(Last update : Tue, 31 Aug 1999)
[ Internet et PME ]

4.1.1.1 Le site zombie modeste. Un seul avantage, l'achat de votre nom

Il s'agit là de la présentation de l'entreprise par une page hébergée sur un serveur externe (avec lequel la communication ne se fait souvent que par fax par souci de maîtrise de l'information)

Certains sous-estiment l'importance de posséder son nom en considérant que l'on "découvre" l'entreprise à travers les moteurs de recherche: c'est sous-estimer l'importance du marketing pour le site fait par les média traditionnels (presse, radio, télévision, rédactionnel, matériel publicitaire,...) qui implique des noms simples, faciles à mémoriser et capitalisant sur la marque

Alta Vista, pourtant entreprise avertie, n'avait pas acheté toutes les déclinaisons de son nom et a vu apparaître un site "spécialisé" pour adulte vers lequel certains de ses clients étaient susceptibles de se fourvoyer : pour éviter de regrettables erreurs d'orientation elle a dû racheter http://www.altavista.com au prix fort : 3 millions de dollars !

De même la petite histoire dit que le Vice-Président des Etats-Unis a dû racheter Gore2000 qu'un auditeur averti avait acheté dès la fin de son discours-programme !

Cet achat de votre nom peut aussi avoir été fait en toute bonne foi :

Combien y a t il à travers le monde de Dupont, de Smith ou de Perez ? c'est le premier qui met les 70$ [6] sur la table qui devient propriétaire, et le seul propriétaire de Dupont.com, Smith.com ou Perez.com et vous êtes obligé de vous rabattre sur des noms moins commodes du type Dupont-nom-de-mon-activité,

Ceci devient d'autant plus pénalisant qu'aujourd'hui, pour les adresses en ".com" notamment, il suffit de taper "DUPONT" dans un navigateur moderne pour arriver directement sur le site http://www.Dupont.com d'autant plus que pour certains moteurs, qui assimilent le tiret ("-") et le signe "moins" ("-") la requête dupont-coiffeur est interprétée comme "chercher tous les sites où il y a le mot "dupont" et pas le mot "coiffeur" !!!"

D'autres mésaventures sont encore possibles : une célèbre production de biscuits américains a vu naître un site à son nom qui avait les apparences d'un site officiel et qui était en fait animé par un consommateur mécontent : autant dire qu'après avoir parcouru le site toute envie de consommer les biscuits de cette marque vous était définitivement passée.(exemple cité par William Comcowich d'Ultitech séminaire Aftel NY 98)


Selon une étude de Cybermark (http://www.cybermark.org) seuls 6,5 % des noms de domaine appartiennent à la société propriétaire du nom, 86 % ont été déposés par d'autres sociétés (souvent distributeurs dans des pays ou acheter le nom est un réflexe) et 7,5 % à des spécialistes connus de la contrefaçon ou de la spéculation ("cybersquatters") et ZDNet de son côté indique que 34,5 % des 25 millions des noms d'entreprises françaises sont déjà enregistrées en .com..


Dans le domaine du vin par exemple une soixantaine d'appellations contrôlées (comme château-du-pape.com) ont déjà été piratées et sont proposés à la revente (on parle de sommes de 200.000F) et les fédérations de producteurs vont créer une association pour essayer de les récupérer.

Récupérer son nom devant les tribunaux n'est pas toujours possible et c'est une procédure toujours longue et coûteuse

Porsche a déjà engagé 138 procès pour utilisation des marques dont il est propriétaire dont 50 seulement se sont conclus par des accords amiables dont on ignore les conditions, les autres suivant leur cours après un premier rejet de sa plainte par une cour de justice de virginie source ZDNet

Panavision a du aller en appel pour mettre en échec le sieur Dennis Troeppen qui voulait lui revendre panavision.com pour 13.000$ (AP).


Nous ne saurions donc trop recommander d'effectuer de toute urgence cet investissement de précaution.

Nous ne saurions trop recommander non plus si vous créez un nouveau produit ou une nouvelle marque de vous assurer que le nom de domaine correspondant en ".com" est libre et de l'acheter de suite AVANT même de le déposer à l'Inpi (Attention: le simple fait de s'assurer qu'un nom est libre peut alerter un cybersquatter qui risque de l'acheter avant vous, la consultation et la réservation doit être fait dans la même session)

comme nous l'a fait remarquer un industriel, ce qui est gênant avec le Web c'est que, quand vous êtes mauvais, tout le monde peut le voir et ce sera le premier réflexe d'un prospect étranger que d'aller voir votre site: même un piètre référencement ne vous en protège pas...).


Conclusion : un site zombie modeste peut être positif s'il est considéré comme la toute première marche d'un escalier (achat du nom, processus d'apprentissage) et ne reste à ce stade primitif que très peu de temps.

Il est par contre fortement contre-productif s'il est considéré comme un objectif qui se suffit à lui-même (il ne faut pas que cette première marche soit considérée comme un "podium") : sur ce plan il faut être très méfiant vis à vis d'initiatives, partant d'un bon sentiment, qui conduisent à "offrir" à des entreprises une page Web sans aucune réflexion stratégique sur le développement de l'entreprise.

De nombreux exemples pourraient être cités ici (concernant autant des PME que des grands Groupes) qui illustreraient notre propos : nous ne le ferons pas: il vous suffit de parcourir les sites de nos entreprises vous avez 3 chances sur 4 de trouver une illustration à ce propos

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