Pour le mot : "Esclavage".
Mon dictionnaire donne la définition que voici, parmi quelques autres : "Chose, activité qui entraîne une contrainte".
J’y songeais ce matin en lisant (ici) que le gouvernement de guerre (sociale) qui étend sur nous son emprise prévoit désormais, comment se fait-il que je me sente si peu surpris, ""des sanctions renforcées au bout de six mois" contre les chômeurs s’installant "trop durablement" dans le chômage".
La punition serait la suivante : "Au bout de six mois (de chômage), (…) le chômeur devrait accepter tout emploi requérant moins de deux heures de transport par jour et rémunéré, par exemple, au moins 70 % de son salaire antérieur".
Le seul énoncé de cette ignominie devrait, naturellement, nous jeter par millions dans les rues - au lieu de quoi : des "syndicats" (les guillemets sont de moi) ont semble-t-il accepté (que ces gens sont laids nom de Dieu) qu’elle fonde leur(s) discussion(s) avec ce gouvernement, "réforme de l’assurance-chômage" oblige.
Prenons, je te prie, le cas, imaginaire, du gars qui aura trimé toute sa vie pour un plantureux salaire, disons 1.000 euros mensuels bruts - et qui à la fin de son épanouissante carrière sera libéralement dégraissé par un patron de gauche, avec en guise d’indemnités la promesse, jamais tenue, d’un prompt reclassement et une chaleureuse accolade.
Il va tranquillement s’installer, comme font les rentiers, nous disent les menteurs qui prétendent régner sur nos vies, dans un chômage de longue durée - où en parasitaire salaud il fera payer par l’Etat, aux caisses de chez Lidl, ses paquets de coquillettes.
(Car le chômeur n’est jamais qu’un sournois profiteur, cependant que l’actionnaire qu’engraissent les plans sociaux est un sagace gestionnaire : c’est, tu l’as compris, tout le sens du message que (nous) délivre, par sa nouvelle (et atroce) préconisation, un gouvernement qui, dans l’art dégueulasse de criminaliser les classes nécessiteuses, excelle décidément.)
Pas de ça, Moussa : le temps est fini, proclament les klaxons régimaires du Medef, où le gueux licencié, impudent pique-assiette, se goinfrait de pâtes au riz aux frais de la collectivité.
Repeint aux couleurs de la délinquance passive, livré à l’obscène concupiscence d’un patronat dont Matignon exauce enfin le rêve, fou, d’une masse taillable et corvéable à merci (au nom il va de soi de l’intérêt supérieur du Marché), notre salarié devra, demain, accepter n’importe quel boulot de merde, à moins de 59 minutes et 59 secondes, maximum, de chez lui, pour un salaire, somptuaire, de 700 euros - ou crever.
De faim.
Car les vivres lui seront coupées.
Durant que les gras commanditaires du régime qui l’aura ainsi esclavagé comme aux temps les plus reculés de l’histoire humaine déferont leurs paquets fiscaux - dans la joie épaisse et repue des fins de banquets où ils auront trinqué à la santé de Sarkozy, et de ces pauvres salauds de pauvres.