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DGSI : Rapport d'activité 1995

SOMMAIRE

L'organisation de la DGSI

UNE EXPERTISE SECTORIELLE

Les trois services "sectoriels" sont au contact direct des entreprises.

Ils suivent l'évolution de leurs domaines respectifs.

Ils conçoivent, proposent et mettent en oeuvre les actions de l'Etat en faveur des différentes branches industrielles.

Ils défendent les intérêts de l'industrie dans les instances interministérielles et européennes.

Ils conseillent les entreprises, assurent la promotion du développement technologique et proposent les mesures nécessaires en matière de restructuration.

Ils exercent la tutelle des entreprises et organismes publics qui les concernent (tutelle du SERICS sur le Centre National d'Etudes Spatiales et sur l'Institut National de Recherche en Informatique et Automatique; contrôle du SERIBE sur l'Agence nationale pour le DEveloppement de la Production Automatisée).

DES COMPÉTENCES TRANSVERSALES

Les quatre services "transversaux" sont au contact direct des autres administrations, et des instances européennes et internationales.

Le SAEI propose les mesures financières, juridiques et de relations internationales propres à accroître la compétitivité des entreprises. Il suit l'évolution des marchés, des politiques économiques et des stratégies industrielles. Il coordonne les relations avec les pays étrangers et les instances internationales, en particulier européennes, en matière industrielle. Il assure la liaison avec le système bancaire et financier. Il suit les actions de restructuration, coordonne l'action relative au secteur public industriel.

Le SDEI élabore et propose les mesures destinées à l'accompagnement social des mutations industrielles, et coordonne l'action du ministère dans les domaines de l'emploi, des relations du travail, et de la solidarité nationale.

Le STS favorise le développement de la recherche et de l'innovation dans l'industrie. Il assure la promotion de la qualité de la normalisation, de la certification et des essais. Il définit, suit et évalue les procédures financières d'aide à l'industrie. Il contrôle les activités de l'Association Française de NORmalisation et du Laboratoire National d'Essais.

Le SESSI élabore et diffuse les statistiques officielles et les études qui en découlent sur des domaines variés: productions, emploi, investissements matériels et immatériels, relations extérieures, résultats financiers, liaisons interentreprises, innovation, environnement, consommation d'énergie, marchés publics, mondialisation.

Retournement conjoncturel en 1995

Après la reprise constatée en 1994, l'année 1995 a vu un retournement, plus brutal que prévu, de la production industrielle au deuxième semestre (cf graph. 1). De nouveau créatrice d'emplois depuis 1994, l'industrie recommence à en perdre au second semestre, même si le solde reste positif sur l'année. (cf: graph. 2)

Au premier semestre, la croissance s'était poursuivie à un rythme rapide, mais soutenu par la prime à la casse, qui a incité à des achats importants de voitures au printemps alors que les immatriculations stagnaient en Europe et par des stockages de précaution de certains biens intermédiaires jusqu'en août (hausse des prix du papier, de l'aluminium, des produits chimiques, ). Le retournement du second semestre s'est accompagné d'une crise de confiance qui a culminé avec les grèves de décembre. L'impact des grèves sur la production industrielle est resté cependant modéré et temporaire. A l'inverse des activités de services, les usines ont tourné presque normalement. Les retards de livraison, parfois importants, sont restés très ponctuels.

Les différents secteurs de l'industrie n'ont pas évolué à l'unisson. L'automobile et les biens intermédiaires, qui ont tiré la croissance en 1995, ont vu leurs taux de croissance s'inverser au cours de l'été. Un certain relais a été pris par les biens de consommation et d'équipement, mais, en fin d'année, la consommation a faibli et le secteur du bâtiment génie civil a renoué avec la crise. Les biens d'équipement n'ont pas été épargnés, pour leur part, par un net ralentissement en fin d'année.

En matière d'investissement, l'industrie a accumulé depuis quatre ans un retard structurel important préoccupant au regard de la stagnation de la production industrielle en France (cf graph. 3a et graph. 3b) qui a fait que les industriels ont, pour l'essentiel, maintenu leurs plans d'investissement pour 1995 et 1996, dans l'attente d'une prochaine reprise en Allemagne et des effets bénéfiques de la baisse des taux d'intérêt. L'emploi a suivi les mêmes tendances. Il est plus flexible, mais aussi plus précaire, ce qui permet de répercuter plus rapidement sur les salariés les fluctuations de la demande. En retour, les salariés touchés par la crise répercutent eux aussi plus rapidement leur manque à gagner sur la consommation. Ainsi, l'industrie manufacturière a-t-elle créé 23 000 emplois au 1er semestre et perdu 5 000 au second.

Le second semestre est aussi marqué par des tendances déflationnistes, comme en témoigne la non répercussion de la hausse de la TVA sur les prix.

Cependant, notre commerce extérieur a été excellent en 1995. L'excédent en biens manufacturés avoisine les 100 milliards de francs, soit un gain de 30% par rapport au solde déjà très bon de 1994. Toutefois plusieurs branches comme le textile, le cuir et l'habillement ou l'automobile ont été touchées par la sous évaluation de la lire.

L'industrie manufacturière française 199019941995
Indice de la production industrielle
(manufacturière, hors énergie)
10097,499,6
Entreprises manufacturières:
(de plus de 20 salariés, hors énergie et agro-alimentaire)
Nombre d'entreprises (en 1000) 24,322,6± 22,3
Effectifs employés 3 2272 849± 2 860
Chiffre d'affaires (milliards de F) 2 8732 882± 2 970
Investissements 154,6100,4±106
Capacité d'autofinancement 171,0153,0± 162
Recherche développement (DIRD)
(en milliards de francs)(soit ; 8% VAHT)
± 80
Recherche financier (net) 31 17nc
Commerce extérieur de biens manufacturés (nc IAA):
Importations Caf 1 009 1 021 1 114
Exportations Fab 9511 0741 180
Solde (Caf Fab) - 58+ 53+ 67
estimation provisoires

L'industrie française à l'heure de la mondialisation

L'internationalisation de l'industrie

La mondialisation des économies s'est considérablement accélérée ces dix dernières années. De nouveaux marchés, de nouveaux compétiteurs apparaissent rapidement, les territoires nationaux sont en compétition pour les investissements internationaux. Un nombre croissant d'entreprises organise désormais leurs activités comme un ensemble intégré au niveau international, depuis la recherche et développement jusqu'à la commercialisation, en passant par la production et la distribution. Même lorsqu'elles ne participent pas directement au processus d'internationalisation, toutes les entreprises sont confrontées à la concurrence internationale.

L'industrie française est présente dans le monde par ses investissements directs à l'étranger, qui ont été particulièrement dynamiques entre 1986 et le point culminant de 1990. Les positions de l'industrie française se sont pour l'essentiel renforcées chez ses principaux partenaires, les pays développés de l'OCDE. Les investissements au sein de l'Union européenne ont ainsi représenté 63% des flux d'investissement des entreprises françaises entre 1987 et 1993. En dehors de l'OCDE, les entreprises françaises s'implantent essentiellement dans les régions offrant des perspectives de croissance: les pays d'Asie en développement rapide, les pays de l'Est et, dans une moindre mesure, l'Amérique latine. Les pays à bas salaires représentent une faible part des investissements, mais davantage en effectifs employés sur leur territoire et dans les importations induites. Dans l'ensemble des pays étrangers, les entreprises manufacturières, filiales de sociétés françaises, emploient environ un million de personnes, soit le tiers des emplois industriels en France. Cette proportion est un peu supérieure à la contribution symétrique des firmes industrielles à capitaux étrangers dans l'emploi en France (près de 800 000 personnes). La mondialisation de la production industrielle induit également une multiplication des échanges entre les entreprises d'un même groupe, localisées dans des pays différents. Le commerce intergroupe des entreprises industrielles est globalement favorable à la balance commerciale française: les groupes à capitaux français dégagent un excédent commercial de 230 milliards de francs dont 139 résultent d'échanges intergroupes tandis que les groupes à capitaux étrangers génèrent un excédent de 22 milliards de francs

En 1994, suite aux inquiétudes suscitées par les "délocalisations", le Sessi a lancé une enquête spécifique sur la mondialisation industrielle dont les premiers résultats sont disponibles. Depuis, le Sessi a pris l'initiative d'un projet visant à dresser un véritable panorama des connaissances, autant que possible quantitatives, sur les phénomènes de mondialisation. Les résultats seront présentés, en automne 1996, au travers d'un colloque et d'une publication collective.

JANVIER... Les autoroutes de l'information, lancées en décembre 1994 par un colloque au Cnit et une communication du ministre de l'industrie à l'Assemblée nationale, sont entrées dans la phase active avec le lancement de l'appel à propositions pour susciter des projets d'expérimentations.

Dans ce contexte, les principaux sujets sur lesquels la DGSI a travaillé en 1995, ont concerné la maîtrise du développement du libre échange, l'ouverture vers les marchés asiatiques ou d'Europe centrale et orientale, les relations industrielles et commerciales avec les Etats Unis, les désordres monétaires. Au niveau européen, la présidence française, la politique industrielle européenne, les aides d'Etat, la révision de l'accord Marchés publics, les problèmes de concurrence, les concentrations et l'élargissement de l'Union ont été au coeur des actions de la DGSI.

Pour un développement maîtrisé du libre échange

La France est le quatrième exportateur industriel mondial; son industrie gagne des parts de marché et dégage aujourd'hui un fort excédent commercial. Elle a donc un intérêt majeur à une ouverture effective des marchés internationaux de la chimie, de la pharmacie, de l'électronique professionnelle, du matériel de transports. Elle compte cependant des secteurs en transition qu'il importe d'accompagner dans leurs mutations et de préserver d'une concurrence anormale, en particulier les industries de main d'oeuvre du textile habillement, chaussure, cuir. Dans les négociations internationales sur le commerce, qui sont conduites par la direction des Relations économiques extérieures (Dree) au nom du gouvernement français, les interventions de la DGSI dans le débat ouvert en 1995 par les nombreux projets de zone de libre échange de la Communauté (Turquie, Amérique latine principalement) ont donc été guidées par le souci d'obtenir une réciprocité en matière de démantèlement tarifaire, une réduction significative des obstacles non tarifaires (tels que normalisation et certification, subventions, réglementation sur les investissements étrangers, marchés publics), de maîtriser l'ouverture des secteurs les plus sensibles et d'imposer le respect des disciplines commerciales multilatérales anti dumping, respect de la propriété intellectuelle).

Dans le cadre de l'accord d'Union douanière avec la Turquie, la DGSI est ainsi intervenue pour que des engagements contraignants soient pris par notre partenaire sur l'harmonisation des législations et des procédures judiciaires (pour assurer le respect de la propriété intellectuelle, en particulier dans le textile, l'industrie du luxe et la pharmacie), l'adoption d'une politique extérieure textile identique à celle de la Communauté (afin d'écarter tout risque de contournement des contingents communautaires) et sur l'engagement de non contournement de l'arrangement automobile conclu par la Communauté avec le Japon.

Les projets d'accords de libre échange avec les pays émergents d'Amérique Latine ont également conduit à réaffirmer la nécessité d'une politique commerciale fondée sur la réciprocité. La libéralisation effective des échanges nécessite que ces économies dynamiques, qui bénéficient d'importantes concessions tarifaires grâce au "système des préférences généralisées" (SPG) communautaire, tout en demeurant fortement protégées par des barrières tarifaires ou non, accordent préalablement aux industries européennes la réciprocité dans l'appel au marché. A l'initiative de la France, une démarche en deux étapes a été retenue avec le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) et le Chili: accords de coopération, dans un premier temps, incluant le traitement des obstacles non tarifaires, avant la conclusion, à moyen terme, de nouveaux accords de libéralisation -progressive et réciproque- des échanges. La France préconise également cette méthode dans le débat communautaire en cours sur la nature des relations à établir avec le Mexique.

...JANVIER Marquage CE et compétitivité. 800 personnes ont répondu à l'appel de la DGSI, du Laboratoire national d'essais et des organisations professionnelles sur le contrôle des produits industriels. Votée en 1994, une loi visant à renforcer l'efficacité de nos contrôles sur le marché a été présentée à cette occasion. Elle contribuera à faire du marché français un marché ouvert mais exigeant dont la réputation permettra de lutter contre la concurrence déloyale et de promouvoir la qualité de nos produits à l'étranger.

...JANVIER La signature du premier contrat pluriannuel entre l'Etat et un organisme de recherche, l'Inria, consacre l'orientation prioritarement industrielle de cet instutut, dont l'excellence des travaux est remarquée par la Commission européenne qui l'a choisi comme pôle européen du consortium Web d'Internet.

Ouvrir les marchés asiatiques

L'Asie constitue une priorité depuis plusieurs années du fait de sa croissance, actuellement la plus rapide, et d'une présence française relativement faible. Cette priorité s'est d'abord focalisée sur le Japon, avec la campagne "le Japon, c'est possible" lancée en 1992, puis s'est étendue à l'ensemble de l'Asie, avec l'initiative française vers l'Asie" lancée en 1994.

Les actions menées par la DGSI visent à renforcer la position des entreprises françaises, au travers de la coopération scientifique et technique et du développement de véritables partenariats industriels.

Des contacts réguliers entre la DGSI et le Miti sont entretenus dans le cadre du Comité de coopération industrielle franco-japonais. Des opérations sectorielles sont organisées sous l'égide de ce comité, sous forme de "tables rondes", dans les secteurs de l'électronique et de l'espace. Des groupes de travail ont également été créés pour développer des échanges d'information entre la DGSI et le Miti sur les questions de technologie et de normalisation, ou sur les autoroutes de l'information.

En 1995, cette collaboration a permis la tenue du Carrefour d'affaires équipementiers de l'automobile européenne (cf p. 41) à Paris en mars, du groupe de travail sur la technologie et la normalisation, à Tokyo, en mai, d'entretiens entre le directeur général Didier Lombard et ses homologues du Miti, à Tokyo, en septembre. Enfin, la DGSI a soutenu la semaine de la technologie française à Tokyo.

La Corée est devenue un acteur industriel de poids. Tirant les conséquences de sa réussite économique, elle doit désormais s'engager à appliquer les disciplines de concurrence conformes à son niveau de développement et à sa prochaine adhésion à l'OCDE: tel est l'objet de l'accord cadre de commerce et de coopération en cours de négociation avec la Communauté.

La DGSI est intervenue pour que ces engagements comprennent quatre volets essentiels pour les entreprises françaises : l'application effective de l'accord OCDE sur la construction navale, l'achèvement de la libéralisation des marchés publics couverts par l'accord du Gatt (notamment les transports et les équipements aéroportuaires), une égalité de traitement avec les Etats Unis pour le secteur des télécommunications et, enfin, la protection effective de la propriété intellectuelle, notamment en matière de marques dans le secteur des industries de luxe.

Le Comité de coopération industrielle, créé en 1993 avec le Motie coréen, tenu sa seconde réunion en avril, à Paris, et un séminaire sur les équipements automobiles a été organisé également à Paris, en octobre.

Une campagne de communication sur l'industrie française, lancée à partir de 1994, a pris son plein essor en 1995 avec le salon de la technologie française à Séoul et la réalisation d'une étude sur l'image industrielle de la France en Corée.

La Chine représente un énorme potentiel, en formidable croissance depuis quelques années. Pour beaucoup d'entreprises françaises, être présentes aujourd'hui en Chine est devenu un enjeu stratégique.

Les contacts renoués en 1994 avec les autorités chinoises ont été renforcés en 1995. En relation avec le ministère chinois de l'Industrie électronique, la DGSI a organisé, en novembre à Pékin, une table ronde industrielle sur les applications de la carte à puce. La négociation en cours sur l'adhésion de la Chine à l'OMC constitue un enjeu industriel majeur, tant pour les entreprises intéressées par le développement du marché chinois que pour les secteurs de biens de consommation fragilisés par les exportations de ce pays (textile habillement, chaussure, électronique grand public).

Le débat de fond porte sur les conditions de cette adhésion, qui doivent permettre de rééquilibrer les échanges et de garantir l'élimination des pratiques commerciales déloyales et anti concurrentielles de ce pays. Taiwan représente également un marché important. A côté de consommateurs relativement riches, l'île connaît actuellement d'énormes besoins en infrastructures, notamment en matière de transports, d'énergie et de plus en plus en matière d'environnement. Dans le cadre des efforts pour favoriser le développement de la coopération industrielle, cinq secteurs prioritaires ont été particulièrement mis en avant: électronique, télécommunications, énergie, environnement, transports.

CONVERSION DES INDUSTRIES DE DÉFENSE La Mission interministérielle pour la conversion des industries de défense à l'est de l'Europe, animée par Jean Louis Moynot, Conseiller d'Etat, est rattachée à la DGSI. Cellule de contact avec les autorités et les industriels du complexe militaro industriel de l'ex "bloc soviétique", cette mission réunit-notamment dans le cadre de l'association France Conversia-un certain nombre d'industriels français de l'armement, pour favoriser le développement de synergies dans les produits et les technologies civils. Un développement important a été donné à cette coopération dans le cadre franco russe. Le Conseil économique, financier, industriel et commercial bilatéral (Cefic) a décidé en 1995 la création d'un groupe de travail mixte qui traitera de ces problèmes dont l'animation a été confiée à la DGSI.

Etre présents en Europe centrale et orientale

L'évolution des pays d'Europe centrale et orientale est rapide. Certains Etats ont connu, en 1995, une stabilisation relative, qui se manifeste par une reprise de la croissance, une réduction des taux d'inflation et un retour à l'équilibre des comptes extérieurs. D'un point de vue structurel, un cadre législatif et administratif, conforme aux besoins d'une économie de marché, s'est progressivement mis en place. Ce mouvement a bien sûr été plus rapide dans les pays les plus proches de l'Europe occidentale (les pays de Visegrad).

Aujourd'hui, apparaissent donc des demandes de restructuration, notamment dans l'industrie lourde (coopération entre Usinor et le Comité russe de la métallurgie, tandis que des demandes similaires sont faites par la Hongrie) ou de défense (cf. encadré), ainsi que la mise en place de politiques incitatives: en faveur de la petite et moyenne entreprise (séminaires destinés aux fonctionnaires et responsables régionaux en Hongrie), ou du développement technologique (avec le réseau fédéral des centres de recherche de Russie).

