M. AMOUDRU remercie le Président pour l'initiative de ce colloque.
Il indique que les statistiques concernant les pneumoconioses sont en France
essentiellement axées sur la gestion du risque (rentes crées,
ouverture de pensions de reversion, etc.) ; il constate la pauvreté
des données épidémiologiques détaillées
(à l'exception de quelques études pour les houillères).
Ce manque est particulièrement dommageable pour la mise au point
de nouveaux tableaux de maladies professionnelles ou leur révision.
Il rappelle l'importance de la biopersistance des particules de silice
dans le parenchyme pulmonaire. En effet celles-ci conservent leur pouvoir
cytopathogène alors même que le sujet a été
retiré de l'exposition, ce qui constitue une difficulté particulière
pour les actions préventives ou thérapeutiques envisagées.
M. COCUDE, s'adressant au Dr PUJET, souhaite connaître la proportion
d'hommes et de femmes concernées par la réhabilitation respiratoire
et si des comportements différents se manifestent.
M. PUJET : la proportion d'hommes est plus élevée en ce
qui concerne les affections dues au tabac et aux maladies professionnelles
mais les femmes sont en train de rattraper les hommes dans le domaine du
tabac. La motivation à la réadaptation est limitée,
d'une part, par le nombre de centres et de médecins au courant de
la thérapie et, d'autre part, par la présence concomitante
de tabac et d'alcool chez certains patients qu'il est nécessaire
de sevrer au préalable.
Au niveau du programme thérapeutique on constate que les femmes
sont plus rigoureuses que les hommes mais que tous progressent normalement
lorsqu'il y a motivation. Concernant les pneumoconiotiques, la réhabilitation
se révèle être la meilleure thérapie par
rapport aux médicaments ou à l'oxygène avec une amélioration
par exemple de cinquante pour cent de la distance parcourue en une période
de marche de six minutes.
Mme MINGAM : lorsque le Dr PUJET décrit la réhabilitation
respiratoire des pneumoconiotiques et les résultats éloquents
qu'il obtient, cela m'évoque tout à fait la réadaptation
des patients douloureux chroniques : actuellement, en France, plusieurs
Centres ou Services de Rééducation Fonctionnelle proposent
aux lombalgiques chroniques des programmes de « Réentraînement
à l'effort » ou de « Réactivation Physique
» qui vont leur permettre de retrouver une qualité de vie
acceptable malgré le handicap de la douleur.
Je suis heureuse de constater que pour deux types de pathologies différents,
la conduite thérapeutique à adopter suit la même ligne
directrice.
M. COCUDE demande au Dr MARQUET de tirer les conclusions de cette première
partie en ce qui concerne les mineurs atteints de pneumoconiose.