Les trois candidats à la reprise du groupe Le Monde (le trio Perdriel-Prisa-Orange, le trio Pigasse-Niel-Bergé et Robert Monteux, patron du groupe Le Revenu) doivent présenter leurs projets à tour de rôle devant les sociétés de personnel jeudi.
Le vote de la puissante Société des rédacteurs du Monde (SRM) est attendu vendredi et le conseil de surveillance entérinera le choix lundi 28 juin.
Mais, les choses sont un peu plus compliquées.
Face à la défiance des journalistes du quotidien du soir, qui ne veulent pas de son bras droit sarkophile Denis Olivennes, Perdriel tente de passer en force en rachetant dès à présent, avec Prisa, les parts de Lagardère. Façon de forcer la main de la SRM. Sans doute l’éthique d’un patron de presse de gauche.
Quoi qu’il en soit, selon des sources internes, il est peu probable qu’un candidat obtienne les deux-tiers des voix nécessaires lors du vote de vendredi.
Pour certains, la solution serait peut-être alors un regroupement des forces, entre les deux trios. Redouté par le personnel et soupçonné de vouloir utiliser Le Monde pour renforcer son Nouvel Obs en perte d’influence, Perdriel pourrait être contraint de faire un geste d’autant que son allié espagnol Prisa est conseillé par Alain Minc, qui rêve de prendre sa revanche sur la SRM qui l’avait viré après sa gestion calamiteuse avec Jean-Marie Colombani.
Selon certaines sources, le trio Perdriel-Prisa-Orange pourrait alors accueillir Mathieu Pigasse et même Pierre Bergé, ce qui permettrait de diversifier le capital tout en donnant une minorité de blocage aux différentes sociétés de personnel.
Reste à savoir si Perdriel accepterait un telle opération où s’il en profiterait pour se retirer sachant que l’investissement est extrêmement lourd pour son entreprise familiale.
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