Enfin il existe un besoin important sur les politiques de normalisation et qualité, pour lesquelles l'Afnor mène une coopération en Europe centrale et orientale avec le soutien du Comité de coopération avec les pays de l'Est et des instances communautaires.

L'OCDE ET L'INDUSTRIE La DGSI représente la France au sein du Comité de l'industrie de l'OCDE. Les travaux de ce comité sur la compétitivité industrielle, l'environnement des activités industrielles, les PME ou les relations entre innovation technologique et emploi sont extrêmement éclairants sur les politiques étrangères.

Ainsi, en 1995, les instruments de soutien à l'industrie au Japon et aux Etats Unis, tant au plan national qu'au niveau des Etats fédérés ou des régions ont été examinés en profondeur (voir également le chapitre "L'industrie au service de l'emploi").

Par ailleurs, la DGSI a organisé, en février à Paris, un colloque international sur le "gouvernement des entreprises". Celui ci a permis l'élaboration d'un rapport, réalisé sous l'égide de l'OCDE, et a contribué à une avancée de la réflexion sur ce sujet qu'est devenu d'une grande actualité en France au cours des deux dernières années.

Les relations avec les Etats Unis

Les relations économiques avec les Etats Unis sont anciennes, même si l'industrie française ne bénéficie pas toujours aux Etats Unis d'une image conforme à la réalité de ses performances. Les thèmes de développement industriel et technologique sont appelés à prendre un poids de plus en plus important dans les relations avec ce pays. La composante scientifique et technologique se renforce, à la fois en matière de veille technologique et de coopération, notamment sur certains thèmes forts tels que les autoroutes de l'information, les biotechnologies ou le financement des hautes technologies. Des actions en faveur de la présence industrielle française aux Etats Unis et de la coopération industrielle apparaissent également utiles au niveau des PME. Le programme Facet, développé par l'Anvar, en constitue un bon exemple. En 1995 cependant, les relations avec les USA se sont surtout inscrites dans le cadre des relations multilatérales liées aux compensations tarifaires à la suite de l'élargissement de la Communauté (cf encadré) et du développement des "relations atlantiques".

L'Union Européenne et Etats-Unis ont en effet adopté, lors du sommet transatlantique du 3 décembre 1995, un plan d'action destiné à renforcer leurs relations politiques et économiques. Si l'hypothèse de la création d'une zone de libre-échange a été écartée, le Sommet a cependant pris eux décisions ayant - ou susceptibles d'avoir - des effets industriels non négligeables l'engagement d'une négociation commerciale multilatérale dans le domaine des technologies de l'information (qui résulte de l'accord sur les compensations suite à l'élargissement de la Communauté) et la réalisation d'une étude conjointe sur la réduction et l'élimination des obstacles (tarifaires et non tarifaires) aux échanges.

Compensations tarifaires suite à l'élargissement de la Communauté En adhérant à l'Union, les trois nouveaux Etats-membres ont dû relever certains de leurs droits de douane, créant un préjudice commercial à leurs partenaires traditionnels, en particulier les Etats-Unis, le Japon et le Canada. Conformément aux règles du Gatt, la Communauté a dû engager des négociations sur les concessions tarifaires industrielles et agricoles pour compenser ces préjudices. Elles on été conclues en juin.

La DGSI a fourni les expertises nécessaires pour limiter les conséquences de cet accord en matière de réductions tarifaires industrielles : les principaux secteurs sensibles (automobile, aluminium, électronique grand public) ont été exclus du schéma de compensation, et les concessions offertes - pour l'essentiel dans le secteur de la chimie et des composants électroniques - ont été déterminées en collaboration étroite avec les industriels français. Toutefois, les Etats-Unis ont subordonné leur accord final à l'ouverture d'une nouvelle négociation tarifaire multilatérale sur les technologies de l'information. Il convient de rester vigilant afin que les intérêts industriels français dans certains secteurs stratégiques pour le développement de la société de l'information ne soient pas remis en cause.

Cette étude, qui risque de préjuger fortement de l'évolution des relations transatlantiques, nécessite la plus grande attention de l'industrie française. Face aux pressions américaines pour de nouvelles concessions tarifaires européennes, la Communauté devra être en mesure de faire valoir ses intérêts commerciaux. La DGSI s'attachera donc à faire inscrire dans le champ de l'étude les obstacles à l'accès au marché américain, bien connus de nos industriels; en particulier la certification de conformité, les normes américaines spécifiques, les restrictions liées au "Buy American Act" et les exceptions au traitement national, telles que l'ouverture des programmes de recherche et développement aux investisseurs étrangers.

L'industrie et l'Europe

Le premier semestre de 1995 a surtout été marqué par la présidence française qui a permis de mieux mettre en lumière les préoccupations industrielles au sein des politiques communautaires (commerciale, de la concurrence, de la cohésion économique et sociale) à l'occasion du Conseil industrie du 7 avril. La présidence française a en effet obtenu de la Commission qu'elle présente un bilan et un suivi des résolutions importantes du Conseil touchant à la compétitivité (telles que celle sur l'électronique en 1991) ainsi que des mesures mises en oeuvre à la suite du rapport Bangemann de 1994 sur ce même sujet. Le rapport de la Commission sur l'organe centralisé d'informations sur les obstacles aux échanges de produits électronique dans les pays tiers est un des exemples importants de mise en oeuvre pratique d'actions en faveur de la compétitivité industrielle européenne. La Commission s'est également engagée à clarifier et à rendre plus transparente la politique de contrôle des aides d'Etat (cf. encadré). Mais l'année a également été riche sur la politique de contrôle des ententes et des marchés publics (cf. encadrés). Divers travaux sectoriels on tété engagés ou poursuivis. Ceux afférant à la société de l'information ont permis de dégager des axes de travail sur les aspects industriels et de décider le développement de plusieurs applications. Dans la sidérurgie, la DGSI a activement animé les groupes Ceca, suivi les problèmes des aides d'Etat et des réductions de capacités correspondantes, les importations d'acier en provenance des Peco et de l'ex-URSS , le suivi des accords d'association avec les Peco, les travaux préparatoires visant à l'élargissement de l'Union européenne et la négociation de l'accord Ceca de libre échange avec la Turquie.

Aides d'Etat Dans le domaine du contrôle des aides d'Etat, la Commission a adopté en 1995 un nouvel encadrement des aides à la recherche et au développement. Valable pour cinq ans, celui-ci maintient les plafonds d'aide autorisés (à savoir 50% pour la recherche industrielle et 25% pour les activités de développement pré-concurrentielles). La DGSI a plaidé pour un alignement des taux communautaires sur ceux autorisés par l'accord sur les subventions et les mesures compensatoires de l'OMC (à savoir respectivement 75% et 50%). A défaut de cet alignement, la France a quand même obtenu l'adoption des définitions de l'OMC sur le plan communautaire ainsi que des majorations pour des cas particuliers tenant à la taille de l'entreprise, à son lieu d'implantation ou aux modalités de la recherche elle-même.

Deux projets ponctuels d'encadrement ont par ailleurs été étudiés. Sur les aides du secteur des fibres synthétiques, où la Commission proposait des assouplissements, la France a obtenu qu'une certaine discipline soit conservée au niveau européen afin que ce marché déjà surcapacitaire ne soit pas déstabilisé par des subventions. Quant aux aides régionales pour les grands projets d'investissement - pour lesquelles la discussion, qui dure depuis plusieurs années, devrait aboutir en 1996 - la DGSI plaide en faveur d'un système qui permette de réguler efficacement les investissements dans certaines zones très aidées, sans bouleverser l'équilibre des marchés.

RÉVISION DE L'ACCORD "MARCHÉS PUBLICS" Après l'accord sur les marchés publics dans le cadre de l'OMC, la Commission a proposé d'adapter les directives européennes sur ce sujet. Les enjeux industriels du dossier sont considérables. Il touche, en effet, des industries qui font partie des points forts de l'Europe industrielle; les achats publics et parapublics représentent près de 15% du produit intérieur brut européen et, enfin, la commande publique hors militaire représente une part essentielle du marché de certaines industries (90% du matériel ferroviaire, 75% de 1'équipement des télécommunications, 30% de 1'équipement des secteurs de 1'énergie et de 1'informatique). Les modifications proposées par la Commission dépassaient le souci initial d'harmonisation, en dessinant une évolution qui n'est pas favorable à la France puisqu'elle conduit à des contraintes nouvelles, dont s'excluent les Etats Unis qui n'estiment pas devoir modifier leur législation. Le ministère de l'lndustrie défend donc l'exclusion des secteurs non couverts par l'accord de l'OMC (et notamment les télécommunications) du champ de modification de la directive, il plaide pour une non modification de la directive sur les relations préalables entre industriels et fournisseurs qui sont source d'innovations pour l'industrie, et défend l'égalité des règles pour les opérateurs privés et publics pour éviter des discriminations entre Etats membres ou entreprises d'un même secteur. En effet sur ce dernier point seul EDF serait concerné en Europe car les autres producteurs d'électricité sont des opérateurs privés qui échappent aux contraintes de l'OMC. Le compromis obtenu sous présidence espagnole va dans la bonne voie et doit être aintenu au cours des discussions avec le Parlement européen en 1996.

Les désordres monétaires

Au printemps 1995, de nombreux responsables de l'industrie ont mis en évidence les problèmes de rentabilité résultant des fluctuations monétaires au sein de l'Europe des Quinze. Celles ci ne constituaient pas un phénomène nouveau, mais leur répétition jusqu'à février 1995 ne permit plus aux entreprises concernées d'absorber le choc.

En juin 1995, la DGSI s'est appuyée sur les conclusions du Conseil européen de Cannes qui, sous l'impulsion de la France, demanda à la Commission de produire un rapport sur les conséquences de ces fluctuations monétaires sur le marché intérieur, pour proposer de relancer l'exercice d'analyse et de recherche de solutions. Ces travaux mirent l'accent sur les effets micro économiques des dévaluations sur certains secteurs industriels particulièrement exposés à la concurrence des pays ayant dévalué, notamment le textile, l'habillement, le secteur du cuir chaussure ainsi que l'automobile. La Commission n'esquissait cependant que très vaguement des solutions éventuelles. Aussi, les autorités françaises furent elles conduites, par la voix du ministre de l'Industrie, F. Borotra, à lui demander de mettre en oeuvre ou d'assouplir les règles de fonctionnement des fonds structurels européens, afin de permettre au moins le financement d'opérations de restructuration dans les régions et les secteurs plus particulièrement touchés. Ces demandes ont condiut à affecter 12 Mecus sur le programme Retex en faveur des régions textiles. Elles ont également amené la Commission à adopter une augmentation du seuil, dit "de minimis", à 100 000 Ecus, en deçà duquel 1l n'est pas nécessaire de notifier à la Commission les aides versées aux entreprises, permettant alnsl une plus grande souplesse de gestion. Résultats qui ne sont qu'une première étape, ces travaux se poursuivant en 1996.

DROIT DES ENTENTES ET PRATIQUES CONCERTÉES Le Traité de Rome réglemente les pratiques concertées et il incombe aux institutions communautaires de veiller à l'interdiction des comportements anti concurrentiels et de faire évoluer le cadre réglementaire des ententes. La DGSI participe à l'élaboration des textes communautaires. Elle intervient pour que les réalités industrielles soient mieux intégrées dans les raisonnements habituellement consuméristes de Bruxelles.

Deux importants règlements, concernant la distribution des automobiles et les accords de transfert de technologie, ont ainsi été sensiblement amendés en 1995 en intégrant les préoccupations industrielles. Ces deux textes autorisent les entreprises à coopérer étroitement pour organiser de façon optimale les réseaux de distribution des automobiles et effectuer des transferts de technologies (licences de brevets et licences de savoir faire essentiellement).

FÉVRIER... Le Predit présente son bilan de cinq années de recherche pour les transports terrestres (1990- 1994). Les résultats obtenus ont contribué à la fois à l'amélioration de la compétitivité des constructeurs de matériels et d'équipements et à la qualité des services rendus aux usagers.

L'élargissement de l'Union

Le Conseil européen d'Essen, en décembre 1994, a décidé du processus conduisant à l'adhésion à l'Union des pays d'Europe centrale et orientale (Peco): les institutions communautaires devront être réformées (lors de la Conférence intergouvernementale de 1996) avant l'engagement des négociations d'adhésion, tandis que les Peco -avec l assistance de l'Union- doivent progressivement reprendre l'acquis communautaire. A cet effet, un Livre Blanc a été préparé en 1995 par la Commission en concertation avec les Etats membres, définissant les objectifs et le rythme à adopter en matière de rapprochement des législations.

La DGSI a fait prendre en compte deux des priorités exprimées par les industriels français: l'harmonisation des normes et des procédures de certification, l'adoption en matière de contrôle de la concurrence des règles communautaires et la mise en place d'institutions chargées d'en assurer l'application. Elle a également obtenu confirmation par le Conseil Industrie, tenu sous présidence française le 7 avril 1995, de la nécessité de conduire en parallèle deux actions: l'une visant à la reprise rapide par les Peco de l'acquis communautaire, afin d'assurer la loyauté des échanges, l'autre visant à mobiliser plus efficacement les crédits communautaires pour soutenir les projets d'investissement industriels dans ces pays et exploiter toutes les nouvelles opportunités de coopération qui apparaissent.

..FÉVRIER Objectif 4. Un accord est intervenu entre les ministères du Travail et de l'Industrie qui permet de lancer la phase d'appels à projets de la procédure européenne. Celle-ci vise à faciliter l'adaptation des salariés aux mutations industrielles (cf p28)

CONCENTRATION ET CONCURRENCE Depuis 1989, la Commission contrôle les concentrations (fusions, acquisitions, créations d'entreprise commune) d'une certaine taille, en liaison étroite avec les administrations nationales. Le ministère de l'Industrie, et en son sein la DGSI, est à ce titre associé à ce processus. Un premier constat de l'année 1995 montre que le nombre d'opérations examinées a sensiblement augmenté en 1995 (108 dossiers, soit 20% de plus qu'en 1994 et le double de 1993). Les opérations impliquant au moins une entreprise française (20% des cas) sont par contre en diminution. La proportion d'opérations soumises à un examen approfondi (6%) et à une autorisation sous condition (4 à 5%) n'a pas sensiblement changé depuis l'entrée en vigueur du règlement.

De manière plus essentielle, cette participation active à la procédure a permis à la DGSI de constater une évolution positive de la pratique décisionnelle ces deux dernières années, tout en mesurant les faiblesses du dispositif. Les problèmes de taille critique, la spécificité des secteurs en développement (avides de recherche-développement) sont progressivement pris en compte. La concurrence internationale, notamment dans le cadre de l'appréciation de la concurrence potentielle, n'est pas négligée. Les formes sophistiquées d'évolution du marché telles que les relations de partenariat client/fournisseurs sont intégrées dans l'analyse concurrentielle. Les préoccupations de la DGSI ne sont donc pas ignorées par la Commission. Cependant, des différences de traitement, constatées particulièrement en 1995, soulignent la nécessité d'une contre-expertise systématique de la DGSI. En effet, la multiplicité des critères retenus et leur absence de pondération autorisent la Commission à conclure de manière différente pour des effets relativement comparables. L'appréciation de la concurrence potentielle et de la contestabilité du marché, notamment, permet de justifier a posteriori des orientations arrêtées préalablement. Ces différences de traitement peuvent résulter d'une action particulièrement efficace de lobbying de la part des concurrents, clients et fournisseurs qui fournissent les informations nécessaires à l'instruction des dossiers. La connaissance sectorielle de la DGSI est à ce titre indispensable pour tempérer les actions de lobbying et pallier ces imperfections.

Une économie performante pour le développement industriel

(1) Ce constat est principalement tiré de l'ouvrage du Sssi "les PMI" Edition 1995

Les PMI françaises (1)

L'industrie manufacturière compte 21 000 PMI, soit près de 95% du nombre total des entreprises industrielles toutes tailles confondues. Prédominantes dans le sud et le centre de la France, elles emploient I,5 million de personnes (52,5% des effectifs industriels) et réalisent 1,2 milliards de chiffre d'affaires en 1994 (40% du CAHT total de l'industrie) et sont tout particulièrement présentes dans les biens de consommation. Elles représentent le quart du chiffre d'affaires des industries de haute technologie et le quart des exportations industrielles. Leur place dans la recherche développement est croissante (en 1993, 20% des dépenses nationales de R&D ont été réalisées dans des entreprises de moins de 500 personnes, contre 11% en 1983). Cependant, si huit PMI sur dix sont indépendantes, les groupes industriels français et étrangers contrôlent, à part quasi égale, plus de 40% du chiffre d'affaires des PMI.

Face à ses partenaires mondiaux, la France se place entre les pays à très forte population de PMI comme l'Italie (64% de l'effectif industriel) ou le Japon (61%) et les pays où les PMI sont nettement minoritaires comme l'Allemagne (39%), le Royaume-Uni (48%) et les Etats Unis (30%). L'industrie allemande et l'industrie britannique sont nettement plus concentrées que leurs partenaires du sud de l'Europe, traditionnellement orientés dans des activités comme les biens de consommation, qui ne demandent que peu de concentration en terme d'effectifs et d'immobilisations. Durant la deuxième moitié des années 80, la part des PMI dans l'industrie s'accroît dans tous ces pays; c'est en France que la part des PMI s'accroît le plus.

En dix ans, la part des PMI dans l'emploi industriel s'est accrue de près de 7 points, pour représenter 46% en 1995). Ce renforcement relatif s'est opéré en grande partie par démembrement de grandes entreprises: filialisation d'activités, reconfiguration après défaillance. Entre 1990 et 1993, l'emploi a moins diminué dans les PMI ( 7,5%) que dans les grandes entreprises ( 13,4%). Mais si, sur cette période, on corrige les évolutions des effets des modifications de structure (filialisation, défaillance) qui entraînent la création de PMI, ce sont les PMI qui perdent le plus d'emplois ( 10,6% contre 9,2%). Ces chiffres montrent l'enjeu que représente pour l'emploi industriel une politique permettant de favoriser le développement des PMI.

