Gregorius Nekschot est "le caricaturiste hollandais", rappelle-toi, qui aime à dessiner des Arabes délinquants et des Noirs criminels (avec une "tétine à la bouche").
Un raciste, quoi.
Plusieurs de ses dessins, où il s’en prenait, donc, aux Arabes et aux Noirs, ont été retirés du Net, "il a passé trente heures en garde à vue" - et cela ne pouvait bien sûr pas laisser indifférentes les sentinelles hexagonales de la liberté d’expression du xénophobe occidental : Charlie Hebdo est donc "allé aux Pays-Bas rencontrer" ce fin satiriste.
Charlie précise, dès l’abord, que "l’humour de Gregorius Nekschot" est "pensé dans un contexte néerlandais ultratolérant, voire angélique, envers l’intégrisme" (des mahométans fanatiques) - et que par conséquent, et si je comprends bien, tu ne saurais t’offusquer trop de ce que ses caricatures ne soient jamais que de puants étrons xénophobes : quand t’es cerné par les mollahs, t’es en quelque sorte obligé de forcer le trait, pas vrai ?
Après l’avoir ainsi absous de beaucoup de saloperie, Charlie concède que "l’humour" de Nekschot ne "voyage" pas toujours "bien", et qu’un dessin qui nous ferait nous bidonner si nous vivions au (plat) pays de l’angélisme envers l’intégrisme (des mahométans fanatiques) n’est plus forcément aussi drôle quand il arrive chez nous - mais il est vrai aussi que nous avons dans nos entours des "nostalgiques de l’Algérie française", qui nous font beaucoup de mal en nous empêchant de rire de tout notre (bon) coeur au spectacle, drolatique, d’un musulman zoophile.
Ainsi, quand "il montre", par exemple, "un imam habillé en Père Noël en train d’enculer une chèvre avec pour sous-titre qu’il faut savoir partager les traditions" ?
Gregorius Nekschot "ne parvient pas à (…) arracher le moindre sourire" à Charlie - non tant parce que la représentation d’un musulman sodomisant une chèvre ne serait pas hilarante, que parce que "vu de France, où les nostalgiques de l’Algérie française décrivent les Arabes comme des baiseurs de chèvres", un tel dessin ne saurait emporter l’adhésion d’un hebdomadaire satirique ouvertement progressiste, où le musulman est plutôt envisagé (sous le sceau de l’humour) comme un poseur de bombes.
(On peut rire de tout, n’est-ce pas ?
Au hasard : des Arabes et des musulmans.
Mais pas avec n’importe qui.
On a des principes, à Charlie Hebdo : c’est même à ça qu’on nous reconnaît.
On acceptera de bon coeur le soutien amical, devant un tribunal, du bon chef de l’Etat français (qui a su aussi trouver les mots pour dire que la repentance algérienne commençait à nous les rompre) - mais ça nous ferait mal au cul de pouffer avec l’OAS.)
Nonobstant, Charlie s’empresse de publier, in extenso, la justification de Nekschot : si le subtil caricaturiste que la bien-pensance persécute a dessiné un imam habillé en Père Noël en train d’enculer une chèvre, c’est parce que "Theo Van gogh appelait les islamistes des "enculeurs de chèvres" depuis qu’il avait découvert que Khomeyni autorisait les musulmans à coucher avec des animaux s’ils ne trouvaient aucune femme pour se soulager".
Il suffit de l’écrire, et tout devient très simple, n’est-ce pas ?
Et pour le cas où tu n’aurais pas compris que tout ça est d’une incomparable drôlerie, Nekschot rappelle, sous les applaudissements nourris de Charlie Hebdo, que : "Les musulmans doivent comprendre que l’humour fait partie de nos traditions depuis des siècles".
(Rigole, connard : puisque je te dis que c’est pour de rire que je te dessine en voleur d’"allocs", et en violeur de chèvres.)
Il est comme ça, Nekschot : pour lui, "tout le monde doit pouvoir s’exprimer".
Tout le monde ?
Tout le monde.
Charlie Hebdo, évidemment - mais, tout aussi bien : "Mein Kampf".
Et tu sais quoi ?
Je crois que ça se passe de (plus de) commentaire(s).