[ Internet et PMI - JM Yolin ][ 1999 ] 6

IFI

Donner aux acteurs - Patrons de Pme - et aux intervenants chargés de les conseiller, la formation minimale leur permettant de conduire un développement efficace

Comme nous l'avons vu plus haut, le premier objectif est de former au moins un des cadres de la PME afin de lui donner les moyens

  • d'apprécier les potentialités qu'offre Internet pour le développement de son entreprise
  • de décider des projets à entreprendre
  • d'en maîtriser la conduite (l'exécution proprement dite étant en général confiée à une société de services, voire à un stagiaire)

    Les projets Internet véritablement stratégiques pour l'entreprise ne peuvent en effet être conçus que par un cadre maîtrisant bien cette stratégie (souvent le patron lui-même), et ayant la connaissance des potentialités d'Internet et non par un spécialiste d'Internet n'ayant qu'une connaissance superficielle de l'entreprise, de ses métiers et de ses clients.

    Des formations courtes (1 à 3 jours) analogues à celles organisées par l'UIMM dans les domaines de l'environnement et de la qualité devraient être rapidement mises en place (M. de Calan nous a indiqué que l'UIMM était prête à aller de l'avant)

    Un tel programme de formation doit se donner 2 objectifs et respecter une contrainte :

    • Objectif 1 : faire découvrir les principales facettes d'Internet
    • Objectif 2 : montrer les usages possibles pour une PME
    • Contrainte : être très court (de l'ordre de 3 demi-journées de 5 h).

    La présentation doit démythifier et donc être extrêmement concrète : chacun doit disposer d'un micro-ordinateur et découvrir les différentes fonctionnalités, avec ses potentialités comme ses limites, au cours d'une visite guidée.

    Quelques créneaux devront être réservés pour :

    • dire deux mots sur les autres applications possibles
    • évoquer les évolutions prévisibles
    • donner des éléments de coûts
    • permettre un débat : arguments pour et contre.

    Voir en annexe un premier jet non testé, établi à partir de l'analyse conduite au chapitre IV.

  • Nous avons pu constater aux USA, pays de l'initiative individuelle, l'action très forte et résolue conduite par l'Etat fédéral, relayé par les pouvoirs publics locaux dans ce domaine: pour le seul centre d'Oakridge (http://www.oakland.ecrc.org), un des 16 «electronic commerce resource center» financé par le département de la défense, 5000 chefs d'entreprise ont été formés

    ces formations ont été suivies de plus de 1000 interventions directes dans l'entreprise pour implanter les applications Internet, de nombreux logiciels adaptés aux utilisations d'Internet par les PME étant en outre gracieusement fournis

    toutes ces formations et interventions sont totalement gratuites

    l'animateur de ces stages nous a indiqué qu'au démarrage il y a 2 ans 1 seul stagiaire sur les 50 était connecté à titre personnel, à celui de nov 97, ils étaient 49 sur 50

    sba De plus en parallèle les échelon locaux de la SBA (Small Business Administration) et ses relais locaux SBDC (Small Business Développement Center) cofinancés par les collectivités locales organisent de façon intensives des formations adaptées à chaque secteur professionnel (en Californie il y a 6 bureaux de la SBA et 36 SBDC)

    Il va de soi que ceux qui seront chargés, du côté des pouvoirs publics de conduire l'action, ainsi que tous les intervenants au titre du conseil aidé (FRAC) devront, au minimum, suivre une formation de ce type.

    Il conviendra de former non seulement ceux qui sont chargés de conseiller directement les entreprises (chargés de mission développement industriel des DRIRE, conseillers en développement technologique, conseillers en gestion des organismes consulaires,...), mais aussi les ingénieurs chargés de missions régaliennes qui sont en contact avec les PME et dont le rôle peut être tout à fait essentiel dans le succès de l'opération(métrologie, véhicules, appareils à pression, énergie, environnement,...)et bien entendu les directeurs eux-mêmes

    Certaines entreprises, bien entendu, pourront avoir besoin de personnel beaucoup plus «pointu» dans les technologies Internet (notamment les sociétés de services dont le développement doit être encouragé) : toujours avec le même souci d'utiliser des «produits» dont le mode d'emploi est déjà connu par les PME, il conviendra de mobiliser dans ces cas les procédures ARC, CORTECHS et aide au recrutement de chercheurs.

    En sens inverse il apparaît également éminemment souhaitable que très rapidement tout le personnel bénéficie d'un minimum de formation à Internet : l'expérience montre en effet que bien souvent des initiatives extrêmement intéressantes naissent tout à fait à la base.

    Par ailleurs l'AFTEL remarque, à juste titre, que pour des fonctions de webmaster, l'expérience montre que des jeunes sans diplôme mais «branchés» et fortement motivés peuvent être particulièrement performants : il convient néanmoins d'être capable de détecter et de sélectionner ces jeunes à «haut potentiel» (plus encore que de les former car, là encore, l'expérience montre qu'une forte motivation permet une autoformation très rapide).

    L'AFTEL devrait faire des propositions dans ce domaine en étudiant en particulier si les procédures «emploi-jeunes» peuvent être mobilisées dans ce cas.

    En tout état de cause la procédure ARC, citée plus haut, a été instituée pour aider l'entreprise à s'attacher les services d'un cadre capable de créer une nouvelle fonction porteuse de développement. Elle doit être mobilisée pour ce type de profil.

    Nous avons pu constater la difficulté pour un opérateur local de trouver les compétences nécessaires pour conduire rapidement une action de formation et nous avons été amenés pour ce faire à procéder à un appel d'offre sur le Web.

    A l'inverse, des équipes tout à fait compétentes ne trouvent qu'avec difficulté des clients pourtant potentiellement nombreux.

    Ce problème étant récurrent tant pour conduire des actions de formation que de conseil ou mener des actions collectives, nous proposons la mise en place d'une «bourse de la formation et du conseil pour les PMI et les intervenants en PMI» où pourraient

    • s'inscrire les cabinets recherchant des missions. Ils y indiqueraient leurs compétences et leurs références

    • être publiés les appels d'offre d'entreprise ou d'institutionnels ayant besoin de formateurs ou de consultants

    grâce à un système de mailing automatique (Technologie PUSH) les consultants qui le souhaitent seraient immédiatement avertis des nouveaux appels d'offre.

    Cette plate-forme serait enrichie

    • de cahier des charges type
    • de programmes de formation

      et éventuellement d'un news group consacré à ce thème.

    De même nous avons constaté que les organismes chargés de sensibilisation ou de formation sont tous à la recherche d'exemples pour illustrer leurs propos.

    Le présent rapport s'est efforcé, pour chacun des sujets traités, de fournir les références d'entreprises l'ayant abordé avec succès, mais il convient de prévoir une base de donnée vivante à la disposition de tous et alimentée par chacun (entreprises et organismes)

    Cette plate-forme d'appel d'offre et cette bourse d'exemples pourraient assez simplement être implantée sur EVARISTE et nous procédons au montage d'une maquette de faisabilité (http://www.evariste.org/ao/ avec un objectif de référencement qui devrait permettre de la trouver en première page avec tous les moteurs de recherche sur les termes +«appel d'offre» +internet)


    Copyright © 1998 Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie

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