Ces vingt dernières années ont vu l’apparition
de nombreux travaux sur les mécanismes de toxicité des particules
minérales. La silice et les fibres d’amiante ont souvent servi de
modèles.
La découverte de nouvelles hypothèses mécanistiques
a permis d’étudier l’effet d’un nombre important de nouvelles molécules,
que ce soit en prévention ou en traitement. La plupart de ces études
en sont pour l’instant restées au stade expérimental sur
l’animal. Quelques essais cliniques ont cependant été effectués.
Les mécanismes qui ont permis ces avancées peuvent être
résumés comme suit :
1. modification de l’activité de surface des particules minérales
par recouvrement de leur surface ou diminution de leur capacité
à générer des radicaux oxygène.
2. augmentation de la clairance particulaire
3. diminution de l’activation des macrophages et de la production d’oxydants
4. diminution du recrutement des cellules inflammatoires
5. diminution de la sécrétion des médiateurs de
l’inflammation
6. diminution de la sécrétion des facteurs de croissance
7. diminution de la synthèse du collagène
8. diminution de la prolifération cellulaire
Trois grandes catégories d’effets peuvent résumer
l’action des molécules testées.
1. Le recouvrement des sites de surface des particules
Ce sont les traitements les plus anciens. L’aluminothérapie
et l’utilisation du polyvinylpyridine-N-oxyde ont donné lieu à
de nombreuses études expérimentales et cliniques dans les
années 1970-1980.
L’utilisation de l’aluminium est abandonnée. Le PVNO n’est
plus utilisé dans les pays européens ce qui ne semble pas
être le cas en Chine.
L’amiodarone a été utilisé plus récemment,
mais ce traitement a été vite abandonné du fait de
sa toxicité.
2. Protection contre le stress oxydant
De nombreuses molécules ont été testées
depuis une petite dizaine d’années : la tétrandrine, l’acide
ascorbique, la 21-aminostéroïde, la super-oxyde dismutase,
la catalase, la carotène et la vitamine A, l’adénosine 3’,
5’-cyclomonophosphate (cAMP).
Toutes ces molécules ont été testées
uniquement au stade expérimental sur l’animal.
3. Réponse inflammatoire et médiateurs de l’inflammation
Les particules minérales entraînent l’activation
des macrophages qui produisent des cytokines. Ces dernières recrutent
des polynucléaires et des monocytes.
Des facteurs de croissance sont sécrétés
induisant la prolifération de fibroblastes et la synthèse
de collagène.
Des anticorps anti interleukine 1, des anti-sérum anti-rat
PMN, des anti-bFGF, des anticorps anti-intégrines leucocytaires
CD 11 a et 11 b et des anticorps antifacteurs de croissance dérivés
des plaquettes (PDGF) ont ainsi été testés uniquement
au stade expérimental sur l’animal.
Ces études sont récentes et ont été
pour beaucoup publiées ces cinq dernières années.
L’ensemble de ces publications montre qu’un certain nombre de
pistes de traitements préventifs ou curatifs, sont à l’étude.
La pluralité des mécanismes en cause fait qu’il est peu probable
qu’un traitement unique soit utilisable mais qu’il serait utile que dans
le futur des études soient lancées sur des combinaisons de
traitements.
Il est à remarquer la quasi absence de la recherche sur
ce thème au niveau de l’Europe Occidentale, alors que des pays tels
que la Chine ou des pays de l’Est sont très présents.