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Les sectes, péché Mignon de soeur Emmanuelle

POLEMIQUE / jeudi 21 février 2008 par Serge Faubert
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La directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy considère que les sectes sont un « non problème » et qu’il y a trop de « bla-bla » sur la question. Heureusement, « Bakchich » est là pour lui rafraichir la mémoire.

Ainsi donc les sectes seraient « un non-problème » et l’organisme chargée de les surveiller, la Miviludes, un machine à produire du « bla-bla ». Ces fortes considérations exprimées dans le magazine VSD par Emmanuelle Mignon, la directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, que l’on dit très catho-comme-il-faut – propos démentis par l’intéressée, mais confirmés par l’hebdomadaire - ne résistent pas à un rapide rappel historique.

La constitution de la première commission d’enquête parlementaire sur les sectes remonte à juin 1995. Si les députés s’intéressent cette année-là au phénomène, ce n’est nullement parce qu’une soudaine fièvre inquisitoriale les a saisis, mais bien parce qu’ils pressentent un danger. Quelques mois plus tôt, en octobre 1994, en Suisse et au Canada, 48 adeptes de l’Ordre du temple solaire se sont donnés la mort ou ont été assassinés par d’autres disciples. Un an plus tôt, à Waco au Texas, les affrontements entre la police et la secte des Davidiens, retranchée dans une ferme, se sont soldés par la mort de 88 adeptes.

Attentat au gaz sarin (Tokyo), massacre dans le Vercors…

Les députés redoutent la contagion. Et ils ont raison. Cette même année, au japon, la secte Aoum commet un attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo. 11 morts. Et puis c’est le massacre du Vercors. Le 23 décembre 1995, 16 adeptes de l’Ordre du temple solaire, alors même que l’on croit l’organisation dissoute, périssent dans des circonstances non-élucidées. Là encore, certains adeptes ont été assassinés, d’autres se sont suicidés. S’agit-il d’un crime en vase-clos ou y-a-t-il implication de tiers ou implication de tiers qui auraient pris la fuite ? La justice n’est pas parvenue à le déterminer. Dernier responsable encore en vie de l’ordre, le compositeur Michel Tabachnik, sera accusé d’être l’instigateur intellectuel de cette tuerie. Fausse piste puisque le tribunal de Grenoble puis la Cour d’appel l’ont relaxé.

A ce jour, l’affaire du temple solaire reste le plus grand dossier criminel de l’après-guerre. Un drôle de « non-problème » qui aurait peut-être mérité qu’on y consacrât, ne serait-ce que la moitié des effectifs de police déployés l’autre matin à Villiers-le-Bel. Le juge d’instruction chargé du dossier, a bénéficié, en tout et pour tout, de la collaboration d’un unique fonctionnaire de police !

La première commission d’enquête parlementaire a rendu son rapport en janvier 1996, au lendemain du massacre du Vercors. S’appuyant sur un document de travail des renseignements généraux, elle a répertorié 172 mouvements sectaires. Une mise à l’index contestable dans son principe, puisqu’elle revient à établir une liste de suspects. Mais cette nomenclature a le mérite de baliser une mouvance jusqu’alors opaque. Dans la foulée, une Mission interministérielle de lutte contre les sectes (Mils), est créée. Elle a pour tâche de maintenir à jour la cartographie sectaire. Les massacres de l’OTS ont en effet mis en lumière l’absence quasi complète d’informations sur ce type de mouvements.

Liquidation… et réapparition de la secte

La mobilisation s’étend à la justice. On exhume les dossiers d’instruction avant qu’ils ne soient frappés par la prescription. A Lyon puis à Marseille, les tribunaux vont condamner plusieurs responsables de l’Eglise de scientologie pour escroquerie ou exercice illégal de la médecine. A Paris, le tribunal de commerce prononce la liquidation de l’Eglise de scientologie pour ne pas s’être acquittée des sommes qu’elle devait au fisc. Ce qui n’empêche pas la secte de réapparaître quelques semaines plus tard sous une dénomination à peine altérée.

