prémices d’Action directe".

Le papier du Monde n’est pas inintéressant [1].

Mais il y manque, hélas, un minuscule détail : c’est que Le Monde, sans doute gagné par "l’obsession de l’ultragauche", a très gentiment contribué, pour la plus grande satisfaction du ministère de l’Intérieur, du moins le supposè-je, à la diffusion de "la thèse de l’émergence d’un "terrorisme idéologique"".

C’était, rappelle-toi, au mois de février dernier : dans les (dignes) pages du quotidien vespéral, a man called Gérard Davet, puisant très manifestement, et à peu de mois près, à la même source (riche de renseignements) que le talentueux Gattegno, faisait la grosse révélation que "les renseignements généraux sont formels : on assiste, en France, à la résurgence d’une mouvance, qualifiée pour l’heure d’"anarcho-autonome", violente, qui prospère sur le terreau des conflits sociaux touchant les jeunes".

Fort de cette conviction (des Renseignements généraux) le journaliste allait klaxonnant le message des keufs : relis son papier, si tu cherches une illustration pour ce qu’on appelle si justement la mise en condition de la bonne madame Dupont.

Le Monde hurle en février que des rouges écarlates menacent la démocratie - puis dénonce neuf mois plus tard, au même endroit il va de soi, "l’obsession de l’ultragauche".

Libération glapit d’abord que "l’ultragauche déraille" - puis trois semaines après, au même endroit exactement, brait, du ton du scandale, que rien ne permet d’affirmer que l’ultragauche déraille.

Dans le journalisme, coco ?

L’important, c’est le trou de mémoire.