Aujourd'hui il ne paraît plus nécessaire de
sensibiliser les industriels à l'existence même d'Internet : il
n'est plus possible à l'heure actuelle d'ouvrir un journal sans en
entendre parler, et un grand événement est inconcevable sans une
déclinaison Internet (livres censurés, atterrissage sur mars,
visite du Pape, décès d'une princesse, ou le site de Nagano avec
ses 635 millions de connections en 15 jours lui-même
dépassé par le mundial98 74 millions dans la seule journée
du 30 juin)
Mais cette information journalistique véhicule 2 niveaux de "leurres"
qui finalement dissuadent le chef d'entreprise d'aller plus loin dans sa
réflexion :
niveau 1 : l'insécurité des paiements
électroniques et l'aspect non professionnel (ludique, voire immoral)
niveau 2 : les site "WEB plaquette" (qui ne sert effectivement
pas à grand chose) et les boutiques clef en main destinées au
grand public (qui ne concerne qu'un nombre très limité de PME).
Ils conduisent le patron de PME à considérer que ceci ne le
concerne pas vraiment.
Peu d'informations laissent imaginer au chef d'entreprise que la richesse
d'Internet se situe bien au-delà et le concerne de façon
incontournable.
Le chef d'entreprise est désespérément à la
recherche d'une personne, à qui il sait pouvoir faire confiance, capable
de lui montrer concrètement en quoi cette technologie peut lui
être utile et si elle est à sa portée.
Il a aussi besoin de documents conçus pour une PME et lui
permettant d'y trouver de façon pratique, avec des exemples, ce qu'est
Internet et dans quels domaines celui-ci peut lui ouvrir des horizons nouveaux.
Pour faire rapidement prendre conscience à un chef d'entreprises des
enjeux d'Internet, et de la capacité qu'il peut avoir d'en
maîtriser l'usage, rien ne semble plus efficace que de lui montrer des
exemples de PME dont il se sent proche, et qui ont sauté le pas avec
succès.
"Demo or Die" a coutume de dire Jean-Michel Billaut animateur de
l'atelier de la BNP-Paribas, "le patron de PME est comme Saint Thomas il ne
croit que ce qu'il voit...et il a bien raison"
Cette proximité pourra être soit géographique, soit de
métiers, en tous cas l'entreprise présentée en exemple
devra être perçue comme étant de même niveau
technologique (un exemple d'entreprise considérée comme
high-tech, même très spectaculaire, est beaucoup moins
convaincant: "oui, d'accord, c'est très bien, mais ce n'est pas pour
nous")
Il est essentiel de constituer progressivement une "banque d'exemples"
disponible pour tous les intervenants en entreprise (et alimentée par
chacun)
Ces opérations "références"
ont déjà
fait la preuve de leur efficacité dans le cadre des actions de diffusion
technologique.
Il faudra toutefois veiller à ce que ces actions (et les crédits
correspondants) soient gérées par les services directement
chargés de l'action auprès des PME : il ne s'agit pas là
en effet d'une action de communication visant au premier chef, à mettre
en valeur l'action du ministère, mais bien d'une action visant à
donner aux entreprises des éléments d'appréciations utiles
pour leur prise de décision
Il conviendra donc de mobiliser les DRIRE pour monter ces actions de
sensibilisation avec le concours de leurs partenaires habituels dans ces
domaines, notamment les autres services de l'état (en particulier les
DRCE dans la mesure où l'exportation est une dimension
essentielle du développement de l'Internet dans les PME), les
conseils régionaux avec lesquels ils oeuvrent de concert dans le
cadre des contrats de plan et qui se sont en général
révélés très motivés sur ce thème
ainsi que les CCI qui s'y investissent, de façon certes
inégale, mais parfois remarquable (Les efforts faits par certaines
CCI en faveur du développement des entreprises, par une utilisation
pertinente d'Internet, devraient être pris en compte par la tutelle lors
de l'examen des budgets)
L'opération cyberBretagne
http://www.cyberbretagne.tm.fr ,
paraît tout à fait exemplaire : elle a su exploiter la dynamique
du projet fédérateur Ouest Recherche, l'engagement
d'établissements comme l'irisa/inria et l'atout que représentait
le gisement de compétences télématiques du CNET
www.cnet.fr et du CCETT (bien que
d'après les Echos sur place l'opérateur historique en tant que
tel n'ait pas été franchement moteur au départ de ce
projet)
Les acteurs régionaux réfléchissent à une seconde phase qui après la sensibilisation serait plus tournée vers la prise de décision, à travers la proposition aux chefs d'entreprises de prédiagnostics (la difficulté sera bien évidemment de trouver les personnes compétentes pour les effectuer) Sur le plan des infrastructures la récente décision des collectivités locales d'acheter "en gros" de la capacité de transmission, si elle paraît un acte de saine gestion pour leurs budgets, pourrait par contre être susceptible de présenter le risque de renforcer l'absence de concurrence dont pourraient pâtir les entreprises locales De même Acticiel http://www.acticiel-98.net de la région Limousin a fait un travail en profondeur qui mérite d'être salué (prédiagnostics, animation de club d'échange d'expérience, formation, analyse des carences des infrastructures Signalons ici l'action de l'AFCEE [27] qui a mis en place une très performante plate-forme de démonstration, l'échangeur (qui réunit 300 adhérents et a déjà reçu plusieurs milliers de visiteurs - http://www.echangeur.fr) ainsi que des guides sectoriels, et qui doit maintenant trouver des relais régionaux et celle d'EDIFRANCE pour le développement de l'EDI dans tous les secteurs |
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