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Raffarin Est Cocasse

15 avril 2008 à 19h38

Raffarin est, au fond, un mec plutôt marrant.

A l’insu de son plein gré, certes.

Mais tout de même : plutôt fendard, au moins pour qui aime rire jaune - par l’effet, cocasse, de sa phénoménale décomplexion.

Par exemple : hier, comme tu sais probablement.

Raffarin.

Qu’on voit ici mettant sa main dans celle d’un irréprochable démocrate social : Hu Jintao.

Hier, disais-je, Raffarin a réclamé, après qu’elle venait d’être condamnée à verser plusieurs mois de salaires impayés à deux ex-collaboratrices, la démission de Ségolène Royal de la présidence de la région Poitou-Charente.

Et là, il a, pour l’occasion, énoncé crânement que : "Pour un responsable politique, la délinquance sociale, c’est la faute majeure".

Et ça, n’est-ce pas : ce n’est (déjà) pas rien, car il faut, tu en conviendras, un souffle colossal pour ainsi pérorer, quand on est d’un parti qui a érigé naguère (et sous un autre nom) le principe de l’emploi fictif au niveau d’un bel art.

(Noutre : il faut également des co****es de toro de chez Victorino Martin, quand on est d’une majorité qui a demandé en peu d’heures de nouvelles sanctions contre les (salauds de pauvres) chômistes et le déremboursement des lunettes par la Sécu, pour se prévaloir encore d’une quelconque sensibilité aux erreurs ou fautes "sociales".)

Mais.

Surtout.

Que lis-je, dans "Le Parisien" du jour ?

Je lis, à la page 7.

Que, pas plus tard qu’hier.

Le même jour, par conséquent, où il fustigeait en Ségolène Royal (pour qui je n’ai quant à moi que peu de vraie passion) une délinquante sociale.

Le même Raffarin "anim(ait)", j’espère que tu es bien assis(e) : "Un colloque (…) organisé (…) au Sénat, afin d’inciter les Chinois à investir (…) en France".

Les mêmes Chinois, tu sais, dont le chef de l’Etat français nous suggère, ces jours-ci, qu’il pourrait aussi bien, je ne dis pas oui, je ne dis pas non, rien n’est fixé encore, leur boycotter la cérémonie d’ouverture olympique - mais que, donc, Raffarin, cependant, essaie de faire venir à lui, car.

Certes, ils sont un peu rugueux avec le Tibétain, quand le Tibétain réclame, non (même) son indépendance, mais un peu plus d’autonomie.

(Liste non exhaustive.)

Et certes encore, ils pratiquent au laogai ce qu’un esprit un peu matois pourrait considérer comme une "délinquance sociale" d’origine contrôlée, auprès de quoi l’affaire de Ségolène Royal et de ses impayés ferait assez facilement figure de conte à la guimauve pour petites sections de maternelle.

Mais.

Un particularisme, neuf, distingue les Chinois populaires des meneuses poitevines : les Noiches sont.

PLEINS.

De.

Fric.

PLEINS.

De.

Bon.

Gros.

Pognon.

Bourrés de ce blé qui depuis l’aube des temps fait briller les yeux de la droite patronale de l’éclat singulier de la compulsion commerciale.

"Le Parisien" l’observe : "Depuis 2006, les Chinois sont devenus les plus grands détenteurs de devises au monde" - riches, arrime-toi, de "1.700 milliards de dollars", et d’une furieuse envie, "encouragé(e) par les autorités" pékinoises, de les investir à l’étranger.

Or : "Pour l’heure, l’Hexagone est sérieusement à la traîne".

Imagine-toi, neffet, que : "Les investissements chinois en France ne dépassent pas les 800 millions d’euros".

Une misère - qui valait bien que Raffarin, donnant de sa personne, flatte au Sénat, en même temps qu’il dénonçait l’inconduite "sociale" de Ségolène Royal, de si cossus nababs : à la santé, je parie, de l’esprit olympique.

Message Perso Courage, Miséreux : Il Y A(ura) Une Vie De Merde Après Le Chômage