Et soudain, ce matin - à l’heure du laitier : un machin mou et gluant vient se coller au fond du pantalon (de bon faiseur) du chef de l’Etat français, dont le hurlement tétanise l’Elysée : "AAAAAH, MAIS PUTAIN, QU’EST-CE QUE C’EST QUE ÇA, AU NOM DU CIEL, GUÉANT, RETIREZ-MOI CETTE CHOSE IMMONDE !"
Ainsi fait le fidèle Claude - examinant sa prise, le voilà qui rassure, et tient à peu près ce discours : "Tout va bien, Nicolas, Paul, Stéphane, c’est Duhamel qui vous lèche, comme il aime faire de loin en loin.
Il écrit dans Libération que vous êtes "le hussard de l’Europe".
Il énonce d’abord que vous êtes "soumis à des épreuves d’un type nouveau et d’une ampleur sans précédent", et il répète même, pour le cas où des sot(te)s n’auraient pas compris, que vous devez "faire face à des crises de plus en plus graves".
Il peut alors observer que vous avez "pris les choses en main sans craindre un instant d’ignorer les formes et de déchirer les rituels" : vous brisez du tabou, Nicolas, Paul Stéphane, comme d’autres brisent des yeuks.
Alain écrit ensuite (et je suppose que c’est à ce moment-là que vous auriez dû commencer à sentir qu’une sirupeuse flagornerie vous alourdissait le futal) que vous avez "lancé au triple galop (…) une offensive frontale pour contraindre l’Europe" encrisée "à une stratégie collective".
Alain estime, évidemment, que vous avez bien fait, puisque, dit-il, ce grand "galop" était "la seule allure compatible avec les circonstances, comme avec" votre "tempérament" de feu.
Au reste, fort logiquement : il souligne que vous avez "trouvé des alliés à Bruxelles, à Francfort, dans les pays latins, chez beaucoup de petits Etats", et que, nonobstant que vous avez aussi "connu des échecs et des déceptions ; notamment du côté allemand", qui nous fait chier sans discontinuer depuis 1870, vous avez tout de même "arraché, au sommet des membres européens du G8, des engagements symboliques (…)".
En somme : vous ne vous êtes "pas laissé endormir", Nicolas, Paul, Stéphane.
(Et moi aussi, je dois dire : j’admire votre dynamisme.)
Vous continuez d’ailleurs, Alain ne manque pas d’y insister, à"bataille® durement pour entraîner les Vingt-sept - et a fortiori l’Euroland - sur la voie des initiatives collectives".
Alors bien sûr, Alain sait que vous n’êtes "pas sûr de réussir, tant s’en faut".
Il sait que "des obstacles - égoïsmes nationaux, préjugés idéologiques, concurrence des Etats ou de leurs leaders, anxiété, affolement - peuvent se mettre en travers" de votre si merveilleuse contribution à l’épanouissement d’un continent qui a quand même bien de la chance de vous avoir.
Mais je vous rassure : Alain pressent que vous saurez vous jouer de l’égoïsme et du préjugé - comme vous avez toujours fait.
Il pressent, et comme il a raison, le cher Alain, que vous "essaier(ez) en tout cas jusqu’au bout, sans frein et sans relâche, sans respirer et sans ménager quiconque, de jour comme de nuit, à dix, à vingt ou à trente (…)".
Alain nous dit là, Nicolas, Paul, Stéphane, que si tout foire, que si la merde se met à couler fort dans le ventilateur continental, nul(le) ne pourra vous en blâmer, parce que bon : vous vous serez donné à donf.
(Et en apnée.)
Je crois, Nicolas, Paul, Stéphane, que nous avons avec Alain un précieux tambourinaïre - un ami pour la vie".
(Réponse chefdelÉtatfrançaise : "Oui da, j’en suis d’accord, le gars n’est pas inutile, mais ça serait quand même bien qu’il cesse de me pourrir des falzars".)