COMMISSION DES RECHERCHES SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES SUR LA SECURITE ET LA SANTE DANS LES INDUSTRIES EXTRACTIVES
Médecine occidentale et vision chinoise
Exposés et débats du 18 novembre 1999
2ème partie  : La médecine chinoise 
Le Qi gong
Sommaire

 
 UNE EXPERIENCE DE TRAITEMENT DE SILICOTIQUES PAR LE QI GONG
RAPPORT PRELIMINAIRE SUR 18 CAS DE SILICOSE TRAITES PAR QI GONG
Revue "Breath exercice" de décembre 1983

 
B. MAHIEU
 
 
  •  L'observation porte sur 18 patients silicotiques traités et suivis de mai à septembre 1982, dont 14 mineurs de fond. 

  • Age moyen : 51,6 ans, 
    Durée moyenne d'exposition : 16,6 ans, 
    Ancienneté moyenne de la maladie : 11,7 ans.

    Le traitement consiste en une pratique collective quotidienne du qi gong à raison de 2h30 par jour en 3 séances.

    L'analyse de l'efficacité du traitement porte sur :

    - Les symptômes fonctionnels et la sensation de bien-être général : résultats positifs.

    - Des examens de laboratoire portant sur les globules rouges, la fonction hépatique, la fonction rénale, les protéines sériques, la coagulation sanguine : aucune évolution significative.

    - Le suivi de la tension artérielle, de la température et du poids : aucune modification significative, sauf une très légère baisse de la pression artérielle, notamment diastolique. A noter un poids apparemment faible des patients (? 56 kg).

    - Le suivi des images radiologiques : aucun changement des images nodulaires caractéristiques de la silicose. Les auteurs rapportent seulement un éclaircissement des ombres pulmonaires au niveau des hiles dans quatre cas.

    Les auteurs concluent à "une efficacité évidente sur l'amélioration de l'état général et sur les symptômes cliniques" avec "amélioration des conditions de souffle court des silicosés". Ils reconnaissent l'absence d'amélioration des lésions radiologiquement visibles mais enregistrent avec satisfaction l'absence de dégradation.
     

     Commentaire de M. MAHIEU

    - L'échantillon est de très petite taille : 18 cas. On peut s'en étonner compte tenu du nombre important de silicosés en Chine et de la pratique très répandue du qi gong dans ce pays.

    - L'observation ne porte que sur 4 à 5 mois. C'est nettement insuffisant pour apprécier des évolutions radiologiques : il aurait fallu au minimum 4 à 5 ans.

    - La population est particulière : elle a commencé à être exposée vers 1967 à l'âge moyen de 35 ans… S'agit-il "d'intellectuels" réorientés vers une activité productive au décours de la "Révolution Culturelle" ? Leur silicose est apparue très rapidement : environ 5 ans après le début d'exposition. On est en droit d'imaginer des conditions de travail particulièrement difficiles.

    - Le suivi médical ne comporte aucune exploration fonctionnelle respiratoire permettant d'apprécier l'évolution de l'insuffisance respiratoire.

    - L'amélioration ressentie par les patients est semblable à celle observée chez les anciens mineurs du Nord - Pas-de-Calais lors de "l'essai de prévention d'aggravation des pneumoconioses par les sels solubles d'aluminium en inhalation", qui avait été mise sur le compte d'un réentraînement respiratoire et de l'impact psychologique positif de l'intérêt porté à ces malades. D'ailleurs, le Dr PUJET avait bien développé en début de journée, dans son exposé sur la réhabilitation respiratoire, les bienfaits de l'exercice physique en soi.

    - L'ensemble des examens de laboratoire pratiqués n'ont a priori rien à voir avec la silicose.

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