Nous
proposons que les pouvoirs publics privilégient, au moins dans un
premier temps, une approche collective et travaillent avec des réseaux
préexistants de PMI, pour 6 raisons :
1 - une entreprise capable de tirer profit d'Internet est une
entreprise ouverte, une entreprise qui échange et donc une
entreprise qui participe déjà à un (ou plusieurs)
réseau(x). Vouloir aider une PME renfermée sur elle-même
à s'investir sur Internet cumule les difficultés et devra sans
doute être abordé seulement dans un second temps
2 - des entreprises travaillant en réseau ont souvent quelques
moyens techniques et logistiques communs (éventuellement
appuyés sur leur centre technique, un organisme consulaire, un
établissement de formation ou une grande entreprise) : il y a là
un partenaire naturel, au centre du réseau d'échange
d'information sur lequel s'appuyer pour conduire le projet
3 - les premières opérations seront nécessairement
à caractère expérimental et comporteront une partie
significative d'innovation, d'aléas et de réorientations. Il sera
sans doute difficile a priori de définir un cahier des charges
véritablement définitif du projet : les
fonctionnalités du système seront progressivement définies
au cours du développement.
On peut penser qu'une fois les premières références
établies il sera possible d'assurer une véritable diffusion de
produits standardisés arrivés à maturité en
particulier des guides de bonnes pratiques, permettant d'éviter les
principaux pièges, et fournissant un cadre aux relations avec les
consultants.
Mais, dans un premier temps, les inévitables tâtonnements seront
onéreux : travailler avec un réseau permet une meilleure
rentabilité de l'investissement public
4 - un système développé pour un réseau
comprend les "modules" de l'entreprise isolée mais aussi sans doute des
éléments collectifs que l'on ne saurait trouver dans une
application limitée à une entreprise isolée.
5 - une entreprise n'a d'intérêt à développer
ses moyens de communication... que si elle n'est pas la seule à le
faire: Développer une technologie basée sur l'échange
n'a de sens pour elle que si ses partenaires avancent du même pas.
6 - ces opérations sont l'occasion "d'aguerrir" les
consultants dont les entreprises auront besoin dans la phase de diffusion
ces opérations devront faire l'objet d'une étude
stratégique préalable et d'une évaluation pendant et
après l'action afin d'être en mesure d'en tirer les enseignements
au profit des autres initiatives
Bien entendu la démarche proposée conduira sans doute à
s'appuyer dans un premier temps sur des structures d'intérêt
général, souvent mieux outillées pour des
opérations à caractère expérimental (centre
technique, ADEPA, organisme consulaire) ou sur de grands groupes (donneurs
d'ordre ayant déjà développé un Intranet par
exemple)
Mais il faudra veiller dans la conduite de ces opérations "de
référence" à préparer la deuxième phase, qui
sera une phase de diffusion, et qui devra s'appuyer
préférentiellement sur des consultants privés:
Il faudra dès le départ associer ceux-ci d'une façon ou
d'une autre pour qu'ils soient prêts à prendre la relève.
L'appel d'offre UCIP (utilisation collective de l'Internet par les PME)
répond tout à fait à cet objectif : cette opération
lancée dès 98 (70 projets retenus) mérite d'être
reconduite, et, dans un second temps, être transformée en une
procédure capable de recevoir les projets au fur et à mesure
qu'ils sont arrivés à maturité afin de ne point risquer de
les retarder.
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