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Vive la Fête : disco d’or

electro-pop / jeudi 8 octobre 2009 par Sébastien Bataille
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Le seul groupe rock au succès international en langue française est… belge. Pas de bol !

Chet Baker disait : « Quand un bon musicien parle français, c’est qu’il est belge ».

Vive la fête n’est pas l’équivalent belge moderne de Niagara (Els Pynoo crie beaucoup mieux que Muriel Moreno) et encore moins des ennuyeux Elli et Jacno. Non, dans l’esprit, leur hédonisme musical s’apparenterait davantage à celui des Crystal Castles, version sortis de l’asile. Et Vive la Fête est un duo-couple qui dure : 10 ans d’existence fêtés par une compilation à paraître en novembre. Rien à voir donc avec leurs homologues francophones supposés. « Disque d’or » est le sixième album de Vive la fête. Comme il y a le bon vin pétillant italien, il y a la bonne électro pop pétillante belge. Le cru 2009 est tout simplement le meilleur depuis 2003, année de la parution du fameux « Nuit blanche » qui les révéla en France.

L’ouverture de l’album, « Petit colibri », nous plonge dans un exercice de style audacieux autour d’un texte de Guillaume Apollinaire, préliminaire qui nous amène directement à un « Amour physique » torride, vibrant, puissamment évocateur. Et l’accent chargé d’érotisme de Els Pynoo (et quand on est ensemble j’ai tous les nerfs qui tremblent) exhale une sensualité ingénue du meilleur effet.

La fraîcheur de « Nuit blanche » est assurément retrouvée, et cette impression se confirme tout au long de l’album. Passé le dispensable « Everybody hates me » à la production gonflée aux hormones comme un remix tapageur, le reste de l’objet nous offre des compositions enchanteresses. La mélancolie délétère de « Je ne pourrais pas », aux palpitations exotiques imparables, semble surgir des tréfonds de l’âme d’Els Pynoo. Mais l’ex-mannequin se ressaisit dans un « Ce que tu penses de moi » martial et libérateur. Le power pop fait chair invite à nouveau à la fête, comme une catharsis totale (prolongée sur « Elsangel » et « On a oublié »). « Mira », aux faux airs de bluette innocente, constitue la pièce maîtresse de l’album. Les inflexions vocales percutent durablement l’auditeur, forcément pris au dépourvu devant la grâce de ce tube monté comme un slow sixties.

Et le charme opère encore sur les percutants « Baiser canon », « Courtois », avant de laisser place à une décadanse Gainsbourienne, « Elle n’écoute pas », qui n’aurait pas déplu à l’homme à la tête de chou. Les plages fantômes nous rappellent que la folie n’est jamais loin chez Vive la Fête, l’hommage à Amadeus Mozart en témoigne.

Ne manquez pas Vive la Fête sur scène !

Interview de Vive la Fête, réalisée le 2 octobre

Bakchich : Peut-on faire la fête sans alcool ? 


Els Pynoo (Vive la Fête) : Ah oui c’est possible ! L’alcool n’est pas le plus important pour faire une bonne fête. Les gens, la sphère et la musique sont les ingrédients déterminants. L’optimisme et l’humour donnent les "Good Vibes". l’alcool est là pour le charme et pour laisser les freins !

Bakchich : Pouvez-vous nous raconter une histoire drôle que font les Belges sur les Français ?

E.P : C‘est une question difficile, je n’en connais pas … juste une :

Pourquoi les Français aiment-ils tant les histoires belges ?
 Parce qu’elles les font rire trois fois :
 la première quand on les leur raconte
, la deuxième quand on les leur explique,
 et la troisième quand ils les comprennent.

Bakchich : Vos textes semblent de plus en plus autobiographiques, on a l’impression que le couple prend le dessus sur le duo dans ces nouvelles chansons. L’album ressemble à une séance d’auto psychanalyse du couple. Est-ce le cas ou tout n’est que fictif  ?

E.P : Ecrire des textes, c’est toujours faire un peu d’auto psychanalyse. Ma vie avec Danny à la ferme et la vie sur la route avec Vive la Fête sont mes plus grandes influences. Mais toujours je regarde un peu ce qui se passe dans ma tête et au fond de mon coeur…et j’ajoute de l’humour. Mes paroles ne sont (presque) jamais fictives. Je n’aime pas les mots superflus….parce que parfois la parole est d’argent et le silence est d’or.

Bakchich : Vous sortez un best of pour fêter les 10 ans du groupe. De quoi êtes-vous le plus fiers dans ce parcours ?

E.P : Je suis fière de tout ce qu’on a fait. La collaboration avec Karl Lagerfeld était super, un sommet ! Mais à parler franchement, il y a eu plein de moments qu’on n’oubliera jamais. Je suis fière parce qu’on n’a jamais changé et qu’on existe toujours !

Bakchich : Le nouvel album s’appelle Disque d’Or. Pourquoi ce titre ?


E.P : C’est simple… On n’a jamais reçu un disque d’or. Alors cette fois on en a fait un nous-mêmes …

Bakchich : Danny pose devant vous sur la pochette. Est-ce pour vous protéger, vous cacher ou privilégier le côté rock de votre image ?

E.P : C’est surtout pour me protéger parce que j’étais nue … mais aussi parce que d’habitude c’est toujours moi au premier plan et j’ai voulu changer ça.

Bakchich : Comment vivez-vous le sens prémonitoire du titre « Noir désir » - décrivant une scène de ménage qui tourne à la folie - en perspective du drame de Vilnius survenu quelques mois après l’enregistrement de cette chanson ? Est-ce que les gens vous font souvent la remarque ?

E.P : Non, les gens n’ont jamais fait cette remarque. C’était un (malheureux) hasard ! On n’a pas voulu changer le titre, aussi parce que Danny aimait le groupe.

Bakchich : Pour moi, Disque d’or est votre meilleur album depuis Nuit blanche, celui de la fraîcheur retrouvée en tout cas. Y’a-t-il une explication à cela ?

E.P : Non, je ne sais pas… On a fait ce que nous voulions. Nous travaillons de façon très impulsive quand nous enregistrons….je ne peux pas t’expliquer. Peut-être que les mêmes émotions ont joué pendant "Nuit Blanche".

Bakchich : Quels sont les groupes que vous appréciez (anciens et nouveaux) ?

E.P : J’adore les années ’60 en France… Gainsbourg, Christophe, Dutronc, Bécaud, Brassens…. mais aussi Alan Vega, Kraftwerk, Foo fighters, Custom.

Bakchich : Qu’est-ce que les Belges ont, que les Français n’ont pas, et vice versa ?


E.P : Je trouve que les français sont plus romantiques, plus chauds ! Les Belges sont peut-être plus fous. Haha

Bakchich : Aimeriez-vous produire un artiste ou un groupe ?



E.P : Moi non, mais Danny a déjà produit quelques groupes locaux. Il aime bien !

Lire ou relire sur Bakchich :

Jean-Louis Murat sort un nouvel album. Ni un grand cru, ni un cru mineur. Un disque correct.
A part Thriller, quel disque peut remporter le titre d’album de l’été 2009 ? Petit tour d’horizon des prétendants.
Son premier était neurasthénique. Son deuxième album, "Evenfall", un peu plus lumineux. Interview de Sébastien Schuller.
Voir en ligne : Le site de Vive la Fête

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