MARS 1er Carrefour d'affaires entre les équipementiers européens et les constructeurs japonais d'automobiles. Proposée par la France dans le cadre des groupes de travail avec le Miti japonais, cette idée a été étendue par la Commission européenne à tous les partenaires européens.: 650 participants, dont 228 équipementiers français et 160 Japonais représentant onze constructeurs se sont rencontrés dans le but de développer des achats de pièces européennes par les constructeurs japonais, non seulement en Europe mais également pour leurs usines au Japon.

COMPARAISON DES INDUSTRIES FRANÇAISE ET ALLEMANDE L'Allemagne est une nation plus industrielle que la France, l'industrie manufacturière allemande représente deux fois l'industrie française, tant en terme d'effectifs que de chiffre d'affaires, et contribue à l'économie nationale à hauteur de 26% du PIB, contre moins de 20% dans l'Hexagone. Cette industrie repose d'abord sur des firmes grandes ou moyennes, les petites entreprises y jouant un rôle nettement plus restreint qu'en France. Historiquement, son positionnement sectoriel est davantage orienté vers des secteurs de grandes entreprises (chimie lourde, biens d'équipement). Au cours des années 80, la production de certains biens de consommation a fortement reculé, comme le textile et l'habillement. Les entreprises allemandes ont eu moins recours que les firmes françaises à une stratégie d'externalisation (filialisation, sous traitance). Depuis la fin de 1992, passés les effets immédiats de la réunification, l'activité industrielle dans les deux pays a évolué en phase, soulignant ainsi leur interdépendance: la France est le premier client et le premier fournisseur de l'Allemagne.

En 1995, les deux pays ont enregistré un ralentissement de la production manufacturière (au premier semestre en France, au second en Allemagne), lié notamment à un fort déstockage. Dans un contexte de décélération de la demande mondiale, les performances à l'exportation des deux pays se sont aussi ralenties, d'autant plus que l'appréciation de leurs monnaies a érodé leurs parts de marché. De ce fait, les industriels allemands, sensibles de surcroît aux pertes de compétitivité qu'ont occasionné les augmentations salariales du début de l'année, semblent se rapprocher du comportement de leurs homologues français et accélèrent les décisions de délocalisation des firmes à l'étranger. Malgré ces facteurs défavorables, les besoins de reconstitution de l'appareil productif et l'assainissement des finances des entreprises y ont stimulé l'investissement.

Le continuum entre grandes entreprises et PMI

Sur les quinze dernières années, aucune corrélation ne peut être mise en évidence, dans les pays industrialisés, entre le poids respectif des PMI et des grandes entreprises et la croissance industrielle. En effet, les Etats Unis où les PMI ont la plus faible part et le Japon où elles tiennent la plus grande place sont les deux pays les plus performants sur la période.

Les grandes entreprises sont connues pour la place qu'elles occupent dans la recherche et développement et, par conséquent, pour la position technologique de la France. Plus de la moitié des dépenses de recherche et développement sont le fait des quinze plus grands groupes. Les défis de la mondialisation (investissements et exportations) ne peuvent être relevés sans leur intervention active. Au demeurant, investissements à l'étranger et exportations ne s'opposent pas: les échanges extérieurs internes aux groupes à capitaux français ont dégagé en 1993 un excédent de 139 milliards de francs.

De leur côté les PMI ont toutes leurs chances dans les activités qui exigent une grande réactivité au marché, notamment dans les industries de main d'oeuvre. Elles ont aussi leur place pour les produits individualisés, les petites séries, les produits de luxe, les services industriels. Enfin, elles ont des opportunités à prendre sur de nombreux créneaux technologiques. A l'exportation, elles peuvent connaître des réussites exemplaires en passant des accords commerciaux, en fréquentant les salons, en recrutant des représentants à l'étranger

En 1994, plus de la moitié des entreprises industrielles (54%) ont réalisé des travaux en sous traitance pour le compte d'autres entreprises et cela pour un montant de 552 milliards de francs, soit 21% du chiffre d'affaires total de l'industrie. Il y a bien un continuum industriel et le problème est moins une question de proportions entre grands groupes et PMI que de synergies à organiser et de cloisonnements à supprimer.

AVRIL Un Comité national de coordination de la lutte contre les contrefaçons a été mis en place. Lieu de concertation et d'information entre les pouvoirs publics (douanes, police, gendarmerie, répression des fraudes, magistrature), la distribution et les industriels impliqués dans cette lutte, et présidé par Ladislas Poniatowski, il proposera des améliorations du dispositif existant et développera des actions coordonnées d'information, de formation et de sensibilisation

Le soutien aux entreprises innovantes

De nouvelles mesures de financement

Au cours de l'année 1995, plusieurs initiatives sont intervenues pour favoriser le financement des entreprises de haute technologie. Celles ci ont été définies dans le cadre du plan " Innovation Plus" lancé par le ministère de l'Industrie et ont été actées dans le plan PME (ci p. 34). Leur objectif majeur est de favoriser l'accès des entreprises de haute technologie à des sources de capitaux plus adaptées à leurs spécificités. La création d'un Fonds innovation à la Caisse des Dépôts et la mise en place du nouveau marché boursier ont représenté les initiatives les plus marquantes dans ce domaine.

Dans le prolongement des recommandations contenues dans le rapport de M. Cicurel (réalisé en 1994 à la demande conjointe des ministres de l'Industrie et de l'Economie), la Caisse des Dépôts et Consignations a créé un fonds d'investissement de 400 millions de francs, afin de financer des créations d'entreprises technologiques qui requièrent, pour leur premier développement, des montants importants de fonds propres avant de pouvoir faire l'objet d'une cotation sur le marché des valeurs de croissance.

Un nouveau marché boursier a été lancé pour les entreprises innovantes à fort potentiel de développement. Il est prévu que l'Anvar consente une avance remboursable, destinée à couvrir partiellement les frais d'introduction.

Enfin, le Conseil Industrie, sous présidence française, a demandé à la Commission européenne d'étudier l'orientation éventuelle du Fonds européen d'investissement (FEI) vers le financement des entreprises de haute technologie.

..AVRIL Le Conseil Industrie se réunit à Luxembourg sous la présidence française. Axé sur la préoccupation constante d'obtenir une politique européenne de la compétitivité industrielle; il aborde la société de l'information, la coopération industrielle avec les pays d'Europe centrale et orientale, la sidérurgie, le droit de la concurrence, le développement de la recherche et, enfin, le programme d'actions de la Commission en matière de compétitivité industrielle pour 1995 et 1996.

Atout: la diffusion des technologies dans les PMI

Destinée à favoriser la diffusion des technologies dans les PMI, et gérée en région par les Drire, la procédure Atout est ciblée sur trois volets: Puma pour les matériaux nouveaux, Puce pour l'électronique et Logic pour l'intégration informatique.

Le 19 avril 1995, le ministère de l'Industrie a organisé avec le Bipe et la collaboration de " l'Usine Nouvelle", un colloque sur l'utilisation par les PMI des matériaux nouveaux et des nouvelles technologies qui leur sont associées. Un bilan du programme Atout Puma a été dressé, avec ses enseignements et ses perspectives d'évolution, illustré par des témoignages de dirigeants de PME ayant bénéficié du programme. Le débat a permis de présenter aux 300 participants l'importance des nouvelles technologies pour la compétitivité et l'accès aux marchés.

A l'occasion de ce colloque, la deuxième édition (1995 96) du "Répertoire des compétences matériaux avancés" a été présentée. Ce document, réalisé par le ministère de l'Industrie, l'Afnor et Bipe Conseil, rassemble des informations sur 310 centres français de compétences (laboratoires universitaires, entreprises de recherche développement, centres techniques, entreprises industrielles) qui sont présentées sous forme de fiches, et cite plus de I 500 experts travaillant dans ce domaine. La nouvelle édition est publiée sur support papier avec une version informatique pour PC. A la fin 1995, plus de 1 000 ouvrages avaient déjà été vendus par l'AFNOR.

Le volet Puce a fait l'objet d'une étude d'impact sur l'emploi, réalisée auprès des PMI aidées, qui montre que leurs effectifs ont progressé de 4,3% en moyenne, alors qu'un recul était observé pour l'ensemble des PMI. Environ 6 000 emplois ont ainsi été créés (dont 65% d'ingénieurs et techniciens). Quelque 135 PMI ont été aidées par Puce en 1995, pour un montant de 47,5 M.F.

Enfin, le volet Logic a confirmé l'intérêt des entreprises pour l'intégration des fonctions informatiques et a représenté près de la moitié des interventions dans le cadre de la procédure.

Meca Productic:
acquérir de nouveaux savoir faire

L'expérience de grandes entreprises et l'étude "Technologies clés" (ci p. 34) montrent que certaines technologies de production, actuellement peu diffusées dans les PMI, peuvent assurer des gains importants de compétitivité à leurs utilisateurs, dès lors que leur mise en place dans une entreprise est soigneusement préparée et s'accompagne de mesures touchant aux hommes et à l'organisation (formation, gestion des flux, etc.). La procédure Meca Productic a été mise en place en 1995 par la DGSI pour répondre à ces constats et faciliter l'acquisition par les PMI de nouveaux savoir faire. Le soudage laser, l'assemblage automatisé et l'usinage très grande vitesse sont actuellement les technologies éligibles à Meca Productic.

La procédure permet de soutenir les PMI (subvention pouvant atteindre 20% de l'investissement matériel), mais aussi d'assurer une "veille" pour mettre en évidence des technologies de production nouvelles et compétitives, d'aider les entreprises à choisir la technologie de production la mieux adaptée ("juste nécessaire") et à en réussir la mise en place, de mesurer et valoriser les apports de ces nouvelles technologies et enfin, d'informer les PMI sur les technologies éligibles.

L'ADEPA POUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA PRODUCTIQUE La réduction des coûts, l'amélioration de la qualité, la recherche de la flexibilité, la maîtrise de la disponibilité, etc., sont autant de contraintes qui pèsent sur l'ensemble de l'industrie manufacturière, notamment sur les PMI, et leur imposent des efforts permanents d'adaptation. Les grandes entreprises ont été les premières à devoir y faire face et elles mobilisent d'importantes ressources depuis plusieurs années pour élaborer des solutions, maintenant validées. Pour les PMI, recourir à ces solutions déjà expérimentées peut permettre de gagner un temps précieux et de réaliser des économies importantes. Le ministère a donc confié à l'Adepa la mission d'assurer le transfert de ces solutions des grandes entreprises vers les PMI.

L'Adepa joue ainsi un rôle d'interface, en identifiant des outils ou méthodes mis au point pour les grandes entreprises et en les adaptant aux cas des PMI. Grâce à sa capacité d'intervention dans toutes les régions, elle est à même, sous l'égide des Drire, de mener des actions de sensibilisation et d'aider les PMI à s'adapter. En 1995, I'Adepa a consacré l'équivalent de 4 500 journées d'ingénieurs à cette mission de transfert, dont environ 3 000 sous forme d'interventions dans les petites et moyennes entreprises.

"Références ": l'échange d'expériences

L'opération "Références" a pour objectif l'échange direct d'expériences et de savoir-faire entre responsables d'entreprises, sur des démarches et projets novateurs répondant à des enjeux pour le développement des entreprises: compétitivité, réactivité, flexibilité, etc.

A cet effet, des rencontres inter-entreprises sont organisées à 1'intention des dirigeants ou cadres dirigeants de petites et moyennes entreprises industrielles (établissements de moins de 500 salariés). Ces rencontres se déroulent au sein d'entreprises accueillantes.

Les trois premières éditions de Références ont eu lieu entre février 1994 et décembre 1995. Elles ont déjà réuni 2 200 participants pour 243 rencontres sur les thèmes de 1'intégration par 1'informatique et, depuis 1995, de la qualité. L'opération se poursuivra en 1996, enrichie par de nouveaux thèmes tels que les échanges de données informatisées (EDI), le prototypage rapide, les stratégies de ressources humaines (formation, flexibilité du temps de travail, management,...) et le design.

Le développement des PME des télécommunications

Les PME des télécommunications, secteur de haute technologie et un des vecteurs essentiels de la compétitivité de l'économie nationale, sont de plus en plus fragilisées dans le contexte actuel de bouleversement. Or, non seulement elles sont génératrices d'emplois, mais elles contribuent également à renforcer la productivité des PME de l'ensemble des secteurs. Le ministère de l'Industrie est attentif aux perspectives de ce secteur, liées à l'accroissement de leurs investissements immatériels et à la recherche de nouveaux marchés, notamment à l'exportation. Afin d'envisager de quelle façon les pouvoirs publics pourraient soutenir et renforcer leur développement, la DGSI a réuni en 1995 un groupe de travail composé des ministères concernés, des organisations professionnelles représentatives du secteur, de représentants d'exploitants de services de télécommunications et d'industriels du secteur. Les conclusions de ce groupe devraient conduire à la mise en place d'une organisation, à fortes composantes régionales, à l'intention de ces PME.

LA CO-TRAITANCE ÉLECTRONIQUE Une opération destinée à faciliter l'adaptation de la sous traitance électronique à l'évolution de la demande et du marché, a été lancée mi 1994 avec le Snese (Syndicat national des entreprises de sous traitance électronique).

S'appuyant sur la réalisation d'un bilan du secteur et de son positionnement stratégique, elle a conduit à la réalisation de cinq manifestations régionales de sensibilisation, puis de cinquante pré conseils. Vingt cinq audits ont ensuite été réalisés qui vont conduire au choix de cinq sites pilotes où les recommandations de ces audits vont être mises en oeuvre, permettant ensuite de diffuser la démarche auprès de l'ensemble de la profession.

Le plan PME 1995

La réforme du droit de la concurrence et de la transmission d'entreprises, ainsi que le plan "Innovation Plus" en faveur de la promotion de l'innovation et de son financement, ont représenté trois composantes importantes du Plan PME qui a été présenté par le Premier ministre, le 27 novembre 1995. Ce plan a également prévu un ensemble de mesures en matière de simplification administrative, de soutien à l'exportation, ainsi qu'en faveur du financement en fonds propres et de l'accès des PME au crédit.

Concernant ces trois volets, la DGSI a également apporté son expertise pour proposer diverses mesures techniques, notamment l'augmentation du crédit d'impôt pour les investissements en fonds propres dans les PME, la création de l'Observatoire des entreprises en difficulté, ainsi que l'amélioration de procédures de soutien à l'exportation en faveur des PME, à travers la mise en place de nouvelles procédures d'assurance de la Coface.

... AVRIL Chausson. Confrontés aux perspectives de fermeture du site de Creil, les pouvoirs publics lancent uneréflexion coordonnée par la DGSI, pour trouver des solutions à ce problème industriel et social, notamment pour la réindustrialisation à Creil.

La fiscalité de la transmission d'entreprise

Le bilan économique des transmissions successorales met en évidence les risques de fragilisation des entreprises liés au poids des droits de mutation à acquitter, particulièrement dans le cas où les entreprises présentent une faible rentabilité. Le problème tend surtout à se concentrer sur les PME PMI, dont le chiffre d'affaires est compris entre 20 et 100 millions de francs et dont les titres représentatifs du capital sont peu liquides. Compte tenu de la progressivité et du niveau du barème des droits de mutation, le montant des droits de succession applicables à cette catégorie d'entreprises représente généralement 20% de leur valeur.

Aussi, dans le but de favoriser la pérennité des entreprises concernées et de l'emploi qu'elles assurent, a-t-il été jugé nécessaire de concevoir un dispositif fiscal qui permette d'atténuer l'excès de prélèvements sur les PME lors des transmissions familiales. La DGSI a participé aux travaux de réflexion économique qui ont préparé cette réforme. Un abattement de 50% sur la valeur des biens professionnels transmis sous forme de donation (dans la limite de 100 millions de francs par donataire) a été ainsi initialement prévu dans la loi de finances pour 1996. Cette disposition a toutefois été annulée par le Conseil constitutionnel qui, sans remettre en cause le principe d'un statut fiscal spécifique pour la transmission d'entreprises, a souhaité qu'il soit assorti d'une stricte contrepartie économique pour les donataires, impliquant notamment l'exercice d'une fonction dirigeante dans l'entreprise. Il convient donc de remanier le dispositif en s'efforçant de dégager une solution qui tienne compte de l'ensemble des contraintes (de nature juridique, économique, fiscale et budgétaire).

La réforme du droit de la concurrence

En 1995, le problème de la dégradation des rapports entre l'industrie et la distribution a dépassé le stade du constat pour entrer dans une phase active de recherche de solutions. Sur la base des analyses et des propositions contenues dans le rapport réalisé, à la demande du ministre de l'Economie, par M. Claude Villain, ancien directeur général de la Concurrence et de la Consommation, une consultation très large a été organisée auprès des représentants de l'ensemble des professions concernées. Le second semestre de l'année a ainsi été marqué par la préparation d'un projet de loi visant à réformer l'ordonnance de 1986, dans son titre IV consacré aux pratiques restrictives de concurrence.

L'objectif de ce texte était de rééquilibrer les relations industrie/distribution sur le plan juridique, en mettant en oeuvre un dispositif destiné à éviter ou à permettre la sanction d'un certain nombre de pratiques commerciales abusives. A l'occasion de la concertation menée par le ministère de l'Economie et des Finances, les propositions d'amendements présentées par la DGSI ont ainsi visé notamment à libéraliser le refus de vente, permettre une meilleure sanction des comportements d'abus de dépendance économique (indépendamment de leur effet sur le marché) et à clarifier les règles de facturation, de telle manière que la facture n'intègre que les rabais non conditionnels. La DGSI a également proposé de compléter les dispositions sur la revente à perte, en prévoyant l'engagement de la responsabilité d'acteurs économiques qui se livreraient à des pratiques de prix anormalement bas, dans le but notamment de déprécier une marque ou d'induire le consommateur en erreur sur le niveau réel des biens et des services. Le projet de loi sur la réforme du droit de la concurrence devrait être présenté au Parlement au cours du premier semestre 1996.

...AVRIL Réussite de la 1ère phase de l'ouverture du capital de Bull. Les candidatures de Nec et Motorola sont retenues par les ministères de l'Economie et de l'Industrie comme "actionnaires significatifs" pour l'ouverture du capital de Bull De son côté, France Télécom maintient sa participation à 17%.

