(Last update : Sat, 6 Jun 1998)
[ industrie | cgm | 1996 ]

RAPPORT SUR L'ACTIVITÉ
DU CONSEIL GÉNÉRAL DES MINES
EN 1996

I - LES MISSIONS DU CONSEIL

Les missions actuelles résultent des textes suivants :

Elles s'expriment comme suit :

A/
«Le Conseil Général des Mines est compétent en matière de mines, de carrières, de sous-sol, d'énergie, de matières premières ainsi que d'industries s'y rattachant. Le Ministre de l‘Industrie peut par arrêté étendre sa compétence à d'autres domaines.

Dans les matières de sa compétence, le Conseil Général des Mines peut procéder à des enquêtes en France et à l'étranger et prendre l'initiative de présenter toutes propositions aux ministres intéressés.

En sus des affaires sur lesquelles il est consulté en vertu des lois et règlements, il donne son avis sur des affaires qui lui sont soumises par voie ministérielle, notamment en matière de sécurité industrielle.

Il donne son avis sur des tableaux d'avancement des ingénieurs des mines».

(Art. 1er du décret 90-753).

B/
«Pour l'exercice de ses missions, le Ministre de l'Environnement dispose du Conseil Général des Mines».
(Art. 2 du décret 95-777)
(Art. 3 du décret 97-715).

C/
« Les ingénieurs généraux des Mines et les ingénieurs généraux d'autres corps techniques de l'Etat en service au ministère de l'Industrie et désignés par le Ministre après avis du vice-président du Conseil Général des Mines peuvent être chargés de missions permanentes d'inspection afin de veiller à l'application des textes législatifs et réglementaires et des directives ministérielles par les directions interdépartementales de l'industrie)».

«Les missions permanentes d'inspection visées à l'article précédent comportent :

Le domaine des différentes missions d'inspection, leur délimitation territoriale, l'affectation des ingénieurs généraux, la durée de leur mandat sont fixés par le Ministre de l'Industrie, sur proposition du vice-président du Conseil Général des Mines, ou par ce dernier agissant par délégation du Ministre».
(Art. 7 et 8 du décret 90-753).

D/
«Il (le CGM) assure avec le concours des services compétents, la tutelle sur les écoles nationales supérieures des Mines de Paris et de Saint-Etienne et les écoles nationales supérieures des techniques industrielles et des Mines d'Albi-Carmaux, d'Alès, de Douai et de Nantes».
(Art. 2, 2ème alinéa du décret 93-1272).

E/
«Le Conseil Général des Mines, l'Inspection générale de l'industrie et du commerce et l'Inspection générale des postes et télécommunications procèdent, dans leurs domaines respectifs, à l'évaluation des politiques publiques menées dans les secteurs relevant de la compétence du Ministre et à l'évaluation des actions des organismes qui mettent en oeuvre ces politiques».
(Art. 2, par. 4, 1er alinéa du décret 93-1272).

F/
«Le Service du Conseil Général des Mines assure la définition et la mise en oeuvre de la politique de formation des ingénieurs des Mines, leurs affectations et la gestion de leurs carrières».

Les tendances constatées l'année passée demeurent :


S'agissant du dernier point et faisant suite aux travaux entrepris pour la réforme de l'Etat, le projet de décret de réorganisation du ministère de l'Industrie, des Postes et des Télécommunications, présenté par le Cabinet en mai 1997, prévoyait de confier au Conseil une «mission permanente de réflexion, d'avis et de propositions se rapportant à la formation initiale et continue des cadres pour l'industrie» à une section «formation-recherche» créée au sein du Conseil Général des Mines, instance consultative distincte de l'équipe spécialisée qui assure la tutelle des écoles des Mines.

Le Conseil, en tant qu'instance d'avis, fonctionnerait alors à partir de trois sections : technique, juridique, formation-recherche.

La nécessité de cette nouvelle section partait du constat essentiel que, désormais, l'efficacité de la «matière grise» du pays, avec ses deux volets :

est l'élément déterminant du succès de toute politique industrielle.

La compétitivité de notre industrie repose sur les hommes qui l'animent, leur capacité à percevoir les besoins, à mobiliser les énergies sur un projet, à innover, à conquérir des marchés à l'étranger et à insérer harmonieusement l'entreprise dans la cité.

Elle repose également sur la richesse de l'environnement scientifique et technologique, sur son aptitude à se saisir des défis de demain et sur sa capacité à travailler efficacement avec les entreprises pour créer de nouveaux produits ou procédés répondant mieux aux besoins du consommateur et respectueux de la qualité de la vie.

Aussi, dans ces domaines vitaux pour l'industrie, le Ministre de l'Industrie s'est vu confier de longue date des responsabilités opérationnelles : il exerce la tutelle directe ou indirecte de nombreuses écoles d'ingénieurs, de centres techniques (dix sept), d'agences et d'une administration de terrain (les DRIRE) fortement impliquée dans ces questions.

Ces responsabilités doivent permettre au Ministre de peser fortement dans les discussions interministérielles, en lui assurant une capacité d'innover et d'orienter la stratégie de formation des cadres à partir d'une écoute attentive des entreprises.

