Santé et environnement
Les déterminants de la demande
Prendre en compte les priorités sociétales
Le domaine de l'environnement
En premier lieu, il est utile de séparer les problèmes globaux à long terme et longue distance où pollueurs et pollués sont indifférenciés, d'une part, et les problèmes à plus courte échelle où pollueurs et pollués peuvent se connaître et dialoguer, d'autre part. La première catégorie de problèmes (fonctionnement de l'atmosphère terrestre par exemple) requiert à l'évidence une coopération internationale. Compte tenu des instances existantes et des conflits entre pays développés et pays en développement rapide, le travail a été concentré sur les problèmes régionaux ou nationaux de la seconde catégorie.
Dans le domaine ainsi circonscrit, l'un des points les plus importants concerne l'attention plus grande à apporter à la gestion du cycle de vie des produits, et notamment à leur destination finale. Cette question a plusieurs conséquences majeures pour l'évolution de la demande en matière d'environnement :
Enfin, les interactions entre transports et environnement méritent une analyse particulière du point de vue de l'orientation de la demande. En effet, si l'on perçoit que, du côté des pollutions industrielles ou liées à l'habitat, les efforts accomplis aboutissent à des résultats tangibles et que des marges de manoeuvre existent encore à l'avenir, les exigences de mobilité liées au mode de développement économique d'une part, et les caractéristiques propres du système de transports d'autre part, risquent d'aboutir à une situation de blocage.
Qu'il s'agisse de la pollution atmosphérique, des encombrements, du bruit ou des exigences du recyclage, on ne peut que noter en effet l'importance des contraintes que les transports font peser sur l'environnement, notamment en milieu urbain. Pour prendre la mesure de ces contraintes et sans prétendre que cet indicateur soit le seul à devoir être considéré, on peut simplement observer que la puissance mécanique du parc automobile en France a été multipliée par un facteur de 1û en trente ans, atteignant aujourd'hui un niveau équivalent à celui de 1 000 centrales nucléaires de 1 200 MW chacune, cette puissance n'étant, il est vrai, que partielle ment mobilisée dans le temps (de l'ordre de 5 %). Enfin, les liens avec la santé ne sont pas minces, si l'on veut bien se rappeler que 400 000 personnes vivent dans des logements exposés à un niveau de bruit supérieur à 75 décibels, les transports étant le plus souvent à l'origine de ces situations inacceptables.