Pistes pour 1996

L'impact sur l'industrie d'une réforme de la taxe professionnelle et le lancement des fonds de pension pour le financement partiel des retraites, devraient figurer parmi les thèmes d'études prioritaires de la nouvelle Commission de concertation permanente pour l'industrie (ci p. 51). Le lancement d'une stratégie de financement partiel des retraites par capitalisation représente en effet un enjeu majeur, sur le long terme, pour l'industrie française, car elle est susceptible d'augmenter le volume d'épargne de la nation et donc d'apporter aux entreprises des ressources stables d'épargne longue, à un coût acceptable, tout en permettant, du point de vue des épargnants, de compléter leurs droits à pension fondés sur la répartition.

S'agissant de la taxe professionnelle, après divers aménagements déjà intervenus, un rééquilibrage de l'imposition de l'industrie par rapport aux autres secteurs reste envisageable. La part de la taxe professionnelle qui est acquittée par l'industrie est en effet supérieure au poids de ce secteur dans la valeur ajoutée nationale.

MAI... Yves Galland est nommé ministre de l'Industrie.
François Fillon est nommé ministre des Technologies de l'information et de la Poste.

L'industrie au service de l'emploi

Employant aujourd'hui près de 3,5 mil]ions de salariés, l'industrie manufacturière a connu d'importantes diminutions d'emplois (de l'ordre de 200 000 par an ces quatre dernières années), faisant parfois douter de l'avenir industriel de la France. Si en 1995, l'industrie a de nouveau créé des emplois, la tendance à long terme reste préoccupante. Or, il est clair que l'emploi industriel représente dans les sociétés développées un enjeu tout à fait stratégique du point de vue de ses effets structurants et qualifiants, notamment parce qu'un emploi industriel induit plusieurs emplois de service. L'action de la DGSI s'est exercée, en 1995, selon plusieurs axes.

L'allègement du coût du travail

Afin de préserver la compétitivité des entreprises et, en même temps, de favoriser l'emploi, les pouvoirs publics ont cherché depuis plusieurs années, et tout particulièrement en 1995, à abaisser le coût du travail. La mesure du 1er septembre sur les charges sociales (cf: encadré) a constitué une étape importante dans cette voie. L'exacerbation des tensions concurrentielles liées aux dévaluations monétaires (cf p. 14) de certains de nos partenaires en a cependant contraint les effets. Face à ces nouvelles menaces pour les secteurs les plus exposés (textile-habillement-cuir), et dans le cadre de la problématique ouverte par le plan de réforme du financement de la protection sociale -exposé le 15 novembre 1995 par le Premier ministre et repris à l'occasion du sommet social du mois de décembre- la DGSI a défendu le projet consistant à franchir un nouveau pas dans l'allègement des charges sur les salaires.

L'insertion des jeunes

Le sommet social du 21 décembre 1995 a fixé des priorités pour l'insertion des jeunes. La DGSI entretenait déjà des contacts réguliers avec les grands groupes industriels afin de déceler, évaluer et promouvoir les initiatives en ce domaine. Parallèlement, une réflexion avait été lancée au second semestre, afin de développer des formations (ciblées sur un métier industriel) basées sur une coopération étroite entre l'université et les entreprises permettant ainsi d'accroître les compétences professionnelles des jeunes diplômés

RISTOURNE DE COTISATIONS SOCIALES Depuis le 1er septembre 1995, les salaires compris entre 1 et 1,2 fois le Smic bénéficient d'une ristourne dégressive de cotisations sociales patronales égale à 800F au niveau du Smic. Ciblée sur les très bas salaires, la ristourne représente une réduction du coût du travail rémunéré au Smic de plus de 10% et favorise particulièrement les industries de main d'oeuvre, notamment les petites et moyennes entreprises.

Par souci de simplicité et de cohérence, à compter du 1er octobre 1996, cette ristourne sera fusionnée avec l'exonération de cotisations familiales prévue par la loi quinquennale pour l'emploi de décembre 1993 et transformée en une ristourne de 1 133F au niveau du Smic, dégressive jusqu'à 1,33 fois le Smic.

Apprentissage et alternance

Le débat sur la réforme du financement de l'apprentissage en 1995 a été l'occasion de valoriser l'apprentissage industriel. En effet, même s'il demeure quantitativement faible (30 000 apprentis dans l'industrie sur un total de 250 000), il revêt un contenu fortement qualifiant et est bien représenté dans les formations supérieures.

Dans ce contexte, la DGSI contribue à la définition d'une politique de la qualité de l'apprentissage. Les travaux,, ébauchés en 1995, sont à approfondir avec les Chambres de commerce et d'industrie, les organisations professionnelles et les ministères du Travail et de l'Education nationale.

Des actions en collaboration avec l'Education nationale, comme l'encouragement de stages longs à l'étranger, sur le modèle des coopérants du service national en entreprise (CSN ) ou l'élaboration d'un projet d'appel à propositions "formations pour l'industrie," ont été lancées en 1995 et devraient connaître des développements en 1996.

CHARTES DE DÉVELOPPEMENT DE L'EMPLOI Dans le prolongement du plan d'urgence pour l'emploi, quatre fédérations de l'industrie (la métallurgie, la plasturgie, l'habillement et le textile, soit 2,3 millions de salariés), ont apporté leur propre contribution à la défense de l'emploi en concluant des "Chartes de développement de l'emploi" avec les partenaires sociaux. Celles-ci contiennent des engagements visant à améliorer l'insertion des jeunes et des populations en difficulté (par des formations alternées et l'apprentissage, pour les uns et les contrats initiative emploi, pour les autres) et à développer des formations qualifiantes pour des salariés déjà dans l'entreprise. Chaque fédération met en outre en place un observatoire de l'emploi et un comité de suivi des objectifs de sa charte.

Restructurations, conversions et mutations

Les difficultés économiques contraignent parfois les entreprises à des réductions d'effectifs. Situations douloureuses dans lesquelles le ministère de l'Industrie peut être amené à jouer un rôle de médiateur. L'année 1995, à cet égard, a été marquée par le traitement d'un dossier délicat: celui de l'entreprise Chausson (cf encadré). De façon plus régulière, la DGSI accompagne les opérations de conversion et de restructuration industrielles dans le cadre des instances ou procédures existantes (Ciri, Ciala, sociétés de conversion) afin notamment d'en atténuer les conséquences sociales

...MAI L'appel à propositions Partenariat de filière est lancé. Plus particulièrement destiné aux entreprise du textile-habillement, il s'inscrit dans une démarche de développement des relations interentreprises pour créer des synergies nouvelles du fournisseur le plus en amont, jusqu'au vendeur en fin de filière. Il doit favoriser la participation solidaire des entreprises à l'effort d'innovation, de qualité, de service et de réactivité en général, qui permettra de fournir au client l'offre la plus compétitive possible.

CHAUSSON Le constructeur de véhicules utilitaires Chausson, filiale commune de PSA et Renault, annonçait la fermeture du site de Creil (1 000 salariés) pour le premier trimestre 1996. Cette décision, compte tenu des conditions économiques locales, présentait de dramatiques conséquences pour l'emploi. La DGSI a été directement impliquée dans la recherche de solutions. De mars à juin, un cycle de discussions avec les salariés de l'entreprise a permis d'avancer des propositions concernant le plan social et les perspectives de reclassement du personnel. Des solutions ont été proposées pour plus de 800 personnes. En juillet, un délégué à l'industrialisation de la zone d'emploi de Creil, Jean-Pierre Aubert, a été désigné pour conduire, surplace, la réindustrialisation et le reclassement avec l'aide de la Société de développement pour l'emploi et l'industrie (Sodie). Un accord, signé le 1er octobre 1995 entre les deux actionnaires PSA et Renault, et confirmé par le tribunal de commerce le 27 octobre 1995, a fixé la participation financière des actionnaires et de l'Etat, mettant fin ainsi aux divergences de vue entre les deux constructeurs automobile.

Ciri: accompagner la restructuration industrielle des entreprises

Le Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri), créé en 1982, a vocation à accompagner les restructurations industrielles des entreprises de plus de 400 emplois. La DGSI y apporte son expertise et sa connaissance des entreprises et des différentes branches industrielles. Elle signale au Comité des entreprises qui connaissent de graves difficultés et, par ses contacts, favorise les reprises ou solutions industrielles. Son action est guidée par le souci d'assurer la pérennité de l'outil industriel et de sauvegarder le maximum d'emplois viables à long terme. Dans cet esprit, elle expertise les montages industriels qui lui sont soumis.

Depuis la fin 1993, parallèlement à la diminution du nombre de défaillances, une diminution du nombre de dossiers examinés par le Ciri a été enregistrée. Ainsi en 1995, 17 nouveaux dossiers ont été ouverts, contre 15 en 1994 et 36 en 1993. Par ailleurs, si l'activité du Ciri demeure fortement orientée vers les industries de biens de consommation, l'année 1995 a été marquée par une relative diversification sectorielle des interventions. L'extension, depuis 1994, des compétences du Ciri aux secteurs du BTP, de l'agro-alimentaire et des services industriels est, en partie, à l'origine de cette inflexion.

LE CIALA Le Comité interministériel à la localisation des activités (Ciala) est consulté par le ministre chargé de l'aménagement du territoire pour l'attribution de la prime d'aménagement du territoire (PAT). Celle-ci est une subvention d'équipement, accordée aux entreprises françaises ou étrangères réalisant des investissements et des créations d'emplois dans des régions classées. Le ministère de l'Industrie y est représenté depuis sa création, mais ce n'est que depuis 1995 que la DGSI y participe. Elle est chargée de l'instruction des dossiers industriels. En 1995, la DGSI a instruit 108 dossiers de demandes de PAT dont 89 ont été retenus: ainsi, sur 613 M.F. accordés par le Ciala en 1995, 473 M.F. l'ont été à des dossiers industriels. Ce montant est venu soutenir la création de 8 291 emplois (sur trois ans), pour un montant global d'investissement de 11 Milliards de F.

...MAI Emploi Une collaboration s'engage sur le terrain, associant la DGSI et les Drire, au profit des entreprises investissant dans la formation professionnelle en vue d'adapter leurs salariés aux mutations industrielles, en utilisant les fonds structurels européens de l'Objectif 4.

L'outil formation

Approuvé par la Commission en décembre 1994, le plan français de mise en oeuvre de "l'Objectif 4" (cf. encadré page suivante) du Fonds social européen (FSE) s'est concrétisé en 1995 par le lancement d'un appel à projets et la mise en place des différents groupes techniques (national et régionaux) décisionnaires. Les Drire ont été étroitement associées à la mise en oeuvre de ce programme et des moyens spécifiques en personnel ont été mis à leur disposition. A l'échelon central, la DGSI assure la coordination et l'instruction des dossiers d'importance nationale. Parmi ces derniers, ont notamment été agréés ceux présentés par des entreprises du secteur automobile ou électronique, des centres techniques industriels ou des regroupement d'entreprises du secteur textile/habillement.

Désignée en 1995 comme correspondant du ministère du Travail et des Affaires sociales dans les procédures d'élaboration des "contrats d'études prospectives" (CEP) et des engagements de développement de la formation (EDDF), la DGSI a participé à la négociation de nouveaux accords (dans le textile-habillement, le cuir-chaussure, la chimie), au suivi et à l'évaluation des accords en cours dans les secteurs préalablement retenus (métallurgie, plasturgie, papier-carton). Les "contrats d'études prospectives" (CEP) sont consacrés à l'évolution des systèmes de travail, d'emploi et de qualification et permettent d'éclairer les perspectives des ressources humaines d'une branche professionnelle. Les "engagements de développement de la formation" (EDDF) sont des contrats reposant sur des engagements réciproques des organisations professionnelles et de l'Etat, pour permettre aux entreprises d'accroître leur effort de formation dans le cadre d'un programme pluriannuel. La qualité des formations, l'enseignement de la qualité et les formations ouvertes et à distance ont été les principaux thèmes de travail en 1995.

L'"OBJECTIF 4" DU FONDS SOCIAL EUROPÉEN Le Fonds social européen, dans son Objectif 4, vise à anticiper et à favoriser l'évolution des qualifications et des compétences des salariés des entreprises touchées par les mutations industrielles.

Que faut-il entendre par mutation industrielle ? Flexibilité, réactivité, qualité totale, juste à temps, zéro stock, modification de la façon de produire, évolution des produits, changement de l'organisation du travail, etc.

Qui peut déposer un dossier ? Les entreprises et les groupements d'entreprises, éventuellement en partenariat avec les organismes professionnels, consulaires et de formation...

Quels projets peuvent être aidés ? Les analyses prospectives ou des diagnostics sur l'évolution des métiers, des qualifications, des compétences induits par les mutations industrielles; des actions de formation permettant l'adaptation des salariés, des bilans de compétence, ...

A qui s'adresse l'objectif 4 du FSE ? Aux salariés dont les qualifications et les compétences sont appelées à évoluer sous l'effet des mutations industrielles.

La flexibilité du travail

Le progrès technique impose des changements profonds dans les processus de production. Les relations du travail, structurées depuis plusieurs décennies autour d'un modèle stable, doivent désormais s'adapter à une diversité des statuts et à une relative instabilité des structures. Dans ce sens, la flexibilité du travail est désormais reconnue comme un axe stratégique dans la recherche de la compétitivité des entreprises, en même temps qu'elle constitue un moyen e préserver et développer l'emploi industriel.

Au cours de l'année 1995, la DGSI a animé un groupe de travail d'une vingtaine de directeurs des ressources humaines qui s'est réuni régulièrement depuis l'automne pour étudier les problèmes industriels de la flexibilité sous différents aspects: flexibilité du temps de travail (aménagement et réduction), flexibilité professionnelle (mobilités géographique et professionnelle, capacité d'adaptation), flexibilité des salaires (adaptation de la masse salariale aux résultats, intéressement et participation), flexibilité de l'emploi (adaptation des effectifs aux besoins permanents et temporaires de l'entreprise) et, enfin, flexibilité de l'organisation (évolution des structures externes et internes des entreprises). Les travaux de ce groupe seront présentés au ministre au cours du 1r semestre 1996.

...MAI Première réunion internationale de la Convention sur l'introduction des armes biologiques. La DGSI fait partie de la délégation française

Réflexion et prospective

L'année 1995 a été celle d'une participation active aux travaux de l'OCDE et de l'OMC. Le G7 a en effet chargé la direction de la science, de la technologie et de l'industrie de l'OCDE d'établir un rapport sur les relations entre le progrès technolog que, l'emplol et la productivite. Dans cette instance, la DGSI s'est employée à faire reconna tre l' mportance, pour la préservation de l'emploi industriel, d'une approche microéconomique des changements technologiques. La France a ainsi été retenue comme un des pays dans lequel la modernisation dans le domaine des relations du travail ("industrial relations") et de la gestion des ressources humaines, méritait de faire l'objet d'un rapport spécifique qui est en cours d'élaboration. Quant à l'OMC, l'acte final de l'Uruguay Round a permis que ses futurs travaux puissent porter sur les incidences -sous l'angle de la concurrence- d'une méconnaissance des principes fondamentaux de la dignité de l'homme au travail par certains pays. Par ailleurs, une étude confiée au cabinet CM International, sous la direction scientifique du professeur Claude Vimont de l'IEP de Paris, a été commandée par la DGSI pour appréhender les effets du commerce extérieur sur l'emploi. Des séries de données couvrant les années 1988 à 1994 ont été analysées et un ouvrage sera publié sur le sujet en 1996. D'après les premiers enseignements de ce travail original, la France a redressé sa balance emplois (cf: tableau); celle-ci est positive de près de 100 000 emplois en 1994. Mais il faut savoir que l'excédent commercial doit être de 20 milliards pour obtenir un solde d'emplois équilibré, ce qui correspond à peu près à la situation actuelle, en corrigeant les chiffres du commerce extérieur de nos échanges avec les Dom-Tom.

Solde (1994) des échanges entre la France et... en Mds de F en équivalents emplois
... la CEE (à 12) -29 -105 000
dont :
Allemagne -21 - 51 000
Italie -29 -108 000
Royaume-Uni +27 + 77 000
... les pays hors OCDE +111 +260 000
dont :
4 dragons +5 +14 000
Chine -10 -44 000
Ensemble du monde +45 +96 000
Source : CM International

CHANGEMENTS ORGANISATIONNELS DANS LES ENTREPRISES Près de 80% des entreprises de plus 50 salariés ont réorganisé leur production entre 1988 et 1993. Quelles que soient les logiques qui ont présidé à ces réorganisations (1), (acquérir une plus grande maîtrise du processus de production ou s'adapter a une réduction d'effectif), celles-ci ont entraîné des changements dans l'organisation et les relations humaines. Elles se caractérisent par:
  • un effacement du rôle de la hiérarchie dans certaines tâches (décision d'arrêt de production, contrôle qualité, améliorations techniques) au profit d'une extension des domaines d'intervention des opérateurs et des spécialistes;
  • un travail plus collectif impliquant le renforcement des liens entre les individus et conduisant à la mise en place de groupes de travail (56% des entreprises réorganisées), voire d'équipes autonomes (pour 43%);
  • un renforcement des liens à l'intérieur de l'entreprise (en priorité entre les services proches de la production: les méthodes, les achats et la R&D) mais aussi avec l'extérieur (les fournisseurs, par exemple, avec des objectifs d'accroissement de qualité, de réduction de délais...);
  • un accroissement des compétences demandées (dans plus de 75% des entreprises réorganisées) qui s'accompagne d'actions de formation (dans 81% des entreprises); pour les ouvriers, une meilleure connaissance du produit et des techniques, pour les techniciens - agents de maîtrise une capacité à l'animation d'équipe et un rôle d'interface avec le reste de l'entreprise, pour les cadres et ingénieurs savoir travailler dans une dimension plus collective.

    (1) Enquête Sessi / Insee, voir le "4 pages" n 43 de janvier 1995.

Des stratégies pour renforcer le polentiel industriel

La DGSI a pour objectif majeur de promouvoir les facteurs de compétitivité des entreprises (normalisation, qualité, recherche et développement, privatisation, environnement) et de conduire des actions sectorielles ciblées (voir plus loin "Projecteur sur").

JUIN Les charges sociales sont allégées pour tous les salaires entre 1 et 1,2 fois le Smic. Cette mesure représente un allégement de près de 10% pour un salarié au Smic et concerne tout particulièrement les industries des biens de consommation.

