On ne saurait évidemment prendre pour argent comptant
toute affirmation sur le qi gong mais, on vient de le voir, il est accessible
à l'expérimentation scientifique. Nous avons bien noté
la différence entre le qi gong qu'on pratique soi-même (ou
sous la direction d'un instructeur) et le qi gong pratiqué par un
thérapeute sur un patient. Nous avons appris qu'en Chine seuls des
médecins pouvaient maintenant le pratiquer ce qui laisse à
penser que si le qi gong thérapeutique peut être bénéfique,
il peut aussi présenter des risques.
L'expérimentation, qu'il s'agisse d'un travail sur soi ou d'un
travail avec projection du Qi ne pose pas de difficultés insurmontables.
Les méthodes existent, qu'il s'agisse d'apprécier les répercussions
psychologiques d'une pratique personnelle telle la concentration ou l'impact
physiologique (cohérence des ondes cérébrales). Ces
méthodes ont d'ailleurs été appliquées avec
succès pour tester d'autres disciplines orientales venues plus tôt
en France, le yoga et le zen.
Le "gap" culturel lui-même n'est donc pas insurmontable, note
étant prise toutefois que l'adhésion du sujet est, plus qu'ailleurs,
fortement sollicitée. On peut d'ailleurs remédier à
ce handicap en passant par une expérimentation animale.
Au niveau des applications, on souligne d'abord la détente ou
le mieux-être : c'est le qi gong "aide pour la vie de tous les jours".
Facteur déstressant, il peut dès lors être bénéfique
comme adjuvant à toute thérapeutique car on sait à
présent que le stress affaiblit les défenses immunitaires.
Ce serait une explication de ses effets sur la très large gamme
de pathologies constatée dans la bibliographie ; souvent d'ailleurs
les améliorations observées portent autant sur l'état
subjectif des patients que sur des paramètres biologiques parfois
inchangés.
Dans le domaine des pathologies, on relèvera tout particulièrement
son utilisation dans la lutte contre l'hypertension et la sénescence
qui sont chez nous des problèmes de santé publique : un Français
sur deux après 50 ans est hypertendu et la population est de plus
en plus exposée en nombre et en âge aux maladies liées
au vieillissement.
Le qi gong vaut aussi la peine d'être étudié là
où la médecine occidentale est inopérante, c'est le
cas des pneumoconiotiques et on ne peut que souhaiter que les pneumologues
s'y intéressent de près.