[ Internet et PMI - JM Yolin ][ 1999 ] 6

Chabbal

favoriser le développement d'une offre de services

Les deux mesures les plus efficaces paraissent être

La capacité à mobiliser des dizaines de millions de dollars sur une idée, une équipe et un «business model», est d'autant plus important dans l'univers Internet que la logique économique n'y est pas tant de s'imposer par l'innovation ou la qualité du produit proposé, mais par la puissance commerciale qui permet de prendre très rapidement 30 à 40 % du marché.

En effet, dès cette barre franchie, la rentabilité augmente considérablement (les coûts de production marginaux sont quasi nuls) et les développeurs d'application, soucieux de leurs propres débouchés, capitalisent sur le produit «phare» en délaissant ceux qui représentent une part de marché trop faible. On passe ainsi sans grand effort de 30 à 95 % du marché.

La rentabilité devient alors considérable et permet, grâce à cette rente de situation, «d'achever», les concurrents (en les rachetant ou en finançant l'amélioration du produit leader afin qu'après la bataille il devienne effectivement le meilleur).

La bataille Microsoft-Apple est sans doute la plus emblématique de cette logique mais elle est loin d'être un cas isolé.

nouveau marché

Un grand pas en avant a été fait avec le «nouveau marché», récemment créé sur le modèle du NASDAQ, afin d'offrir une indispensable liquidité aux investisseurs, mais cela reste encore insuffisant :

  • Il conviendrait notamment en matière fiscale d'aligner le plafond pour les déductions au titre de l'IRPP pour les personnes investissant dans le capital-risque (Business Angels ou Fonds Communs de Placement Innovation) au niveau accordé pour les investissements immobiliers (déductions «Méhaignerie» puis «Périssol»). La création d'entreprises dans des secteurs à haute valeur ajoutée, porteur d'emploi et contribuant au développement de l'ensemble du tissu économique mérite au moins autant la sollicitude des pouvoirs publics que la construction de logements

  • la modification récemment intervenue conditionnant les avantages fiscaux de l'assurance vie à l'investissement d'un pourcentage minimum des sommes collectées dans la préparation de l'avenir de notre économie, c'est à dire dans le capital risque devrait apporter une bouffée d'oxygène très significative pour les entreprises de croissance (les fonds de pension américains y consacrent aujourd'hui entre 2 et 3 % [64] de leurs investissements)

  • enfin les mesures prises, à la suite d'abus, sur les stock-options ont été réexaminées pour permettre à des PME, en phase de croissance forte, d'attirer et de retenir les cadres de haut niveau dont elles ne peuvent à l'évidence assumer le salaire sur leur budget d'exploitation.

Les insuffisances de notre système fiscal et financier dans ce domaine semblaient être une des raisons majeures qui ont conduit 80 000 Français à s'expatrier en Californie : si chacun d'eux créait seulement 5 emplois.....


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