Normalisation - qualité

La libre circulation des produits en Europe

La Commission européenne a présenté en 1995 son deuxième rapport sur le fonctionnement du marché intérieur dont le bilan est dans l'ensemble positif. La qualité de la transposition des directives dans les différents Etats-membres doit être assurée, ce qui correspond à une préoccupation maintes fois exprimée par la DGSI. Pour ce qui concerne les travaux européens de normalisation, elle a noté avec satisfaction les efforts réels du Comité européen de normalisation, dans le cadre de son programme "optimisation", pour améliorer son efficacité et accroître sa productivité, particulièrement pour les normes harmonisées.

La DGSI a été associée à l'élaboration de deux directives concernant le domaine des transports. Il s'agit de la directive sur l'inter-opérabilité des réseaux ferroviaires TGV et de celle sur les appareils à câble. Elle a apporté son expertise, en veillant à ce que la cohérence de la "Nouvelle Approche" soit préservée. En ce qui concerne la coopération administrative, la DGSI est désignée comme point de contact au sein de l'administration française pour certaines directives d'harmonisation technique, le marquage CE, ou les notifications des réglementations techniques (directive 83/189). La décision établissant la procédure d'information mutuelle a été adoptée par le Conseil Marché intérieur du 23 novembre 1995, après des négociations très laborieuses. Sa mise en application a été fixée au 1er janvier 1997.

Au niveau national, le début d'année a été marqué par l'adoption de la loi du 1er février 1995 sur le contrôle des marchandises soumises au marquage CE (cf. encadré page suivante). Au-delà de la publication des décrets transposants les directives européennes pour les matériels électriques et électroniques (compatibilité électromagnétique et sécurité basse tension), la DGSI a été sollicitée par de nombreuses organisations professionnelles pour des actions de sensibilisation et d'information sur le contenu et les enjeux des directives. L'entrce en vigueur définitive des directives européennes entrâîne également la suppression des textes nationaux existant. Cette activité de "toilettage" de la réglementation française devrait se poursuivre en 1996, avec l'entrée en application définitive d'autres directives.

"MARQUAGE ET COMPETIVITE"
PREMIERES ASSISES INTREROFESSIONNELLES SUR LE CONTROLE DES PRODUITS INDUSTRIELS
Au cours de l'année 1994, la DGSI avait réuni l'ensemble des fédérations professionnelles concernées par la mise en oeuvre du marquage CE, autour d'un comité de pilotage, chargé d'organiser une manifestation, traitant à la fois de l'incidence de cette mesure sur la compétitivité des entreprises et des nouvelles modalités de contrôle du marché. Ce partenariat a abouti aux premières Assises interprofessionnelles sur le contrôle des produits industriels -"Marquage CE et Compétitivité"- qui se sont tenues le 24 janvier 1995, organisées par le Laboratoire national d'essais, sous l'égide du ministère de l'Industrie (auquel s'est associé le ministère de l'Economie). Les 800 participants, représentant l'ensemble des acteurs économiques concernés (producteurs, distributeurs, utilisateurs, laboratoires, organismes certificateurs et pouvoirs publics) ont échangé leurs points de vue et leurs stratégies dans des ateliers sectoriels. Les administrations ont présenté la loi du 1er février visant à permettre aux agents chargés du contrôle du marché, de consigner -dans l'attente de la régularisation de leur situation- les produits soumis au marquage CE qui en sont dépourvus, ou sont manifestement no conformes. L'attention des professionnels, enfin, a été attirée sur le fait que chacun des maillons de la chaîne de commercialisation porte sa part de responsabilité dans la mise sur le marché de produis réellement conformes à la réglementation et doit participer, aux côtés des administrations, laboratoires et organismes certificateurs, à la surveillance du marché.

JUILLET... La parution de l'étude Technologies-clés est l'occasion d'une conférence de presse du ministre de l'industrie qui connaît un grand retentissement : 2 500 exemplaires sont vendus en six mois. Le ministre annonce à cette occasion la préparation à l'automne de nouvelles mesures pour favoriser l'innovation et la technologie dans l'industrie.

Le Groupe interministériel des normes (GIN) a démarré ses travaux

Le Groupe interministériel des normes, chargé d'assister le ministre de l'industrie dans la définition des orientations de la politique en matière de normes ainsi que dans l'évaluation des résultats de cette politique, a été installé le 14 février 1995 par son président, Joël Rochard, en présence du délégué interministériel aux normes et des différents responsables ministériels aux normes.

Un vade-mecum destiné aux fonctionnaires français participant aux travaux européens de normalisation a été édité à 1 500 exemplaires. Ce document a été élaboré avec le souci d'offrir aux fonctionnaires français, un outil pratique leur permettant de remplir leurs missions.

Les responsables ministériels aux normes ont, par ailleurs, fait le point sur les différentes façons de faire référence aux normes dans la réglementation et dans les marchés publics. La prédominance de la réglementation sur la normalisation a été affirmée clairement et la question des moyens disponibles pour l'assurer a été posée de manière générale (veto du délégué interministériel aux normes).

Enfin, le Groupe interministériel des normes a mis en évidence le rôle de garant de la réglementation, du fonctionnaire participant aux travaux de normalisation (contrôle des mandats au niveau européen, en particulier). Ces réflexions ont été reprises pour être développées dans un nouveau groupe de travail animé par le ministère du Travail.

INAUGURATION DU SITE TRAPPES II ET POSE DE LA 1ÈRE PIERRE DU SITE TRAPPES A l'occasion d'une journée "portes ouvertes" du Laboratoire National d'Essais, le 14 novembre 1995, Frank Borotra, ministre de l'Industrie, a procédé à l'inauguration des nouvelles installations et à la pose de la première pierre de la construction de nouveaux laboratoires de cet établissement. Ce nouvel investissement, d'un montant total de 70 M.F., cofinancé par l'Etat, le Conseil régional d'Ile de France, le Conseil général des Yvelines et le LNE, doit permettre de poursuivre l'adaptation de ce laboratoire aux enjeux européens en matière de métrologie, essais, certification et conformité technique.

LE RAPPROCHEMENT AFNOR-CERLAB Á L'INTERNATIONAL Fin 1994, le Conseil général des Mines a mené une étude sur la coopération internationale dans les domaines de la normalisation, de la certification, des essais et de la métrologie. Les rapporteurs avaient insisté sur la nécessité d'être présents dans ce domaine, avec une meilleure organisation au niveau national. Courant 1995, la DGSI a donc encouragé un rapprochement des équipes de l'Afnor et du Cerlab, qui s'est concrétisé en novembre. Deux comités vont être créés qui remplaceront l'actuel Comité des affaires internationales de l'Afnor, actuellement en sommeil: le comité de la coopération et celui de financement. Ils veilleront à la coordination des actions et à leur financement.

...JUILLET Usinor-Sacilor entre en Bourse. L'Etat ne conserve qu'un peu moins de 10% du capital du groupe qui est le premier producteur en Europe

Le premier Mois de la qualité française

Le premier "Mois de la qualité française" a été organisé conjointement par le ministère de l'Industrie et le Mouvement français pour la qualité (MFQ) en novembre 1995. Il avait un double objectif: mobiliser l'ensemble des acteurs économiques sur le thème de la qualité, en permettant aux entreprises d'échanger leurs expériences, et améliorer l'image des produits et services français grâce à une série de manifestations avec un fort impact médiatique. Il s'est appuyé pour cela sur les semaines régionales de la qualité qui existent depuis 1993 (14 " semaines régionales de la qualité" se sont ainsi tenues fin 1995) et sur une série de manifestations nationales autour des organismes ou associations oeuvrant dans le domaine de la qualité.

Le coup d'envoi a été marqué par la signature d'une "Charte nationale de la qualité", signée par les ministres concernés, le MFQ et les représentants des entreprises. Cette charte témoigne de l'engagement des pouvoirs publics au côté des entreprises dans leur effort pour la qualité et constitue une étape décisive dans la mobilisation de tous les acteurs de la qualité.

Un colloque "20 ans de politique qualité, quelles perspectives ?" a été organisé le 13 novembre, à la date anniversaire de la création du Squalpi. 250 partenaires de la DGSI dans la promotion de la qualité ont participé aux débats alimentés par la présentation des résultats d'une étude menée par la Sofres sur la valorisation de l'image des produits et services français. Un accord de reconnaissance mutuelle entre l'Afaq et la Japan Quality Assurance (JQA) a été signé le 21 novembre. Grâce à la couverture de leurs réseaux et à leur expérience de la certification de systèmes qualité, l'Afaq et la JQA vont pouvoir proposer une certification conjointe aux entreprises opérant sur le marché mondial.

Les 4èmes Assises de la recherche en qualité ont été organisées en partenariat avec le ministère de la Recherche, l'Institut de recherche et de développement de la qualité et le MFQ, les 5 et 6 décembre 1995, autour d'un thème central "la mesure de l'efficacité d'une démarche qualité". Cette manifestation, qui a reçu une audience internationale, a rencontré un réel succès.

La cérémonie de clôture du Mois de la qualité française s'est déroulée à l'Elysée, où le président de la République, accompagné des ministres concernés, a reçu une centaine de chefs des entreprises lauréates des Prix régionaux de la qualité, les directeurs régionaux de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement (Drire), les présidents des délégations régionales du MFQ ainsi que les organisateurs du Prix français de la qualité. Il a souligné l'importance de la démarche qualité dont "dépend la compétitivité, donc l'emploi".

Recherche industrielle

L'identification des technologies clés

L'étude "Technologies-clés", sur laquelle la DGSI travaillait depuis 1993, a permis en 1995 d'identifier 105 technologies-clés pour la France. Celles-ci ont été classées en cinq catégories, selon les actions à mener: effort de recherche et développement à poursuivre, diffusion à promouvoir, sensibilité aux initiatives publiques, initiatives industrielles à prendre, développement autonome. En faisant apparaître des technologies dont la maîtrise constitue un enjeu pour l'industrie nationale, l'étude "Technologies-clés" doit mobiliser l'ensemble des acteurs du système national de recherche et développement. Pour sa part, sur la base de ce travail, la DGSI a entrepris une remise à plat de son dispositif d'actions incitatives de soutien et d'aide à la recherche et à l'innovation avec le souci de faire partager la vision de l'avenir que dessine l'étude avec le monde industriel et celui de la recherche. Aussi une attention toute particulière a-t-elle été portée à la diffusion du rapport final de l'étude. Présenté en juillet, lors d'une conférence de presse, par le ministre de l'Industrie et Jean-Jacques Duby, président du comité de pilotage, l'ouvrage édité par le ministère de l'Industrie avait dépassé les 2000 exemplaires vendus à la fin de l'année 1995. D'autre part, une exposition nationale sur les technologies-clés a été présentée au Premier ministre le 13 octobre à Poitiers.

AOUT Contrefaçons : une opération "coup de poing" a été menée pendant l'été pour sensibiliser les Français qui partent à l'étranger. Du 19 juillet au 15 août, une centaine d'affiches placées aux points stratégiques des aéroports d'Orly et de Roissy ont mis en scène les marques contrefaites. Ces affiches et ces dépliants ont également été diffusés par les administrations (douanes, gendarmerie) et les entreprises Cartier, Chanel et Lacoste. L'opération était signée du ministère de l'Industrie avec le concours de l'Inpi

Le plan "Innovation Plus"

Le développement de l'innovation, de procédés et de produits nouveaux, crée l'emploi: sur les trois dernières années, les entreprises innovantes de 20 à 100 salariés ont stabilisé leurs emplois (alors que les entreprises non innovantes ont détruit près de 5% de leurs emplois) et 75% des entreprises innovantes exportent. Mais l'innovation n'a pas encore pénétré l'ensemble du tissu industriel: moins de 40% des entreprises de 20 à 500 salariés ont innové entre 1990 et 1993. La DGSI a donc élaboré des propositions qui ont servi de base à une politique de développement de l'innovation dans les PMI, baptisée "Innovation Plus" et lancée par ]e Premier ministre, le 13 octobre 1995 à Poitiers, en présence des ministres Y. Galland et J-P. Raffarin.

Au niveau national, une bourse de l'innovation, espace d'échanges et d'informations sur les offres et demandes de technologies, ainsi que sur les procédures d'aides du ministère de l'Industrie, sera mise en place sous la forme d'un serveur informatique Internet avec une connexion minitel, accessible dans toutes les régions. Au niveau régional, pour mobiliser pleinement toutes les ressources existant et décloisonner la galaxie complexe des acteurs de l'innovation (qui réunit Etat, collectivités territoriales, organismes publics d'aides à l'innovation, grandes entreprises et partenaires financiers), des conventions sont élaborées ensemble, définissant une politique régionale de l'innovation. Les réseaux de diffusion technologique, animés par l'Anvar dans chaque région, sont en cours de renforcement et de professionnalisation. Un programme de prospection systématique des PMI sera mis en oeuvre, les partenariats seront privilégiés entre les organismes de recherche publics, les grands groupes industriels et les PMI. Dans certaines régions, un fonds commun au conseil régional et à des organismes financiers accompagne le dispositif.

INRIA: PREMIER CONTRAT D'OBJECTIFS PLURIANNUEL ENTRE L'ETAT ET UN ORGANISME DE RECHERCHE Le contrat d'objectifs entre l'Etat et l'lnria (Institut national de recherche en informatique et automatique), premier contrat pluriannuel signé avec un organisme de recherche, a consacré l'orientation prioritairement industrielle de cet institut (qui est sous la tutelle conjointe des ministères de la Recherche et de l'Industrie). Déjà à l'origine de la création de nombreuses "start-up", l'Inria va développer des partenariats stratégiques avec les secteurs utilisateurs des technologies de 'information et renforcer ses liens avec les industries de télécommunications. L'Inria a par ailleurs été choisi, au plan international, pour assurer (avec le MIT) l'évolution des standards du monde Internet (notamment W3), permettant ainsi à la France de disposer d'un accès privilégié à ces nouvelles technologies.

Eurêka: le succès auprès de entreprises

Depuis sa création à l'initiative de la France en 1985, 1 107 projets de partenariats européens ont obtenu le label Eurêka, pour un montant de 14,5 milliards d'Ecus (en coûts de projets). Durant la présidence suisse (de juin 1994 à juin 1995), 147 nouveaux projets ont été labellisés, dont 25 à participation française. Parmi ces 147 projets, qui représentent 2,3 milliards de francs des partenariats stratégiques avec les secteurs utilisateurs des technologies de l'information et renforcer ses liens avec devant les technologies de l'information, les nouveaux matériaux, la robotique et les transports. La place des PME s'est accrue: 47% des nouveaux projets comportent une participation des PME, contre 22% pour les grandes entreprises et 31 % pour les instituts de recherche (laboratoires, universités) ou d'associations. Une grande importance est accordée à l'évaluation en termes d'impact industriel, commercial et d'emplois. Une évaluation récente menée par la présidence suisse sur 315 projets a mis en évidence le plein succès de la procédure. Eurêka est une réussite pour la coopération technologique européenne, et le programme a contribué à la compétitivité des sociétés participantes, à leur image de marque. Enfin, la qualité des expertises techniques et des réseaux constitués entre organismes de nature différente a été relevée. Le bilan français s'inscrit dans cette ligne. Le chiffre d'affaires cumulé (généré par la commercialisation des produits, procédés et services issus de ces projets) s'élève à 6,4 milliards de francs, soit le double de l'investissement engagé par les industriels. D'ici trois ans, ce montant devrait s'élever à 10,5 milliards de francs soit 3,3 fois l'investissement engagé. Deux mille emplois ont été créés, que ce soit dans des filiales- constituées pour la phase de recherche et développement de certaines activités générées-ou chez les sous-traitants. La DGSI reste le premier financeur français de la procédure.

De Jessi à Medea: un retard comblé dans la micro électronique

Le programme Jessi, lancé en 1989 dans le cadre d'Eurêka, se terminera fin 1996. Il avait pour objectif de garantir l'indépendance stratégique de l'industrie, utilisatrice de composants électroniques silicium en Europe. Une évaluation du programme, menée à l'initiative de la DGSI en collaboration avec les autres pays membres de Jessi et la CEE, révèle que ce programme et les actions sectorielles complémentaires ont pratiquement comblé le retard technologique qui caractérisait l'industrie européenne au cours des années 80. L'évaluation souligne la qualité du partenariat obtenu entre les industriels et l'importance qu'elle revêt dans leurs stratégies d'entreprise individuelles. Elle conclut à la nécessité d'un nouveau programme coopératif à l'échelon européen après 1996, pour capitaliser sur les résultats de Jessi.

S'appuyant entre autres sur cette évaluation, quatorze sociétés européennes des secteurs de la micro-électronique et de l'électronique se sont concertées pour préparer un nouveau programme de coopération, dénommé Medea, axé sur les applications susceptibles de déboucher sur des marchés de grand volume. Le domaine concerné est limité à six compétences critiques, fondamentales pour l'avenir de l'industrie électronique européenne. Celles-ci se répartissent en deux catégories: les technologies des circuits intégrés (techniques de conception et bibliothèques, plates-formes technologiques Cmos et technologies de fabrication) et les technologies applicatives liées au multimedia, aux télécommunications et à l'automobile. Le coût du programme est estimé à deux milliards d'Ecus sur quatre ans (janvier 1997 à décembre 2000).

Eurêka Factory: l'entreprise de demain

L'entreprise industrielle moderne s'organise autour de deux pôles de développement: le premier concerne l'innovation technologique, le second rassemble les systèmes d'organisation, la maîtrise des processus et la gestion des ressources humaines. L'innovation dans ces deux directions est indispensable aux industries de demain, quels que soient leurs secteurs. Pour promouvoir ces nouveaux outils technologiques et méthodologiques, la France a été à l'origine, en 1995, d'une nouvelle initiative, dénommée "Factory", à laquelle 18 pays d'Eurêka se sont ralliés. Cette création a été précédée d'importants travaux, effectués en 1994 en collaboration avec l'Allemagne et le Royaume-Uni, et conduits en France sous l'égide de la DGSI. Les principes retenus ont réuni un large consensus entre les pays partenaires, basé sur la prise en compte des trois thèmes associés dans l'entreprise industrielle: innovation technologique, organisation et ressources humaines. En France, "Factory" couvrira donc tous les domaines de la productique.

