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Lolo Est Un Costaud

22 août 2008 à 14h40

Le Seuil publiera sous bientôt [1] le NLDLJ.

Le nouveau livre de Laurent Joffrin, big boss de Libération.

Contrairement à ce que tu pourrais supposer, il ne s’agit pas, cette fois-ci, de l’une de ces traditionnelles contributions à l’essor de la pensée philippevalique où Laurent Joffrin, une fois l’an, exhorte la "gauche" à se libérer (enfin) des pesants tabous communistes qui l’empêchent (encore) de se consacrer tout de bon aux (saines) joies du management sociétaliste - et qui font (justement) dire à Philippe Val, big boss de Charlie Hebdo, que : "Lolo est un costaud".

Il ne s’agit pas, non plus, d’un traité où Laurent Joffrin développerait son estivale idée qu’"on choisit sa religion, on ne choisit pas sa race" (Boulba).

Non, ami(e) : le NLDLJ porte cette année sur la critique des médias - d’où son titre, "Média paranoïa" (où la rime, conviens-en, est tout de même plus riche que n’eussent été "Média caca" ou "Média ipéca").

Le Seuil résume ainsi l’ouvrage : "La critique des médias est la chose la plus répandue au monde. Est-elle pour autant pertinente ? Bien sûr la mise en cause des pratiques journalistiques, la dénonciation des erreurs, des trucages, des manipulations, des effets de domination économique ou politique sur les moyens d’information est précieuse, nécessaire, élémentaire même. Mais la plupart du temps, le réquisitoire repose sur des idées reçues. Il faut critiquer les médias. Mais pas comme on le fait le plus souvent. Trois idées fondent le procès du journalisme contemporain : les puissances économiques contrôlent le contenu des médias ; ce contenu est totalement biaisé ; les médias sous influence manipulent à leur tour l’opinion. Non seulement ces trois idées forment le socle des croyances collectives sur les médias, mais elles reçoivent le renfort de certaines écoles sociologiques, à commencer par celle de Pierre Bourdieu. Or elles sont pour l’essentiel fausses ou caricaturales. C’est cette réfutation polémique qui fait la trame de ce court essai d’intervention pour trouver, loin du poujadisme à vernis intellectuel, les voies d’une critique du système d’information dans nos démocraties, qui serve à sa réforme".

Pour ce qui me concerne, je ne doute pas que cet "essai" nous divertira.

Et je t’invite, l’attendant, à méditer ceci, que rédigèrent naguère deux poujadistes vernissés (de la pire espèce) : "Le refus d’une critique structurelle apparaît toutefois moins déconcertant quand on observe qu’il provient avant tout de journalistes occupant des positions de pouvoir ou de prestige, et retirant de leur médiatisation des dividendes symboliques non négligeables (notoriété), lesquels peuvent ensuite se transformer en avantages financiers appréciés — y compris par voie de promotion gratuite de leurs ouvrages, disques ou concerts. Leur rejet de tout ce qui pourrait les renvoyer à leur responsabilité propre de décideur est d’autant plus violent et sincère qu’ils ont intériorisé un système de valeur néolibéral accordant une place centrale à l’impulsion de l’entrepreneur. La remise en cause de l’ordre social capitaliste à laquelle conduit l’analyse structurelle leur paraît aussi menaçante que l’évocation d’une intentionnalité qui ne serait pas aussitôt accompagnée des précautions permettant de ne pas se sentir soi-même visé. Pour être audible par les tenants du pouvoir médiatique, la critique doit ainsi donner à chacun la possibilité de s’en exclure. Ou celle de plaider un court-circuit collectif (« dérapage » général des médias pendant la guerre du Golfe), lequel ne fait jamais que précéder le rétablissement de la lumière pluraliste et la publication des actes d’un colloque examinant le cadavre d’une faute afin de mieux l’incinérer. (…) Tous les « grands journalistes » sont ainsi prêts à pointer, et même à condamner des « dérives » à condition que l’on reconnaisse (et célèbre) simultanément le statut d’exception que chacun revendique. Car, selon eux, concéder l’existence d’« imperfections » structurelles ne doit pas conduire à interroger la légitimité d’un système qu’ils ont choisi de perpétuer. À la fois porteurs de « mauvaises nouvelles » et miroir braqué sur un océan de compromissions ordinaires, les analystes radicaux, qui souhaitent prendre le mal à la racine, ne pouvaient pas escompter être reçus à bras ouverts par les dîneurs dont ils viendraient perturber les agapes". ("La conspiration. Quand les journalistes (et leurs favoris) falsifient l’analyse critique des médias", par Serge Halimi et Arnaud Rindel.)

A part ça, je te concède (bien volontiers) que tu n’es pas (du tout) obligé(e) d’aimer le rock’n’roll à cornemuses, mais je te signale quand même que le nouvel opus des Real McKenzies est de la pure balle.

Et je (re)ferme ce blog pour quelques jours encore : d’la quoi ?

D’la bise.

(Presque) Pas De Morts, Pas De Chocolat Durant Que Le Soldat Israélien Sent Bon Le Bataillon Henri Barbusse, Le Soldat Russe, De Son Côté, Pue Très Fort La Vinasse

Notes

[1] Le 16 octobre, exactement.