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Les Hurlements d'Léo

Interview du 2 novembre 2005

Les Hurlements d’Leo : modestement stars

voir la biographie

Les initiés sont sans doute déjà au courant : les Hurlements d’Leo font étape à la Réunion pour deux concerts. Au Palaxa de Saint-Denis, le jeudi 3 novembre et le vendredi 4 novembre au Bato Fou à Saint-Pierre. L’occasion pour Runweb de rendre une petite visite à la joyeuse troupe. Direction un modeste gîte de Manapany où Rémy, le batteur du groupe, nous attend les doigts de pieds en éventail.

L’Île de la Réunion c’est une première pour les Hurlements d’Leo ?

Et oui ! Nous sommes arrivés lundi, mais nous n’avons pas eu le temps de voir grand-chose, mis à part la Rivière Langevin. Le week-end dernier, nous étions à Maurice pour un concert et nous avons pris deux jours de vacances là-bas. Ca fait du bien de se retrouver sur scène car c’est notre première date depuis huit mois.

Qu’est ce que vous faisiez pendant huit mois ?

On a enregistré notre nouvel album.

Comment ça se passe avec le public lorsqu’un groupe comme les Hurlements, issu de la veine alternative de la scène française, va jouer à l’étranger ?

Concernant l’Île Maurice, nous avons été un peu déçus parce que l’on s’est retrouvés devant un public d’expatriés. Pour nous, ce qui est intéressant lorsque l’on joue dans des pays étrangers, c’est la différence.
Nous avons eu l’occasion de donner des concerts au Japon, en Australie et dans toute l’Europe. La majeure partie du public ne comprenait pas nos chansons. Ce n’est pas bien grave, ce qui compte c’est l’énergie que l’on dégage. Et ça, c’est un langage universel.

Est-ce que vous donnez les mêmes concerts en France, au Japon ou en Australie ?

Pas du tout. Tout dépend de l’ambiance. Il nous est arrivé de nous retrouver en Australie à jouer devant 80 personnes. C’est un de nos meilleurs souvenirs. On aurait dit un café théâtre. Nous faisions les pitres. Le public et nous même étions morts de rire.

Vous parliez en anglais ?

Non, en « franglais » !

Les textes des Hurlements d’Leo sont lourds de sens. Y a-t-il un message que vous souhaitez véhiculer ?

Pas vraiment. Déjà au sein du groupe, chacun a sa propre vision d’un même titre. Nous ne tenons pas à véhiculer de message en particulier. Pas de politique. En concert, il faut faire rêver les gens et les mettre en face de la réalité. En gros voilà notre message : « allons faire la fête ! ». Evidemment si tu lis entre les lignes, tu trouveras une certaine idéologie.

Que penses-tu du téléchargement de la musique sur Internet ?

Je suis à fond pour ! Moi-même j’ai découvert tout pleins de groupes inconnus, qu’ils soient russes ou américains. C’est l’ouverture à la musique. Une sorte de liberté, surtout lorsque l’on sait que fabriquer un CD coûte aux maisons de disques environ 2 € et que dans les bacs, nous les achetons 15 € !

Certains disent que le téléchargement tue le marché du disque.

Ça, c’est ce que disent les maisons de disques. Ceux qui sont gênés par le téléchargement, sont des artistes qui vivent sur la production d’albums. En général, ils ne font que 30 dates par an. Des groupes comme les Hurlements d’Leo vivent surtout grâce aux concerts. Les disques que nous perdons à cause du téléchargement, nous les gagnons en entrées. En moyenne nous faisons 100 à 120 concerts chaque année.

Quelles relations entretenez-vous avec les groupes de votre branche ? Ressentez-vous de la concurrence ?

Concurrence est un mot qui fait partie du business. Très peu pour nous. Les fils de Teuphus sont de très bons amis. (Rémy en porte d’ailleurs le T-shirt et nous le montre) Une manière de leur faire de la pub. On se soutient. Avec les Orgres de Barbac, nous avons fait une tournée « Un air deux familles » en France et en Europe. C’était une belle histoire. Aujourd’hui nous travaillons de notre côté, mais il n’est pas improbable que nous recommencions l’expérience sous le même Chapiteau.

Vous situez-vous dans la mouvance de Bénabar, Cali et autre Vincent Delerme ?

Bénabar a beaucoup galéré avant d’en arriver au succès. Un mec à la radio l’a repéré, passé ses titres sur les ondes et aujourd’hui Bénabar est invité chez Drucker…Pareil pour Cali et les autres du genre. Ce ne sont pas des produits fabriqués, ils ont juste saisi des opportunités. Ce n’est pas le cas des Hurlements d’Leo. Nous restons un peu dans notre coin et c’est très bien comme ça.

La médiatisation ce n’est pas pour vous alors ?

Ce qu’il y a de bien lorsque l’on est médiatisé, c’est la facilité que ca rapporte pour faire de belles choses.

 

Propos recueillis par Laurène Mazier

Les Hurlements d’Leo en concert le 3 novembre 2005 au Palaxa, Saint-Denis et le 4 novembre au Bato Fou, Saint-Pierre à 22 heures.