SEPTEMBRE... Une étude sur "le poids de l'industrie de luxe dans l'économie française" réalisée par le Cerna pour le ministère de l'Industrie et de Colbert est présentée à la presse. Elle montre le rôle stratégique de l'Industrie du luxe dans l'économie française : 106 millions de francs de chiffre d'affaires dont 73% à l'export, et plus de 65 000 emplois.

Grands projets innovants : un soutien réussi

La procédure des Grands projets innovants (GPI) vise à soutenir le développement de projets industriels de grande ampleur, dont l'objectif est la mise au point de produits ou de procédés présentant un caractère novateur marqué, à forts enjeux stratégiques et commerciaux. Depuis son lancement par la DGSI en juin 1 989, 250 dossiers ont été déposés et 190 ont fait l'objet d'un soutien. Sur avis du comité d'attribution aux grands projets innovants, deux milliards d'aide ont ainsi été accordés, en général sous forme d'avance remboursable, au taux moyen de 30%.

En 1995, la DGSI a décidé de lancer une opération d'évaluation de cette procédure portant sur son impact économique, technologique et organisationnel. Cette opération, mence sous le contrôle d'un comité de pilotage, composé à part égale d'industriels membres du Comité de l'innovation industrielle et de représentants des ministères de la Recherche et de l'Industrie, a été réalisée par les services de la DGSI. Après retrait des dossiers relevant des grands programmes interministérie]s (Predit, Bioavenir) ayant fait (ou devant t`aire) l'objet d'évaluation particulière, cette enquête à porté sur les 62 projets ayant bénéficié d'aide au cours des quatre premières années de la procédure et qui sont aujourd'hui terminés. Du fait des partenariats sur certains projets, cette enquête concerne ainsi 8l entreprises appartenant à des secteurs très variés de l'industrie (équipementiers automobiles, sidérurgie, métallurgie, matériaux, chimie, machines, produits de santé, électroménager, domotique,...). Les résultats seront services et l'amélioration des véhicules - plus sûrs et plus respectueux de l'environnement. Cependant, l'analyse des résultats préliminaires indique que dans 65% des cas une décision d'industrialisation a été prise (dont 40% correspondent à des produits déjà commercialisés ou des procédés déjà industrialisés). Le solde se répartit entre 15% de projets encore en recherche-développement et seulement 20% abandonnés. L'activité générée au 3 l décembre 1995 correspond à un chiffre d'affaires cumulé de 4,5 milliards de francs et à la création de l 300 emplois.

LE PREDIT : UN PROGRAMME D'ENVERGURE POUR LES TRANSPORTS DE DEMAIN Avec le Predit I - 1990-1994 - (programme de recherche et de développement pour l'innovation dans les transports terrestres) s'est achevé un programme d'envergure. Il a permis l'engagement de grands projets: voiture propre et économe (VPE), véhicule et sécurité routière (VSR), train à grande vitesse de nouvelle génération (TGV NG), projets Eurêka en coopération européenne (Prometheus pour l'aide à la conduite, Mosaic sur les matériaux légers dans l'automobile...). Plus de 8 milliards de francs de recherche-développement ont été financés dans les transports: la DGSI, pour sa part, a soutenu plus de 40% des projets en consacrant près de la moitié de ses interventions aux transports en commun et aux véhicules propres et économes.

L'année 1995 a été une année de transition, où les projets déjà engagés ont fait l'objet de soutiens complémentaires et où l'engagement d'un nouveau programme a été préparé. Celui-ci permettra le financement sur cinq ans (1996-2000) de plus de 7 milliards de francs de recherche et développement, avec 2,6 milliards de francs de concours publics nationaux et européens. Le ministère de l'Industrie, par le biais de la DGSI, contribuera à hauteur de 30% des concours publics nationaux. Le nouveau programme mobilisera la recherche française, aussi bien industrielle que publique, autour de grands domaines de recherche: les produits, services et organisations des transports; l'approfondissement des connaissances scientifiques et technologiques utiles aux transports terrestres (plus particulièrement sur les thèmes environnement et énergie, sécurité et ergonomie et conception et production); le développement, enfin, de nouveaux objets technologiques, composants, véhicules et matériels en tant que constituants de systèmes de transport, en faisant une place significative aux équipementiers automobiles et ferroviaires. Les priorités ainsi données à l'amélioration de la compétitivité nationale et de l'emploi, apporteront des réponses concrètes aux préoccupations des usagers sur la qualité des services et l'amélioration des véhicules - plus sûrs et plus respectueux de l'environnement.

Les centres techniques industriels

Régis par la loi du 22 juillet 1948, les centres techniques industriels ont été créés à l'initiative des organisations professionnelles et sont administrés par des représentants des chefs d'entreprises et des salariés des secteurs d'activité concernés. Existant essentiellement dans les métiers traditionnels où les PMI sont nombreuses, ces organismes ont pour mission d'être des centres de ressources d'assistance technique, adaptée aux besoins des ressortissants. Ceux-ci, le plus souvent, ne disposent pas du potentiel humain et matériel pour conduire certaines actions, comme des études de recherche, la participation à la normalisation, l'engagement d'actions qualité, les essais et contrôles, la veille technologique, ou encore l'anticipation sur les évolutions de leurs métiers. Depuis 1991, la DGSI a consacré environ 75 MF (dont 11 MF en 1995) de crédits incitatifs pour accompagner l'action de l'association Réseau CTI et aider des projets de développement, impliquant au moins deux centres techniques (une vingtaine en 1995). L'annce 1995 a également été marquce par des concertations sur les critères d'assujettissement des organismes au régime commun de la TVA et à l'ensemble de la fiscalité directe.

UNE COOPERATION FRANCO-ALLEMANDE SUIVIE Les Journées franco-allemandes "technologie - industrie", 3èmes du nom, se sont déroulées à Dresde du 24 au 26 septembre. Organisées par la DGSI et le ministère de l'économie et du travail de l'Etat de Saxe, elles portaient cette année sur la microélectronique, les télécommunications et les nouveaux matériaux. Des visites de centres de recherche et d'entreprises complétaient les travaux des tables rondes qui ont permis de créer des liens entre industriels français et allemands.

Le crédit d'impôt recherche

Le dispositif du crédit d'impôt recherche est inscrit dans la politique fiscale du gouvernement depuis 1983. Il constitue un allègement d'impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux des entreprises les plus dynamiques en matière de recherche et développement et de normalisation. Cette mesure apparaît comme particulièrement bien adaptée pour promouvoir la diffusion de la recherche industrielle dans le tissu des PMI, puisque environ 75% du crédit d'impôt recherche bénéficie aux entreprises de moins de 500 MF de chilfre d'affaires. Apprécié par les industriels pour sa simplicité, le dispositif a soutenu l'effort de recherche et développement de 24 000 entreprises depuis sa création. Son intérêt en matière d'et`fet de levier sur l'emploi peut être souligné à double titre: dans le court terme, son assiette étant pour une large part fondée sur les dépenses de personnel, il favorise l'embauche de chercheurs et de personnels techniques; dans la durée, le développement de nouveaux produits et services contribue à la création d'emploi dans les entreprises, qu'elles soient directement bénéficiaires ou partenaires.

Prévu au départ pour deux ans, le crédit d'impôt recherche a été reconduit depuis. Une concertation régulière, avec les services du ministère de la Recherche qui gèrent le dispositif, a été menée en 1995 pour sa reconduction et l'introduction de quelques améliorations. Celles-ci concernent la localisation géographique de la réalisation des dépenses de fonctionnement afférentes aux chercheurs et techniciens de recherche (hors personnel) et la prise en compte des dépenses des mandataires sociaux des entreprises pour la participation à des réunions officielles de normalisation.

Entreprises publiques privatisations

La privatisation d'Usinor-Sacilor

L'année 1995 a été marquée en juillet par la privatisation d'Usinor-Sacilor, rendue possible par les efforts de restructuration et de modernisation, menés au cours des années précédentes, et les bons résultats économiques de 1994 et 1995 (bénéfice de I milliard de francs en 1994 et de 2,4 milliards de francs pour le seul premier trimestre 1995). A l'issue de la privatisation, l'Etat ne conserve plus qu'un peu moins de 10% du capital. La DGSI a veillé aux conditions qui ont accompagné cette privatisation en matière de perspectives d'emploi , scellées par l'accord "pacte pour l'emploi" intervenu également en juillet entre la direction et les syndicats. Elle a également participé à plusieurs réunions du Conseil régional de Lorraine, très sensibilisé à l'évolution de la sidérurgie sur son territoire.

Bull: ouverture du capital et retour aux bénéfices

A la suite de l'avis conforme de la Commission de la privatisation, les ministres de l'Economie et de l'Industrie ont décidé en avril de retenir les candidatures de Nec et de Motorola comme actionnaires significatifs pour l'ouverture du capital de la Compagnie des Machines Bull. Les sociétés Dai Nippon Printing et IPC ont pris chacune 3,2% du capital, à l'appui d'accords de coopération signés en avril 1995 et validés par la Commission de la privatisation. Enfin, les salariés de Bull ont souscrit à l'ouverture du capital de leur entreprise (60 M.F. de capital ont été offerts qui ont été sur-souscrits 1,93 fois, ce qui représente un niveau comparable aux opérations similaires, comme Renault ou la B.N.P.). En conséquence, la nouvelle répartition du capital est la suivante: Etat 36,4%, France Télécom 17%, NEC 17%, Motorola 17%, IPC 3,27%, DNP 3,27%, IBM 1,63%, salariés 3,93%, public 0,5%. L'actionnariat industriel du groupe Bull représente la majorité du capital. Un comité stratégique a été mis en place, regroupant les trois actionnaires significatifs et l'Etat, représenté par le directeur général des stratégies industrielles et le directeur du Serics.

Pour la première fois depuis 1988, Bull a retrouvé en 1995 un résultat net positif. Les travaux de recherche et développement du "Projet technique 1995" de Bull, doté de 2 milliards de francs sur la période 1991 - 1994, et reconnu d'intérêt européen par la Commission de Bruxelles, ont par ailleurs connu une importante concrétisation commerciale dans le domaine des serveurs Unix ou de l'administration de réseaux.

SGS Thomson: progression spectaculaire du CA

Dans un contexte de fortes fluctuations des cours, la deuxième phase de mise en bourse de SGS-Thomson a confirmé l'appréciation positive portée sur cette société. L'amélioration des résultats de SGS, leader mondial des mémoires Eprom, a été spectaculaire, le chiffre d'affaire 1995 progressant de 40% par rapport à 1994. L'action des pouvoirs publics, à travers le soutien des programmes de recherche, est une composante déterminante de ce succès. |

...SEPTEMBRE Objectif 4. Lancement de l'appel à projets "Objectif 4" dans l'ensemble des régions.

EMC et SNPE: préserver les performances de la chimie publique

Une privatisation globale des deux derniers groupes publics de la chimie que sont l'EMC (Entreprise Minière et Chimique) et la SNPE (Société Nationale des Poudres et Explosifs) n'était pas d'actualité en 1995. L'action de la DGSI a été marquée en 1995 par le souci d'éviter que leurs activités chimiques performantes ne voient leur développement freiné par les difficultés des autres activités déficitaires.

Dans ces conditions, s'agissant de l'EMC, après avoir participé à l'étude stratégique confiée au cabinet Bossard, la DGSI a défendu-et obtenu-une participation plus régulière de l'Etat aux charges de récession des mines de potasse d'Alsace. La chimie du groupe, qui a réalisé un résultat courant record de 700 M.F., a pu ainsi engager quelques opérations de croissance externe, notamment aux Etats-Unis et en Chine. La SNPE, pour sa part, a poursuivi l'adaptation de ses moyens aux commandes de défense et engagé la restructuration de plusieurs activités par la recherche d'accords européens. Elle a renforcé sa plate-forme chimique de Toulouse en acquérant Tolochimie, filiale de Rhône-Poulenc.

La protection de l'environnement en actes

La dernière enquête du Sessi montre qu'en 1994 les investissements de l'industrie pour la protection de l'environnement s'élevaient à près de 6 milliards de francs et plus de 3% des investissements totaux, soit une hausse de 5%, en francs constants, par rapport à 1992. Si la lutte contre la pollution de l'eau a toujours la prééminence, une attention nouvelle est prêtée à la question des déchets. Les entreprises industrielles intègrent la protection de l'environnement dans leur stratégie de développement, relevant ainsi trois principaux défis: celui des investissements pour protéger l'environnement, celui de la conquête des marchés "écoindustriels" et celui de la maîtrise des nouvelles technologies.

La conquête des marchés "écoindustriels" (où l'industrie française dispose de bonnes positions dans le domaine de l'eau et du traitement des déchets) passe par la maîtrise des nouvelles technologies de l'environnement. L'étude DGSI sur les technologies-clés a ainsi identifié onze technologies spécifiques: épuration biologique des eaux, utilisation de filières transversales pour la destruction des déchets, nettoyage sans effluents, décontamination des sols pollués.... Le soutien que la DGSI a apporté aux technologies de l'environnement, en y consacrant plus de 300 millions de francs ces dernières années, sera prioritairement orienté vers ces technologies-clés.

Au-delà de ce soutien, les préoccupations de protection de l'environnement sont le plus souvent intégrées dans les actions de recherche-développement que mène la DGSI. Dans le domaine des transports terrestres (Predit), la réduction des émissions et de la consommation des véhicules et le développement de véhicules alternatifs (avec l'accroissement de l'autonomie des véhicules électriques) ont ainsi été favorisés.

La DGSI contribue par ailleurs à la promotion et au développement de la normalisation, où intervient l'Afnor: la marque NF environnement, l'écolabel européen pour les produits plus respectueux de l'environnement et les normes de gestion environnementale ou d'analyse de cycle de vie. Elle participe aux travaux de l'ISO concernant le "management environnemental" qui devraient aboutir en 1996 à la publication de normes de la série ISO 14 000 qui seront le pendant des normes ISO 9 000 pour la qualité. Enfin, elle encourage le partenariat avec les industriels et l'ensemble des acteurs économiques, pour mieux traiter les problèmes d'environnement

Par ailleurs, l'aboutissement, fin 1994, de la directive européenne sur les emballages et déchets d'emballage confirme la pertinence du dispositif mis en place en France. L'évaluation détaillée en a été entreprise fin 1995, après trois ans d'activité des sociétés agréées Ecoemballage et Adelphe, de façon à préparer le renouvellement de leur agrément en 1996.

OCTOBRE... La nouvelle politique de l'innovation industrielle est présentée à Poitiers le 13 octobre par le Premier ministre autour d'une exposition sur les technologies-clés. Intitulée "Innovation-Plus", elle s'appuie sur deux pôles: une Bourse nationale Innovation-Plus, accessible sur Internet et Minitel {disponible en avril 1996) et une Convention régionale Innovation-Plus, fédérant les associations déjà existantes au niveau régional.


Projecteur sur

L'automobile: développer le marché

Prime qualité automobile

Compte tenu de l'efficacité du soutien apporté au marché par la prime à la reprise des véhicules de plus de dix ans (dont la période d'application s'est achevée le 30 juin 1995), et du fait que le marché n'offrait, à la mi-1995, aucune perspective de reprise spontanée, la DGSI a plaidé pour la mise en place d'une mesure de même type. Après débat interministériel, la prime qualité automobile a été mise en place le 1er octobre 1995 pour une durée de douze mois. Comme la prime précédente, elle est entièrement gérée par le ministère de l'industrie. Son impact, au cours du quatrième trimestre 1995, peut être évalué à environ 15% de commandes supplémentaires. En outre, cette mesure contribue de manière significative à accélérer le renouvellement du parc automobile, qui est -de loin-la mesure la plus efficace pour réduire la pollution automobile.

Relations avec les constructeurs asiatiques

Comme les années précédentes, la DGSI a suivi attentivement (dans le cadre de ses consultations régulières avec le Miti), en liaison avec le ministère des Affaires étrangères, la façon dont l'arrangement automobile de 1991 entre l'Union européenne et le Japon est appliqué par la Commission européenne.

Un "carrefour d'Affaires" a eu lieu, les 6 et 7 mars 1995 à Paris, sur le thème "des composants européens pour les véhicules japonais", avec un objectif allant bien au-delà de celui d'un simple colloque: il s'agissait notamment d'organiser un grand nombre de réunions individuelles entre un équipementier européen et un constructeur japonais, de façon à offrir aux équipementiers l'occasion de contacts concrets à un haut niveau pouvant déboucher rapidement sur des négociations commerciales. Alors que des carrefours d'affaires de ce type sont organisés depuis plusieurs années entre les constructeurs japonais et les équipementiers américains, le carrefour d'affaires des 6 et 7 mars 1995 constituait une "première" en Europe. Cette opération représentait donc une étape importante dans la diversification et le développement des courants d'affaires entre les équipementiers européens et les constructeurs japonais. L'accord de la partie japonaise pour organiser un tel carrefour d'affaires a été obtenu lors de contacts entre la DGSI et le ministère japonais de l'industrie et du commerce extérieur. La Commission européenne s'est ensuite activement associée à l'opération.

Une opération similaire, mais limitée aux équipementiers français, a été organisée avec le constructeur coréen Hyundai à l'occasion du salon Equip'Auto en octobre 1995

...OCTOBRE Chausson. Un accord entre les deux actionnaires PSA et Renault, confirmé par le tribunal de commerce, permet de fixer la participation financière des actionnaires et de l'Etat et de trouver ainsi une issue à ce dossier.

Le véhicule électrique: une "première"

Les trois grandes marques françaises de voiture électrique ont démarré leur commercialisation en 1995. Cela constitue une "première" au niveau européen, voire mondial. Le soutien apporté par le ministère de l'Industrie aux projet de recherche et développement a trouvé son prolongement dans la prime à l'acquisition des véhicules électriques. Celle-ci permet de créer un marché en réduisant la différence de prix entre les véhicules électriques et thermiques, ces derniers ayant l'avantage d'être fabriqués en grande série. L'effort en faveur du véhicule électrique se poursuivra dans le nouveau programme de soutien à la recherche dans les transports terrestres, avec l'objectif de véhicules à autonomie double.


