Faut-il vraiment faire une explication de texte ? Pour le chant, je ne fais rien d’autre qu’énoncer un fait : à partir de l’opération des cordes vocales, le groupe a perdu de la puissance cataclysmique qui le caractérisait jusqu’alors, et qui avait tout balayé autour de lui. Le chant posé de Bertrand Cantat n’empêche pas Des visages des figures d’être l’un des sommets de leur discographie, on est bien d’accord ("L’appartement" est une perle de romantisme noir). Je dis juste qu’à partir de 1996, une conjonction d’évènements à fait que Noir Désir est devenu un groupe de rock français comme un autre. "Fin de siècle" n’est qu’une pâle resucée de "Tostaky". En ce qui concerne Des visages des figures, même s’il possède une grâce évidente, l’indigeste "L’Europe" plombe l’objet, qui d’ailleurs peine au démarrage - selon moi - avec "L’enfant roi" et "Le grand incendie".
Sébastien Bataille
Mouais…cela reste votre avis que les deux derniers albums du groupe sont moins bons. En vieillissant, on fait forcément autre chose que du hurlement. Vous vous attelez qui plus est à vous concentrer sur le chant. Soit. Mais l’évolution musicale entreprise dans "Des visages des figures", qu’en est il ?
Je ne pense pas qu’un "c’était mieux avant" soit nécessaire pour revenir sur les cendres de Noir Désir.
Sympa de toujours réduire le grand Noir Dez aux hurlantes années 90-93…et Jean-Paul Roy à un bassiste par défaut…Frédéric Vidalenc lui-même disait en interview combien il aurait aimé faire toujours parti du groupe pour "Des visages, des Figures".
Quant à Cantat et ses cordes vocales, on peut trouver au contraire que les frissons que procure sa voix viennent aussi de sa capacité à la moduler jusqu’à la caresse et au chuchotement et pas seulement par les hurlements…
Et les textes de 2001/2002 sentent moins la javel que ceux simplistes de 1992…
Noir Dez est mort, mais toujours pas pour moi.