[ Internet et PMI - JM Yolin ][ 1999 ] 6

europe

SNCF

par contre savoir intervenir au stade coûteux, risqué, mais à fort enjeu : celui du véritable engagement sur les technologies internet

(ou sur le développement d'un intranet qui, bien souvent, lui sert d'antichambre)

À l'inverse de l'affichette électronique publicitaire, étrangère à la stratégie de l'entreprise, une réelle stratégie Web qui intègre la technologie Internet dans son processus de marketing, de conception, de conduite de projet, de commercialisation, de communication interne, de coopération interentreprises :

  • offre une réelle opportunité d'une croissance nouvelle pour l'entreprise

  • mais elle est coûteuse, car les coûts spécifiques Internet ne sont que la partie émergée de l'iceberg

  • elle représente un réel risque d'échec (point tant sur le plan technologique que sur la difficulté pour l'entreprise d'assumer les remises en cause des relations de pouvoir en son sein et la modification de la hiérarchie des compétences ).

    Il ne faut pas non plus sous estimer les risques liés au succès : il n'est pas toujours simple de gérer une demande de l'étranger très supérieure aux prévisions

  • elle nécessite de ce fait un très fort investissement dans la réflexion stratégique préalable qui justifient le plus souvent l'appel à des conseils extérieurs

Ce triptyque «enjeu - coûts - risques» est celui-là même qui justifie une intervention publique, d'autant plus que la compétition internationale qui n'est nulle part plus vive que sur le Web nous invite fermement à ne pas prendre de retard.

Cette intervention publique doit s'opérer à deux niveaux

  • s'assurer que les PME puissent disposer des outils adaptés et trouver des partenaires compétents pour les aider à conduire une telle mutation :

    • des guides de bonnes pratiques [68] (Cf opérations collectives)
    • des outils spécifiques (Cf r&D)
    • une capacité de formation (Cf formation)
    • des sociétés de conseil ayant de l'expérience dans ces domaines (Cf opérations collectives)

  • si nécessaire leur apporter un concours financier

    • à l'investissement immatériel pour l'établissement du plan stratégique
    • puis éventuellement en tant que de besoin à l'investissement de modernisation nécessaire

    il s'agit en effet pour créer les conditions du succès de s'assurer de la cohérence entre la stratégie de présence sur le Web et :

    • l'organisation commerciale
    • la capacité à assurer la maintenance des informations mises sur Internet
    • la capacité à répondre aux clients dans un délai convenable
    • le niveau de présence internationale (distributeurs)
    • la qualité des référencements que l'on peut obtenir, avec les partenariats que cela implique parfois
    • la réactivité de l'appareil de production
    • la politique en matière de stocks
    • la performance de la logistique
    • la capacité à assurer un service après vente
    • la mise au niveau des exigences de qualité ou de normalisation des clients du Web
    • la compétitivité véritable face à la concurrence internationale
    • les capacités financières et humaines de l'entreprise pour conduire une telle mutation, sachant que même si la réflexion stratégique préalable est conduite de façon sérieuse et approfondie, elle ne permet que d'éviter les pièges les plus béants mais ne laisse que peu d'espoir de déboucher sur un plan bien «carré» qu'il suffirait ensuite d'exécuter

Prendre le grand large offre des horizons nouveaux, mais si l'étude de la météo et de la cartographie est indispensable, et si le bateau doit être conçu et équipé pour profiter des alizés et faire face aux tempêtes, il faut accepter, comme consubstantiel au Web, une navigation qui négocie avec les éléments imprévisibles dont les forces vous dépassent : Microsoft, a priori bien outillé pour maîtriser le Web, a du déjà changer radicalement 5 fois sa stratégie dans ce domaine

Ce constat ne doit certes pas servir de prétexte pour éviter la réflexion préalable mais il invite sans doute à une certaine humilité dans l'approche, une progressivité dans la mise en oeuvre, et une marge de sécurité dans l'initiative.

yellow connection

Dans certains cas, mais qui ne sont pas la majorité, l'activité sur le Web peut nécessiter un investissement lourd (Cf exemple de télémaintenance de Yellow connection qui a nécessité 5 MF pour la mise au point du logiciel submarine )

Néanmoins la priorité devra clairement être donnée aux études approfondies de faisabilité, réalisées avec le concours d'un cabinet extérieur, car c'est là que l'intervention financière publique est la plus efficace.

En cas de développements importants, nécessitant des capitaux extérieurs, cette étude devra, le plus en amont possible, associer les partenaires financiers de l'entreprise (notamment les apporteurs de capitaux) afin de pouvoir déclencher, dans des délais rapides, une décision pleinement éclairée de leur part : les entreprises de croissance ont en effet bien davantage besoin de capitaux propres que de subventions pour financer leurs développements.


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