Projecteur sur

La construction navale: un accord mondial

Un accord a été signé à l'OCDE le 19 décembre 1994. Il vise à établir des conditions normales de concurrence sur le marché des navires et entrera en vigueur lorsque l'ensemble des signataires (Union européenne, Japon, Corée, Norvège, Etats-Unis) l'aura ratifié. Seuls le Japon et les Etats-Unis n'ont pas achevé la procédure de ratification, mais se sont engagés à faire tous leurs efforts pour qu'elle intervienne au plus tard le 15 juin 1996. Cet accord prévoit la suppression de toutes les aides (directement aux chantiers ou indirectement aux armateurs) à l'exception des systèmes de crédit intérieurs (aux conditions identiques à celles autorisées pour l'exportation, avec une possibilité d'obligation de construction dans les chantiers nationaux), des aides à la recherche et au développement technologique à des taux plafonnés, des aides sociales en cas de fermeture ou de réduction de capacités des chantiers et des aides dites horizontales, c'est-à-dire accessibles en droit et en fait aux autres secteurs industriels (par exemple, formation continue ou dispositions liées à l'aménagement du territoire). En droit communautaire, cet accord se traduit par deux règlements du Conseil qui entreront en vigueur avec l'accord OCDE: l'un sur les aides à la construction navale autorisées par l'accord et l'autre relatif à la défense contre les pratiques préjudiciables en matière de prix (équivalent au règlement anti-dumping). La directive de décembre 1990 sur les aides à la construction navale a donc été prorogée jusqu'à cet acte (et au plus tard le 1er octobre 1996, la Commission s'étant engagée à proposer un dispositif permettant d'assurer la pérennité des chantiers navals de l'Union, si l'accord OCDE n'est pas ratifié en juin 1996 par tous ses signataires).

...OCTOBRE Conférence ministérielle sur l'espace à Toulouse. Adoption par les quatorze ministres des pays membres de l'Agence spatiale européenne de deux résolutions marquant une relance de l'Europe spatiale.


Projecteur sur

Les services à l'industrie: l'accent sur la qualité

Les services à l'industrie ont un poids économique (10% du PIB) qui ne cesse de croître, en raison de l'externalisation de certaines fonctions des entreprises, d'une part, et de la complexité croissante à laquelle ces dernières sont confrontées, d'autre part. Leur performance est souvent déterminante pour l'entreprise dont ils assurent parfois des fonctions vitales (maintenance, logistique, etc.) et qu'ils accompagnent dans leur développement (conseil, ingénierie, etc.). La clarification de l'offre, l'amélioration de la relation client-fournisseur, les aspects déontologiques des interventions sont d'importance pour ces professions (notamment pour le conseil et l'ingénierie, pour qui ils sont des éléments de structuration). Il convient donc de soutenir leurs efforts dans ce sens et d'en avoir une approche globale, car la circulation des services en Europe va se baser, entre autres, sur ces aspects L'étude sur la qualité et la certification dans les services, commandée par la DGSI au cabinet Cegos, a mis en évidence le rôle de la qualité et de ses modes de preuve (qualifications, déontologie, référence à des normes, etc.) dans l'organisation de ces métiers pour une amélioration de leurs prestations et les valoriser à l'exportation. Cette réflexion sera prolongée en l996 pour préciser les travaux à mener (normalisation, certification, notamment), métier par métier.

La DGSI a également salué le rapprochement des cellules de réflexion du CNPF et du Mouvement français pour la qualité qui s'est traduit par la création, au sein du MFQ, de l'Institut Esprit Service.


Projecteur sur

La chimie: les enjeux des instances internationales

Au-delà du suivi des entreprises nationales, la DGSI a accentué sa présence dans les instances internationales susceptibles d'influencer l'activité de l'industrie chimique (environnement, précurseurs d'armes ou de drogues, instruments de défense commerciale...) et veillé à une participation, ou du moins une association, suffisante des chimistes français aux travaux de ces instances.

La Convention sur l'interdiction des armes biologiques, signce par la France en 1972 et ratifiée en l 984, s'est réunie pour la première fois en juillet l995. La DGSI, membre de la délégation française à Genève, assure l'expertise des questions relevant de la recherche et de l'industrie. Un des principaux enjeux des négociations consiste à élaborer des règles adéquates en vue de satisfaire à la fois les engagements de la France sur le désarmement et les garanties juridiques relatives au droit de la propriété intellectuelle et aux principes de déontologie que devront respecter les experts, afin de préserver le savoir-faire et la compétitivité des industries concernées.


Projecteur sur

Les biens de consommation : une approche offensive

Dans un contexte de mondialisation des échanges et de stagnation, plus ou moins prononcée, du marché national, les industries de biens de consommation sont confrontées à une double concurrence: celle des pays émergents à bas coûts de production et celle des Etats membres de l'Union européenne qui pratiquent des dévaluations compétitives. Face à cette situation, la DGSI a développé un thème fédérateur, le "savoir vendre", par une approche offensive du marché et des actions ciblées: partenariat et compétitivité des filières jusqu'à la distribution créativité, qualité et sécurité des produits, sensibilisation et information du "consommateur - citoyen" sur son rôle économique.

... OCTOBRE La "directive numérique" est adoptée par le Parlement européen et Conseil de l'Union européenne. Elle décide des normes pour la transmission des signaux de télévision en Europe, ce qui permettra un développement accéléré des services de télévision avancés, en particulier la télévision numérique.

ETATS GÉNÉRAUX DE LA FILIERE TEXTILE Les états généraux du textile - habillement - distribution se sont tenus à Paris les 24 et 25 février 1995. Ils ont réuni près d'un millier de chefs d'entreprises. Les débats ont permis de constater la volonté de l'ensemble de la filière, y compris la distribution, de garder une place notable au sein de la compétition mondiale et ont transmis un message volontaire et optimiste. Le travail préparatoire, mené dans les régions, a permis d'identifier quatre thèmes d'action fondamentaux: la valorisation du produit, afin d'échapper à une concurrence portant uniquement sur le prix; l'optimisation de la filière, avec en particulier la transmission des informations tout au long de la chaîne de production; la créativité et le développement de nouveaux produits; et, enfin, l'exportation, seul marché véritablement croissant, où il est indispensable que l'industrie française prenne place.

Ces états généraux ont donné naissance au Comité de liaison industrie - distribution qui réunit tous les acteurs de la filière et a pour mission de mettre en oeuvre de manière pratique ces orientations. Les pouvoirs publics, et tout spécialement la DGSI, ont très largement soutenu cette action qui va dans le sens de la politique qu'ils préconisent.

Partenariat de filière

Annoncé par le ministre José Rossi devant les états généraux du textile, l'appel à proposition Partenariat de filière a été lancé auprès des industriels des différents secteurs suivis par la DGSI, en mai l995. Son objet était de favoriser le développement d'actions communes, notamment par la mise en place de formes innovantes de partenariat fournisseurs-industriels-réseaux de vente, pour améliorer l'organisation globale de la filière afin de réaliser des gains de compétitivité et de mieux répondre aux attentes du client. Le résultat attendu était un meilleur positionnement des produits français et une préservation de l'emploi. 79 dossiers ont été déposés dans un délai d'un mois, démontrant l'intérêt des industriels, distributeurs et fédérations professionnelles pour ces thèmes. Il est clair que cette initiative correspondait à une attente, qui reflète l'évolution des mentalités des industriels, d'une pratique individualiste de la recherche de performance à une logique de performance globale de filière. Le premier jury, réuni en décembre 1995, s'est prononcé favorablement sur 29 dossiers représentant un montant d'aide de 24 M.F. Un second jury se réunira en mars 1996 pour se prononcer sur une trentaine de dossiers supplémentaires. Le bilan de ce jury a montré que les entreprises intéressées sont dans une grande proportion des PMI, que de réels sujets de partenariat existent entre industriels, distributeurs et prestataires de service (certains projets mobilisant même des secteurs industriels entiers) et que des synergies existent entre des projets présentés par des secteurs très différents comme le textile et l'imprimerie, notamment.

Innovation en ameublement: de la conception à la réalisation

L'appel à propositions Innovation en ameublement a été lancé pour susciter, dans les entreprises de l'ameublement, de nouvelles formes d'organisation dans les relations entre l'amont et l'aval de la fabrication, avec l'objectif d'améliorer la productivité, développer la création de produits nouveaux et moderniser la commercialisation. Envoyé à 500 entreprises, cet appel à propositions a suscité 130 dossiers en réponse, témoignant du très vif intérêt qu'il a rencontré. 12 dossiers ont été retenus par le Comité de sélection. Ce sont les projets de systèmes de transmission d'information et d'échanges de données informatisées qui viennent en tête (ils représentent la moitié des dossiers sélectionnés). En deuxième position, arrivent les programmes d'aide à la conception de produits et de contrôle de qualité (quatre dossiers). Il est intéressant de noter que tous ces projets font intervenir plusieurs acteurs de la filière et instaurent un véritable partenariat de l'amont à l'aval de la production.

Nos emplettes sont nos emplois

La campagne "Nos emplettes sont nos emplois" a connu une amplification et un élargissement en 1995. En effet, à la capitalisation sur un slogan qui bénéficie aujourd'hui d'un taux de reconnaissance et de compréhension élevé dans le grand public, sont venus se greffer deux concepts complémentaires, l'un fondé sur la qualité des produits français, l'autre touchant à leur origine et à la localisation régionale des savoir-faire. Cette orientation s'est concrétisée au travers de quatre actions: Un appel à idées, destiné à élargir le champ des outils de promotion des produits français et prolonger l'ampleur croissante de l'étiquetage; celui-ci a dépassé en 1995 le cap des 20 millions de produits, avec des marques de notoriété (Jalla, Eram, Tefal, Le Bourget) ou des événements (balles de tennis Dunlop pour Roland Garros). Parmi les résultats de cet appel, on notera-pour leur exemplarité-le soutien apporté (en appui à la Drire Bretagne) à la création de l'association " Créations en Bretagne", autour d'une marque collective et d'un logo original, ou encore l'idée d'un Tour de France de la Mode (avec la Fédération nationale du prêt-à-porter féminin) destiné à donner une impulsion à la consommation intérieure et à valoriser les marques françaises.

Création du Comité national anti-contrefaçons

Le Comité national anti-contrefaçons a été créé le 5 avril 1995, à l'initiative du ministre de l'Industrie; il est présidé par Ladislas Poniatowski. Il s'agit d'un lieu de concertation entre pouvoirs publics et industriels. Trois réunions plénières ont déjà eu lieu et trois groupes de travail ont été créés: un sur les questions européennes et internationales, le deuxième sur l'évaluation du préjudice de la transaction entre acteurs privés et, enfin, un groupe formation, sensibilisation et communication.

Un bilan des actions de lutte contre la contrefaçon menées au cours de l'année 1995 est en cours de réalisation. Il établira les axes de travail du comité pour l'année 1996: au niveau français, le développement de nouveaux outils de contrôle (création d'une banque d'images), la réflexion sur le problème des droit d'auteur; au niveau international, l'établissement d'une liste de pays dits "sensibles" et des actions visant à supprimer la franchise douanière pour les voyageurs au sein de l'Union européenne.

...OCTOBRE Autoroutes de l'information. Les 170 projets opérationnels résultant de l'appel à propositions de la DGSI sont labellisés "d'intérêt public" et 33 grandes plates-formes nationales et régionales sont mises en oeuvre.

PROJETS SANTÉ Dans les réponses à l'appel à propositions "Autoroutes de l'information", 49 projets comportaient un projet spécifique sur la santé. Les deux-tiers visaient à améliorer la communication entre professionnels et un quart proposait des services d'intérêt général, à l'attention du public ou de certaines catégories de la population. Cet afflux de projets a permis de sensibiliser les acteurs du système de santé aux possibilités ouvertes par la télémédecine. Il est en effet essentiel que ceux-ci soient mis en situation d'expérimenter les nouvelles techniques.

Bicyclettes: prévention des risques

Un net affaiblissement de la qualité et de la sécurité des cycles mis sur le marché depuis quelques années ayant été constaté, de nouvelles exigences de sécurité ont été introduites en 1995 par un décret sur l'usage de la bicyclette, dans le cadre de la loi sur la protection des consommateurs. Celles-ci sont conformes aux principes de la Nouvelle Approche, à l'instar des décrets déjà parus concernant les jouets, les articles de puériculture, les aires de jeux ou les équipements de protection individuelle.

Une des conséquences du décret sera de faire disparaître du marché les bicyclettes de qualité insuffisante voire même dangereuses; les entreprises, notamment françaises, tant industrielles qu'artisanales, qui ont une tradition de fabrication de produits de qualité, devraient donc bénéficier de ces dispositions.

La pharmacie santé

L'année 1995 a montré à nouveau combien l'industrie pharmaceutique et les industries de santé en général étaient dépendantes des évolutions de l'assurance maladie. Le plan de réforme de la Sécurité Sociale annoncé le 15 novembre en a été la meilleure illustration, avec un nombre important de mesures concernant au premier chef l'activité industrielle. La DGSI a conduit, avant l'été 1995, une réflexion sur la maîtrise des dépenses de santé et l'industrie pharmaceutique. En novembre, un groupe d'actualité a été constitué sur le thème "Politique industrielle et réforme de la Sécurité Sociale", qui devrait proposer un programme d'actions en 1996.

La DGSI a, par ailleurs, apporté une contribution active au travail du Comité économique du médicament, dont elle est membre. En 1995, la mise en oeuvre de l'accord-cadre entre l'industrie pharmaceutique et le gouvernement, a conduit à la signature de près de 120 conventions entre des laboratoires pharmaceutiques et le Comité économique du médicament, couvrant 90% du marché du médicament remboursable en ville. Ces conventions permettent à la fois de mieux assurer le bon usage du médicament et de maîtriser les dépenses de l'assurance maladie, de donner aux entreprises la visibilité de moyen terme et les perspectives de rentabilité nécessaires à la conduite d'une production et d'une recherche développement significatives en France.


Projecteur sur

Les autoroutes de l'information : 170 expérimentations "d'intérêt public"'

Faire du développement des nouveaux services et réseaux des "autoroutes de l'information" un atout pour l'économie française et l'emploi est un impératif industriel. Après l'appel à propositions lancé par le gouvernement en novembre 1994, 170 projets ont été labellisés "d'intérêt public". Leur mise en oeuvre a démarré ou le sera prochainement, tandis qu'une nouvelle vague de 74 nouveaux projets seront labellisés début 1996. Au total, 244 projets sur les 635 déposés auront donc été retenus par un comité interministériel présidé par François Fillon, ministre des Technologies de l'information et de la Poste. Les domaines concernés sont l'éducation, la finance, la culture, la presse, les transports, l'administration, la santé, l'audiovisuel, la recherche, le tourisme...

Trois grandes plates-formes nationales d'expérimentation et trente régionales (donc couvrant l'ensemble du territoire) ont été lancées, accueillant de nombreux projets d'expérimentations de services. Les collectivités territoriales sont à l'origine de douze projets de grandes plates-formes régionales et les entreprises de huit. Les trois plates-formes nationales sont: le réseau national ATM, la mise en réseau (utilisant Renater) des lycées, collèges et écoles de treize académies et le projet Renater II (nouvelle génération du réseau national pour la technologie, l'enseignement et la recherche à l'intention des centres de recherche, des établissements d'enseignement supérieur, des universités et des entreprises) qui fonctionnera d'ici fin 1996

Le financement des projets les plus innovants a été favorisé par des aides à la recherche-développement 22 projets ont reçu les 50 M.F. disponibles en 1995 et 270 M.F. sont inscrits au budget pour 1996, dont 90 M.F. réservés aux PME via l'Anvar. Par ailleurs, la DGSI et le Centre national du cinéma (CNC) ont décidé de mettre leurs moyens en commun sur un Fonds d'aide à l'édition de produits multimedia en ligne, qui a été doté de 30 M.F. pour soutenir l'édition de produits multimedia, ainsi que l'édition de mémoires optiques (CD ROM).

Des adaptations réglementaires nécessaires à la "société de l'information"

Parmi les projets labellisés les plus innovants, un certain nombre d'expérimentations (notamment la moitié des grandes plates-formes régionales, hors celles de France Télécom) ne peuvent être mises en oeuvre dans le cadre de la réglementation actuelle et nécessitent une dérogation à la loi sur les télécommunications ou à celle sur l'audiovisuel. Le gouvernement a donc soumis au Parlement un projet de loi permettant ces dérogations.

Il propose d'instaurer un régime de licence expérimentale qui permettra de déroger au cadre législatif actuel, pour une durée strictement limitée et dans une aire géographique donnée. Ce régime sera réservé à un petit nombre de projets présentant un intérêt général apprécié au regard de leur caractère innovant, des conditions d'association des utilisateurs et de leur viabilité économique. Il permettra ainsi d'expérimenter l'utilisation de réseaux câblés pour des services multimedia (dont le téléphone), de nouveaux services et fonctionnalités avancées de télécommunication sur des téléports, des technologies de diffusion numérique terrestre, la diffusion multiplexée sur canal micro-ondes (MMDS), qui peut être complémentaire du câble en zones rurales, et des services fournis sur appel individuel (comme la vidéo à la demande...).

Par ailleurs, l'accès à Internet, à un coût attractif et homogène pour tous les Français et l'ensemble du territoire, fait partie des conditions du développement de la société de l'information, c'est pourquoi France Télécom, à l'instigation du ministre délégué de la Poste, des Télécommunications et de l'Espace, François Fillon, a proposé un service d'accès national grand public aux offreurs d'accès à Internet, au coût d'une communication locale sur l'ensemble du territoire, opérationnel en mars 1996. Chaque Français pourra donc joindre son fournisseur d'accès à Internet au prix d'une communication locale. Enfin, en matière de réglementation sur la cryptologie, le gouvernement a décidé que l'usage de la cryptologie pour protéger un mot de passe, un code d'accès, un numéro d'abonné, un numéro de carte bancaire à des fins d'authentification, nécessite une simple déclaration du fournisseur, à la mise en place du service, et non une autorisation préalable. D'autres réformes réglementaires sont à l'étude dans des groupes de travail, tant au niveau national qu'international, qui réfléchissent à la redéfinition du processus de normalisation, aux enjeux du paiement et du commerce électronique et à l'association des PME à ce processus international.

NOVEMBRE... Franck Borotra est nommé ministre de l'Industrie, de la Poste et des Télécommunications ;
François Fillon est nommé ministre délégué de la Poste, des Télécommunications et de l'Espace.


