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Lundi 4 octobre

Des visas à la carte

4 octobre 2010 à 16h57

Il existe dans le monde des villes pleines de charme, où l’ambiance qui y règne dépayse d’entrée, où l’atmosphùre vivante et chaleureuse invite à revenir ou se perdre dans le dédale de ruelles d’une autre époque… Tashkent n’a rien de tout cela.

Et pourtant, au coeur de l’Asie centrale la capitale ouzbeke est bel et bien un rendez-vous incontournable. Ainsi, bien que l’omniprésence policière, la largeur démesurée de ses avenues, la désharmonie de ses bâtiments - trop grands, trop brillants, trop carrés, trop tout en fait - donne a l’ensemble une légère touche aseptisée et réduit considérablement l’intérêt de son centre, l’objectif est tout ciblé d’entrée : on y vient pour viser. Malheureusement,le passage prévu en flèche a souvent tendance à s’étirer.

En effet, le chemin long et tortueux menant aux précieux sésames est globalement plein de surprises et lorsque l’on voyage par la route, rien n’est jamais acquis tant que l’on n’a pas son visa de visu. Pourtant, trois paramètres seulement composent l’équation de base : il suffit de savoir si l’on peut aller dans le pays que l’on veut traverser depuis le pays ou l’on est en fonction de celui d’où l’on vient… Limpide. Cependant, à ce petit jeu là les administrations respectives aiment se renvoyer la balle et l’on se retrouve en général bien vite au beau milieu d’une partie d’ambass-a-dix.

On peut ainsi facilement être coincé pour un problème de transit, a savoir être dans l’impossibilité de demander un visa (turkmène par exemple) faute de pouvoir dater son entrée par la sortie du pays d’avant et prouver sa sortie par le visa d’entrée du pays d’après, nécessitant pour sa part de connaître les dates précises du premier, lui-même dépendant de la date d’obtention du second…

Ou bien, on peut encore etre soumis aux absurdités du système soviétique ou un simple papier nécessite d’être signé par six personnes dans un ordre incompréhensible, de la banque a l’ambassade avant de permettre la délivrance d’un second formulaire a rapporter le jour suivant pour déterminer du délai, variable mais implacable sauf en cas d’extension des jours ouvrables… Bref, rigueur ou non, consuledise, un seul homme peut parfois en faire tout a sa kirghize.

Quoiqu’il en soit, ces étapes obligées constituent au final une expérience de voyage comme une autre et avec un peu de dollars et beaucoup de temps (ou l’inverse…), une fois votre visa en poche, tous les pays d’Asie centrale vous accueilleront les bras ouverts. Si tant est que les frontières ne soient pas fermées…

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