« Je ne les connais pas », confie benoîtement Emmanuelle Mignon à VSD à propos de la scientologie. Cet aveu justifie à lui seul les travaux des deux autres commissions d’enquête parlementaire sur le phénomène (Les sectes et l’argent en 1999 et Les sectes et les mineurs en 2006) et les études de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes, devenue la Miviludes. Si elle avait parcouru les différents rapports – le bla-bla – Emmanuelle Mignon n’aurait pas manqué de constater combien l’histoire judiciaire de la secte était chargée. Au point qu’elle pourrait bien étrenner, un jour prochain, une disposition de la loi Aboud Picard, adoptée en 2001, qui donne à la justice la possibilité de dissoudre les sectes ayant fait l’objet de condamnations pénales.

Enfin, quelques ouvrages bien documentés lui auraient appris que ces drôles de paroissiens ont une fâcheuse tendance à infiltrer les entreprises, disposent d’un service de renseignements, le bureau des affaires spéciales (OSA), et réfèrent de leurs moindres agissements au quartier général de la secte, aux Etats-Unis. Bref, que la scientologie, ce n’est pas simplement le beau et souriant Tom Cruise, reçu en fanfare, en 2004, par le président alors qu’il n’était que ministre des Finances, visiblement sur les conseils de sa chère épouse d’alors, Cécilia. Mais peut-être cet effort de documentation est mission impossible…

Pour lire ou relire sur la scientologie dans Bakchich : « Avec la scientologie, la justice tient du miracle »

Tom Cruise, Top Gun de la Scientologie descendu en plein vol


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  • Les sectes, péché Mignon de soeur Emmanuelle
    le lundi 20 avril 2009 à 11:35
    Si vous souhaitez vous informer sérieusement sur ce sujet au lieu de prendre pour argent comptant ce qui se raconte ici et là, veuillez visionner les documentaires suivants faits par des universitaires chercheurs sérieux et rigoureux : http://www.youtube.com/watch ?v=FMcnowsfUW8&feature=sdig&et=1240064123.65 Toutes les vidéos sont disponibles ici : http://www.youtube.com/profile ?user=cicns&view=videos
  • Les sectes, péché Mignon de soeur Emmanuelle
    le samedi 23 février 2008 à 22:40, Pascal a dit :
    Vous semblez un grand spécialiste de "ce type de mouvance", ce que vous nommez indifféremment "les sectes". Si Mme Mignon avait lu les rapports parlementaires sur "les sectes", ce qu’elle a certainement fait j’ose le croire, elle aurait constaté de nombreuses erreurs factuelles, une liste de critères qui ne tient pas la route, si peu sûre d’ailleurs que depuis le rapport de 1995 elle a eu le temps d’évoluer dans toutes les directions, ainsi qu’une conclusion tout en intelligence (rapport de 1995) : "la secte" ne peut faire l’objet d’aucune définition légale et donc ne peut donner lieu à aucun régime juridique qui lui soit propre. En clair, faire partie ou former une "secte" ne conduira jamais personne devant la justice, quand bien même l’on nous dit, avec toute la gravité nécessaire, qu’une "secte" est une organisation dont le but est de s’enrichir sur le dos de la crédulité humaine par des procédés dits de "manipulation mentale". Autrement dit, que c’est une organisation dont la nature criminelle saute aux yeux. Mais, étrangement, elle ne saute aux yeux que des seules personnes qui ont décidé un beau matin de faire de la "secte" leur cheval de bataille, la justice ayant de son côté, celle dont on pourrait logiquement attendre qu’elle se prononce par de très nombreuses condamnations, toutes les peines du monde à corroborer leur version des faits. Pour preuve, la loi tant attendue dans le landerneau anti-sectes français, la loi du 12 juin 2001, laquelle est devenue, plutôt que l’arme fatale contre "les sectes", une valeur sûre sur l’étagère déjà bien encombrée des lois inutiles et inutilisables. Quant à la pratique des "listes noires", je vois que vous condamnez le principe, mais pas jusqu’à en dénoncer l’emploi lorsqu’il s’agit de "sectes". C’est comme d’autres avec la peine de mort, ils condamnent, mais ne sont pas contre quand elle est appliquée "dans certains cas exceptionnels". Mais que ce soit clair, on est contre… Au fait, vous n’expliquez pas pourquoi en 2002 la mils a cédé la place à la miviludes. Si vous l’ignorez, je vais vous donner la réponse : pour la raison simple que j’évoquais plus haut, à savoir qu’il n’appartient pas aux institutions d’un Etat laïque de décréter qui forme une "secte" et qui non, un mot qui n’est pas défini en droit. Et comme la liste des plus de 170 "sectes" de 1995 a légitimement fait parler d’elle, en mal je précise, le premier ministre de l’époque, Mr Jean-Pierre Raffarin, a été contraint de mettre un terme à la "lutte contre les sectes" (mils) pour passer très subtilement à une "lutte et une vigilance contre les dérives sectaires" (mivilides). Un concept de "dérive sectaire" qui est aussi clair et évident que celui de "sectes". A part cela, le problème des "sectes" saute aux yeux, même si aucune autorité n’a le pouvoir de décréter qui forme une "secte" et qui non. http://web.mac.com/pascalbonvin/iWeb/Lesfaiseursdesectes/Bienvenue.html
  • Le rapport parlementaire de 1995 est effectivement un scandale
    le jeudi 21 février 2008 à 21:13