Projecteur sur

Développer le secteur des composants électroniques

Les composants électroniques jouent un rôle d'infrastructure pour l'industrie, car ils conditionnent souvent la performance des produits. Le soutien des pouvoirs publics est justifié par les coûts très élevés de la recherche et développement, dans ce domaine à évolution technologique rapide. La recherche de coopérations européennes est également indispensable pour réduire le morcellement des marchés. L'évaluation du programme Jessi a confirmé son rôle décisif dans la consolidation des industries européennes. Les réflexions sur les modalités de poursuite du programme ont débouché sur un projet d'action ciblée sur les domaines d'excellence de l'Europe, le programme Medea.

Les circuits intégrés sur silicium

SGS-Thomson maîtrise les technologies les plus avancées en production dans ce secteur où l'évolution se fait à cadence accélérée, tant sur le plan technologique qu'au niveau des alliances stratégiques. Les montants du contrat pluriannuel d'aide à la recherche et développement avec l'Etat ont été réduits en 1995. La DGSI reste vigilante sur l'équilibre des investissements franco-italiens et suit de près les éventuelles possibilités de privatisation. D'autres acteurs importants produisent en France: Philips, avec l'évolution du site de Caen sur les technologies MOS, Matra-MHS qui prévoit la modernisation de son usine pour produire sur des tranches de silicium de 200 millimètres, Motorola qui développe son unité de Toulouse et IBM dont le site de Corbeil s'est vu confier l'installation d'une nouvelle ligne de production pour les mémoires Dram 16 et 64 Mbits.

Les écrans plats

Une capacité de production européenne est en cours de développement dans les écrans plats et la DGSI soutient l'effort technologique des industriels français dans ce domaine. Sagem recherche les possibilités de valorisation de la technologie qu'il a développée avec le Cnet, mais dont l'industrialisation n'a pu être effectuée au sein de la joint venture Euro FPD conduite par Philips. La société Pixtech, qui travaille à son industrialisation sur la base de brevets du Leti, a élargi en 1995 ses accords de coopération internationaux en signant notamment un accord avec Motorola.

Les composants passifs

Comportant de nombreuses PMI, le secteur ressent durement les contraintes de l'évolution technologique. Les aides apportées par la DGSI visent à favoriser les efforts de restructuration des entreprises. Le soutien aux développements, orienté vers les fonctions intégrées multicomposants, a donné lieu à un appel à propositions pour la fin de l'année 1995.

Hyperfréquences

Dans le domaine des circuits intégrés hyperfréquences (MMIC) encore émergent, un potentiel européen existe. Toutefois, le paysage industriel évolue, avec des restructurations et des alliances en cours de conclusion (Thomson-Daimler).

LES MICROSYSTEMES En 1995, un troisième appel à propositions sur les microsystèmes a été lancé en collaboration avec l'Anvar. Une plaquette présentant le bilan des deux premiers appels à propositions a été réalisée. Les 71 dossiers sélectionnés, d'un montant total de 309 M.F., ont été aidés à hauteur de 104 M.F. Ils sont assez largement répartis, tant géographiquement que par taille d'entreprise ou domaine d'application (mesure, transport, environnement, médical sont les principaux) et font appel - dans plus de la moitié des cas - à des partenariats, notamment avec des laboratoires.

Cette action de la DGSI a été particulièrement confortée par une étude, menée à sa demande, sur les perspectives de marché, tant français que mondial, ainsi que sur la position des différents pays dans ce secteur. Elle montre que les microcapteurs visent de nouvelles applications en croissance rapide. Le marché mondial induit par ces nouveaux produits sera de l'ordre de 135 à 270 milliards de F en 1999, soit autant que la télévision en 1993.

LA DIRECTIVE NUMÉRIQUE La directive relative à l'utilisation de normes pour la transmission de signaux de télévision a été adoptée le 24 octobre 1995. Elle a pour objectif un développement accéléré des services de télévision avancés, en particulier la télévision numérique. Elle impose l'utilisation en Europe des normes communes élaborées par DVB qui remplaceront progressivement le Pal et le Secam. Elle fixe des règles de bonne conduite aux acteurs économiques, et en particulier aux fournisseurs de services d'accès conditionnel, pour la télévision payante. Il s'agit en réalité de stimuler le développement du marché par une concurrence effective entre les acteurs et d'éviter la constitution de barrières techniques qui seraient autant d'entraves au libre exercice de la concurrence.

La directive sera transposée en droit français par la DGSI en liaison avec le Service juridique et technique de l'information au cours du premier semestre 1996.


Projecteur sur

Préparer la télévision du futur

Les technologies numériques seront un facteur majeur d'évolution de l'audiovisuel au cours des prochaines années. Elles se traduiront par une nouvelle offre de services comprenant des fonctions interactives et multimedia. Les répercussions en seront techniques, économiques et culturelles. L'action des pouvoirs publics, et en particulier de la DGSI, consiste à préparer l'introduction de ces technologies sur le marché et à accompagner les initiatives des acteurs français. La télévision numérique doit se développer de façon équilibrée, en évitant une fragmentation du marché qui serait préjudiciable, aussi bien aux acteurs économiques qu'aux consommateurs, et aboutirait à des abus de position dominante des principaux opérateurs de services. Il s'agit en particulier d'imposer l'utilisation en Europe de systèmes techniques, suffisamment ouverts et normalisés.

Le groupe européen DVB (Digital Video Broadcasting) où la DGSI représente les pouvoirs publics français, poursuit cet objectif. Il rassemble plus de 195 organisations: industriels, opérateurs de réseaux, diffuseurs, administrations et a effectué un travail impressionnant: de nouveaux systèmes de diffusion numérique ont été définis pour le satellite et le câble en 1994 et le terrestre en 1995, des accords importants ont été conclus entre ses partenaires sur l'accès conditionnel aux services de télévision payante. L'importance des décisions prises par DVB est telle, que la plupart des normes qu'il a définies sont en cours d'adoption au niveau international et l'offre de tous les grands industriels mondiaux se fonde désormais sur les standards européens DVB. En Europe même, un pas essentiel a été franchi en octobre 1995 avec l'adoption d'une directive (cf. encadré) qui fixe le cadre réglementaire préalable à l'introduction de la télévision numérique et définit une approche commune des Etats membres en la matière.

Soutenir l'effort des grands acteurs français

La communication audiovisuelle est un secteur fortement concentré. Quatre multinationales, parmi lesquelles Thomson Multimedia, réalisent près de 50% du chiffre d'affaires mondial. Pour se maintenir au premier rang dans ce secteur de très forte évolution technologique, l'entreprise française doit donner la priorité à l'innovation.

La DGSI soutient cet effort grâce au contrat pluriannuel passé avec Thomson en 1990. Les travaux réalisés depuis cette date ont largement contribué au redressement de l'entreprise et à son nouveau positionnement sur les marchés américain et européen. Thomson Multimedia est le plus grand fabricant de téléviseurs aux Etats-Unis et le deuxième en Europe. La société a développé les technologies utilisées pour la première expérience mondiale de diffusion numérique multicanaux (Direct TV), qui offre un bouquet de 175 chaînes de télévision aux Etats-Unis. Elle participe à l'alliance stratégique entre les grands industriels mondiaux, pour développer la technologie du futur compact disque vidéo à haute densité (DVD).

La DGSI soutient également d'autres acteurs industriels dans les projets de recherche - développement liés aux nouvelles techniques de production et de diffusion des images et des sons, notamment dans le programme Eurêka ADTT (Advanced Digital Television Technologies) et la radiodiffusion sonore numérique (DAB).

LA DIRECTIVE NUMERIQUE La directive relative à l'utilisation de normes pour la transmission de signaux de télévision a été adoptée le 24 octobre 1995. Elle a pour objectif un développement accéléré des services de télévision avancés, en particulier la télévision numérique. Elle impose l'utilisation en Europe des normes communes élaborées par DVB qui remplaceront progressivement le Pal et le Secam. Elle fixe les règles de bonne conduite aux acteurs économiques, et en particulier aux fournisseurs de services d'accès conditionnel, pour la télévision payante. IL s'agit en réalité de stimuler le développement du marché par une concurrence effective entre es acteurs et d'éviter la constitution de barrières techniques qui seraient autant d'entraves au libre exercice de la concurrence.

La directive sera transposée en droit français par la DGSI en liaison avec le Service juridique et technique de l'information au cours du premier semestre 1996.

... NOVEMBRE Premier Mois de la qualité française avec une Charte nationale de la qualité signée par les représentants des grandes organisations professionnelles, un colloque "20 ans de politique de la qualité", 18 Prix régionaux, 14 Semaines de la qualité et plus de 100 manifestations dans plus de 60 villes. L'accent est mis sur les produits, bien sûr, mais aussi sur les méthodes (démarche d'organisation, mobilisation des savoir-faire) et la chaîne solidaire qui relie tous les acteurs de la vie économique et sociale.


Projecteur sur

La relance de l'Europe spatiale

Le Conseil de l'Agence spatiale européenne (ESA) à Toulouse a été l'événement marquant de 1995. Il a réuni les ministres des quatorze pays membres de l'ESA, les 18, 19 et 20 octobre, à l'invitation du gouvernement français. La délégation française était conduite par François Fillon. La Commission de l'Union européenne, Eumetsat et Eutelsat assistaient aux travaux en qualité d'observateurs. Ce Conseil a permis, notamment grâce à la coopération entre la France, l'Allemagne et l'Italie, de relancer la politique spatiale européenne jusqu'au début du XXIème siècle.

La filière Ariane, dans laquelle la France joue un rôle déterminant, franchira en 1996 une étape décisive avec les vols de qualifications du lanceur Ariane 5. L'objectif est de réussir la mise en exploitation de ce nouveau lanceur par une politique technique et industrielle rigoureuse. Le projet de station spatiale internationale adopté comprend le développement de l'élément orbital Columbus (COF) et du véhicule de transfert automatique (ATV) qui doit être lancé par Ariane 5 pour desservir la station spatiale. Les études de définition d'un véhicule de transport d'équipage (CTV), ainsi que les activités de préparation de l'utilisation de la station, ont elles aussi été approuvées. La qualité et les succès du programme scientifique obligatoire ont été soulignés; il représente un élément fondamental des activités de l'Agence et sera maintenu à son niveau courant pendant cinq ans.

La réalisation des nouveaux programmes européens ira de pair avec la continuité des programmes nationaux d'utilisation de l'espace menés par le Cnes, déterminants pour notre compétitivité industrielle. Les objectifs des programmes nationaux ont été confirmés: maintien des compétences scientifiques et techniques du Cnes, notamment en matière de recherche et développement, développement du programme Spot-5 en synergie avec le programme militaire Hélios 2, soutien aux industriels dans le domaine commercial des satellites de télécommunications (avec la confirmation du programme Stentor).

DECEMBRE Nouvelle campagne "Nos emplettes sont nos emplois" à l'occasion des achats de fin d'année. Des spots publicitaires sur les grandes chaînes de télévision sensibilisent les consommateurs sur le rôle des citoyens à l'égard de l'emploi. La campagne que la DGSI partage avec les CCI, les organisations professionnelles et les entreprises, vante des produits de qualité, discrètement mais avec conviction puisque "la qualité, tout le monde y gagne".

Vers de nouveaux outils pour la politique industrielle

1995 a vu l'annonce de nouvelles instances de réflexion stratégique et de politique industrielle: la Commission permanente de concertation pour l'industrie et le Mouvement pour la production industrielle.

La Commission permanente de concertation pour l'industrie, dont le principe a été annoncé en octobre 1995, aura pour mission d'éclairer les pouvoirs publics sur la situation de l'industrie en France, sa contribution au développement de l'économie et de l'emploi, sur la politique industrielle et la politique de l'innovation à conduire et, plus généralement, sur l'impact des politiques publiques sur l'industrie. Elle est composée d'industriels et de représentants de l'Etat et associera des experts à ses travaux.

Dans le cadre des échanges du Club Production et Compétitivité, qui regroupe des industriels placés à un haut niveau de responsabilité pour débattre de préoccupations communes dans le domaine de l'organisation de la production, s'est exprimé le souhait de prolonger ces travaux de réflexion par des actions opérationnelles menées en commun. La création d'un Mouvement pour la production industrielle a donc été décidée, pour le début 1996, à partir d'un manifeste dans lequel une quinzaine d'industriels se fixe les objectifs de contribuer au renforcement de la cohérence des travaux de recherche sur la production industrielle, mettre au point des actions de transfert de connaissances dans ce domaine, obtenir le maximum de retombées favorables des programmes de recherche - développement européens et internationaux et, enfin, encourager toute action à caractère collectif dans ce sens.

Une grille d'analyse stratégique des axes de la politique industrielle

Sur le modèle bien connu du carré magique, la DGSI a conçu une grille d'analyse stratégique. Celle-ci permet de visualiser comment-à partir d'un diagnostic des secteurs industriels, voire de l'industrie, dans quatre domaines-clés -on peut identifier des axes de politique industrielle. Pour un secteur donné, l'analyse porte d'abord sur sa position technologique, le dynamisme de ses marchés, la disponibilité et l'efficacité des facteurs de production (combinaison productive, travail et capital) mis en oeuvre et, enfin, sur le degré de concurrence et l'insertion dans la mondialisation. Ces quatre domaines clés pour l'avenir du secteur correspondent aux sommets du rectangle. Le résultat des analyses par domaines permet également de définir des actions de politique industrielle. Ces actions se positionnent naturellement sur les six axes qui relient les sommets du rectangle. Ainsi, les actions d'accompagnement du cycle de vie de l'entreprise ou des produits trouvent leur place entre les pôles technologie et dynamisme des marchés. Plus précisément, une activité dont les marchés sont soutenus et la technologie évolutive appelle une politique favorisant le capital risque et le financement de start-up (exemple de l'électronique). Si par contre, les marchés sont sur le déclin ou saturés et l'évolution technologique faible, le secteur est confronté à des problèmes de reconversion. Enfin, un secteur qui se trouve dans une position moyenne sur les deux critères appelle une politique de qualité et de modernisation de produits. Les diagonales correspondent à la politique commerciale et à la politique en faveur de la R & D, de l'innovation et de la formation. Entre dynamisme des marchés et combinaison productive figurent les actions visant à créer les conditions d'une croissance durable favorable à l'emploi. Les actions renforçant la compétitivité et la solidité du tissu industriel français trouvent leur place entre les pôles "combinaison productive" et "concurrence globalisation". Enfin, l'axe reliant "position technologique" et "concurrence-globalisation" est celui du renforcement de grands groupes et d'entreprises positionnées sur des niches technologiques.

Les axes de la politique industrielle ***

La DGSI en chiffres

Le budget d'intervention

Les crédits d'intervention du ministère de l'Industrie en faveur des entreprises sont gérés par la DGSI et la Darpmi, ou délégués à des établissements publics comme l'Anvar.

Depuis le début des années 90, une part prépondérante est consacrée à l'innovation et la recherche industrielle, avec la diminution des crédits de restructuration conversion. Les crédits d'aide à la construction navale sont concentrés sur les navires à forte valeur ajoutée (transport de passagers et méthaniers). Depuis 1994, un fonds d'aide aux PMI assure le soutien des PMI au niveau régional. Les crédits sont répartis selon le graphique l.

Répartition par thèmes des crédits

Les aides à l'innovation et à la recherche sont des aides directes attribuées à des entreprises sur des projets de recherche précis, l'aide étant plafonnée à un pourcentage inférieur à la moitié du coût du projet. Les principaux modes d'intervention et leur évolution sont présentés dans le graphique 2. Pour davantage de détails, le "Guide pratique des principales aides aux PMI", édité en 1994 par le ministère, apporte toutes les précisions nécessaires.

Répartition des aides à l'innovation

Les emplois

Le référentiel des emplois de la DGSI classe les agents par familles d'activité. 681 personnes travaillent à la DGSI, salariées du ministère de l'Industrie ou mises à disposition. Parmi elles, 280 agents, représentant la plus grande part du Sessi, se consacrent à la production de statistiques industrielles, les 401 autres agents se consacrant aux stratégies industrielles. Ces deux blocs sont divisés, selon un découpage classique, en métiers spécifiques, administration-gestion et secrétariat.

La DGSI ***

Etudes DGSI, budget par thèmes ***

100 études stratégiques

La DGSI, la Darpmi et les Drire conduisent chaque année plus d'une centaine d'études, seules ou en liaison avec d'autres administrations, organismes ou fédérations professionnelles, et même des pays étrangers. Ces études ont pour fonction d'améliorer la connaissance de l'industrie et l'environnement des entreprises, d'orienter l'action du ministère en faveur de la compétitivité industrielle, d'analyser et évaluer les différents moyens ou dispositifs mis en oeuvre par les pouvoirs publics, mais aussi d'apporter aux professions concernées une vision des marchés, des évolutions - technologiques ou autres - nécessaires à leurs stratégies de développement.

En 1995, les principaux thèmes étudiés (voir graphique 4) ont été: les Technologies-clés, l'image de la qualité des produits français (cf. p. 34), les politiques américaines d'ouverture des marchés publics et de compétitivité industrielle, l'industrie du luxe, les questions sociales et de l'emploi, avec l'annuaire des innovations sociales et des guides de diagnostic et de formation pour les mutations industrielles. Par ailleurs, le Sessi a publié, entre autres, les "Chiffres-clés des PMI" et "La contrefaçon". (Voir la liste des études disponibles en annexe).

1000 missions internationales ***

1000 missions internationales en 1995

Avec près de 1000 missions à l'étranger, la DGSI est une administration tournée vers l'international. Bien sûr, les institutions européennes se taillent la part du lion et les échanges bilatéraux avec nos partenaires de l'Union représentent le deuxième poste, mais la connaissance de l'Amérique et de l'Asie revêt une importance stratégique supérieure à ce que traduisent les chiffres du nombre de missions.

Annexe:

Etudes commandées ou réalisées par la DGSI

Situation de l'Industrie
L'industrie française à l'heure de la mondialisation
L'industrie française à l'heure de la mondialisation
Une économie performante pour le développement industriel
L'industrie au service de l'emploi
Des stratégies pour renforcer le potentiel industriel
Les 4 Pages du Sessi en 1995

* Etudes disponibles auprès de la Dicom, Diffusion-Editions, 20 avenue de Ségur 75353 Paris 07 SP Tél.: (1) 43 19 64 44 Fax: (1) 43 19 62 99