    Lorsque vous écrivez au sujet de la commission parlementaire que "s’appuyant sur un document de travail des renseignements généraux, elle a répertorié 172 mouvements sectaires. Une mise à l’index contestable dans son principe, puisqu’elle revient à établir une liste de suspects. Mais cette nomenclature a le mérite de baliser une mouvance jusqu’alors opaque", vous êtes un peu léger avec la liberté de conscience des citoyens.

    Tout en soulignant que Mme Mignon ferait mieux de se taire sur la Scientologie si elle n’y connaît rien, il faut être bien ignorant pour lui reprocher de critiquer la liste des renseignements généraux reprise benoîtement par le rapport parlementaire.

    En effet, comme l’indique le rapport parlementaire lui-même, figurent sur cette liste des organisations simplement regardées comme "antisociales" par les membres des renseignements généraux. Tout mouvement critiquant, juste par de simples discours, la société actuelle pouvait donc se retrouver, pour cette seule raison, dans cette liste !

    Oui, oui, prenez le temps de relire le rapport : un seul des critères proposés par les RG suffisait pour être dans la liste !

    Extrait du rapport : "L’analyse très complète et très fine à laquelle ont procédé les Renseignements généraux retient une définition de la secte fondée sur la dangerosité supposée des différents mouvements, elle-même déduite de l’existence d’un ou plusieurs indices parmi les suivants : déstabilisation mentale, exigences financières exorbitantes, rupture avec l’environnement d’origine, atteintes à l’intégrité physique, embrigadement des enfants, discours antisocial, troubles à l’ordre public, démêlés judiciaires, détournements des circuits économiques, infiltration des pouvoirs publics. Sur ces bases, ont été recensés, dans le cadre de chaque département métropolitain, les associations remplissant l’un au moins de ces dix critères."

    Il est légitime de critiquer la Scientologie et les autres sectes privant, d’une manière ou d’une autre, l’être humain de son libre arbitre, mais on ne peut pas, si l’on est honnête, s’appuyer sur le seul rapport parlementaire de 1995 dont la méthode travail a été viciée à la base.

    • C’est terrifiant
      le vendredi 22 février 2008 à 10:45, jps a dit :

      En fait c’est plus subtil. Sarkozy est parfaitement cohérent dans ses dangereux projets. son livre sur les religions et son récent discours de Riyad vont clairement vers une utilisation politique des leaders religieux pour "moraliser" la vie publique. Savez-vous pourquoi Nicolas Sarkozy n’a cessé de faire des ronds de jambe auprès des musulmans (création d’instances nationales), des juifs (devoir de mémoire et parrainage par les enfants), catholiques (discours de Latran) ? La réponse est dans le propos de la directrice de cabinet de l’Elysée.

      Le but inavoué est que la scientologie ne soit plus considérée comme une secte. Pour ce faire, la définition de secte sera revue et corrigée afin que la scientologie soit classée mouvement religieux. Voilà le tour de passe-passe qui se prépare. Nos enfants pourront être endoctrinés en toute impunité. Bientôt Tom Cruise chargé d’une mission par l’Elysée ? A quand un enseignement privé scientologue ?

  • Les sectes, péché Mignon de soeur Emmanuelle
    le jeudi 21 février 2008 à 17:42, adaunis a dit :

    Alerte ! les "doryphores" sont de retour ! (expression et très mauvais jeu de mot utilisés pendant la guerre pour parler des Allemands et bien plus tard, dans le tourisme, celle ci devenant allusion à la horde d’envahisseurs sur les plages, campings et club de vacances) Cet insecte qui ravage certains jardins (problème élucidé avec la graine de lin), me fait penser au risque encouru par un éventuel retour en grâce des « sectes » ! Remarquez le parallèle serait vite trouvé, car pour élaguer et se prémunir des dites "sectes" on pourrait employer un "insectivore" ! Ceci dans le but d’éradiquer et faire passer "l’arme à gauche" a ces "parasites liberticides". Donc cet ex major de promotion de l’Ena, Emmanuelle Mignon,l’ancienne "scout toujours" et précisément actuellement Dircab (directrice de cabinet) "cerveau" de notre Président Nicolas Sarkozy, n’a pas dit ce qu’elle a dit au journal VSD.

    Donc, si la dame n’a pas dit ce qu’elle a dit, que la Scientologie « était un non problème », somme toute que ces propos soient réels ou pas, l’art du politique étant de dire le contraire aujourd’hui de ce qu’il a dit hier, ce "non problème" se rajoute de fait à la cohorte de déclarations concernant la religion et ses interactions qui émaillent la sphère socio- politique depuis l’avènement du "chanoine de Latran" (Nicolas Ier pour les initiés) !

    L.Ron Hubbard doit se rouler dans sa tombe, ou faire la "nouba" dans son paradis scientologue ! Son disciple Thomas Cruise Mapother ( son vrai nom) se prépare !

  • Les sectes, péché Mignon de soeur Emmanuelle
    le jeudi 21 février 2008 à 15:31, cassandre a dit :

    Sarkozy ose affirmer qu’il a fait ce qu’il a fallu contre la scientologie, alors qu’il était Ministre de l’intérieur

    Cette vidéo prouve le contraire, la surveillance autour de la scientologie a été relâchée et il va effectivement dans le sens des déclarations d’Emmanuelle Mignon même si elle nie, ses déclarations ont été apparement enregistrées par le journaliste de VSD.

    Sarkozy ose encore affirmer aujourd’hui ne pas connaitre assez la scientologie

    Il a pourtant eu tout le temps de se documenter à l’époque de cette vidéo datant de mai 2005 il alléguait la même ignorance, quand l’accueil dont avait bénéficié Tom Cruse avait fait scandale !

    Il joue subtilement et hypocritement des mots et de la vérité, comme le font les scientologues.

    La preuve par une phrase que l’on entend dans cette vidéo

    Il met à l’avant la liberté du culte en prenant des exemples de ceux qui pratiquent la religion catholique, musulmane ou le judaisme au même niveau que ceux qui pratiquent les preceptes de manipulation mentale de la SECTE la scientologie.

    En feignant ignorer que cette SECTE a eu de multiples procés dans le monde entier, qu’elle a détruit la vie de milliers de personnes.

    http://www.dailymotion.com/video/x1oo1r_sarkozy-jouetil-avec-le-feu

    Un livre encore plus effarant que celui sur Tom Cruse

    La pieuvre scientologique julia Darcondo éditions Fayard 1979

    Julia Darcondo, psychologue et mère de famille, entre en Scientologie pour ne pas perdre le contact avec son fils qui a tout abandonné pour s’y consacrer entièrement. Elle-même, prise dans l’engrenage, y reste dix ans au cours desquels elle en gravit tous les échelons. Sa profession de psychologue la rendait particulièrement qualifiée pour observer, juger et démonter ce qui se passait à l’intérieur de l’Organisation. Elle reconnaît que seuls sa formation universitaire et un solide bagage culturel lui ont permis de résister à l’endoctrinement, au lavage de cerveau supérieurement distillé, aux traitements insupportables.

    Après plusieurs années de réflexion et de recul, sans passion et sans haine, devant la progression fulgurante de la scientologie qui avance sous couvert de religion (ne se fait-elle pas appeler " Église " ?), Julia Darcondo lève le voile pour analyser et expliquer les techniques de contrôle mental et de manipulation. Supérieurement sophistiquées, elles passent inaperçues aux yeux des adeptes et n’en sont que plus dangereuses. L’auteur montre comment, au nom d’un idéal " haut comme les étoiles " - rendre la planète claire -, les forces vives de la jeunesse sont phagocytées, abusées, exploitées, au seul profit d’un gourou invisible mais omniprésent, dont le but, avoué par lui-même dans des documents confidentiels, consiste à " faire de vous des esclaves heureux ".

    C’est un livre d’information, pétri d’anecdotes authentiques. Il s’adresse à tous ceux qui, séduits et sans méfiance, seraient concernés par cette organisation

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