Là résidait le coeur de la mission de la nouvelle section chargée plus précisément :

Dans cette perspective, un groupe de travail interne au CGM dénommé groupe «formation-innovation» a été mis en place en début d'année 1997 et a engagé des travaux sur le nouveau profil des ingénieurs et la notion de réseau d'écoles.

Le changement intervenu en juin 1997 a laissé le projet de décret en l'état. La nouvelle organisation du Gouvernement pourrait conduire à l'infléchir pour en faire un élément d'éclairage d'une politique de l'innovation intégrant la formation des cadres et entendue au sens large comme la recherche et la maîtrise, à partir de l'entreprise, de jonctions inédites...


II - ÉVOLUTION DE L'EFFECTIF DES INGÉNIEURS GÉNÉRAUX

II.1 - Situation au 1er juillet 1997

19 ingénieurs généraux sont affectés au Conseil :

MM. Abord de Chatillon, Amouyel, Barthélemy, Boisson, Cocude, Defrance, Gaudin, Hugon, Lévy, Martin, Maury, Moyen, Petit, Piketty, Scherrer, Stoléru, Suzanne, de Torquat, Woltner, Yolin.

Toutefois leur disponibilité pour les travaux du Conseil est réduite par de nombreuses mises à disposition :

M. Ferrand, ingénieur général des ponts et chaussées, en service à la Direction générale de l'énergie et des matières premières est la disposition du Conseil pour l'inspection spécialisée «énergie» des DRIRE depuis septembre 1995.

II.2- Mouvements intervenus entre le 1er janvier 1996 et le 1er juillet 1997

MM. Defrance, Yolin, Amouyel, Hugon et Abord de Chatillon ont été affectés au Conseil.

M. Bourrelier est parti en retraite le 1er janvier 1997.

II.3 - Typologie des compétences

On trouvera en annexe I et pour chaque ingénieur, une fiche biographique rappelant l'essentiel de son parcours et son expérience.

Le tableau ci-après tente un classement des diverses compétences et récapitule la situation actuelle.

II.4 - Composition des sections au 1er juillet 1997

La composition des sections et du groupe de travail formation-innovation figure en page 10 du présent rapport.


Composition des sections
du Conseil Général des Mines
au 1er juillet 1997

Ingénieurs généraux Section Juridique Section Technique Groupe de travail «Formation-innovation»
MM. Abord de ChatillonXX
Amouyel XXX
BarthélemyXX
Boisson X
Cocude XX
Defrance XXX
Gaudin XXX
HugonXXX
Martin [1]X
Maury X
Moyen [3]XX
PetitXX
PikettyXXX
Scherrer X
Stoléru X X
SuzanneX X
de Torquat [2]X
Woltner XX
Yolin XX

[1] Président de la Section Technique.

[2] Président de la Section Juridique.

[3] Président du Groupe de Travail «formation-innovation».


III - ACTIVITÉS DU CONSEIL ET DE SES SECTIONS
- du 1er janvier 1996 au 1er juillet 1997 -

III.1 - Le Conseil

A compter du 1er janvier 1996, le Conseil a adopté un nouveau mode de fonctionnement en décidant de déléguer à sa section juridique l'examen de toutes les demandes afférentes à des titres miniers ne présentant pas de novations importantes en termes techniques ou juridiques. L'assemblée plénière a été ainsi conduite à se réunir moins souvent, mais sur des dossiers plus substantiels, notamment dans le cadre des missions confiées par les ministres.

Elle s'est ainsi réunie :

III.2 - La section juridique

La section se réunit une fois par mois sauf en août.

Elle traite toutes les affaires relatives aux titres miniers.

Hormis les affaires habituelles, la section s'est longuement arrêtée, à la demande du Conseil, sur les problèmes liés à l'application de l'article 84 du Code Minier qui traite des travaux et mesures auxquels doit procéder l'exploitant pour qu'il puisse être prononcé par le Préfet l'arrêt de l'exploitation qui met fin à l'exercice de la police des mines telle qu'il est prévu par le Code Minier. L'avis émis à ce sujet le 16 septembre 1996 est joint en annexe. Il a conduit le Ministre à saisir également le Conseil d'Etat d'une demande d'avis le 4 février 1997.

Depuis, les affaissements survenus en octobre et en novembre 1996 à Auboué, puis en mai 1997 à Moutiers en Lorraine, dans les zones anciennement exploitées par les mines de fer ont souligné de façon aigüe les problèmes posés. La Direction générale de l'énergie et des matières premières a mis en place un groupe de travail élargi consacré à la gestion des séquelles des grandes exploitations minières. Ce groupe est présidé par l'ingénieur général D. Petit qui a simultanément été chargé d'une mission spéciale par le Ministre.

Parallèlement, la section a examiné la question de l'éventuelle qualification de «risques naturels» à donner aux risques liés à des anciennes exploitations de mines et carrières. Elle a émis à ce sujet un avis joint en annexe, lors de sa séance du 17 juin 1996.

D'une manière générale, face à un contexte qui pousse à déresponsabiliser excessivement, au détriment de l'Etat, les individus, les collectivités, les entreprises par rapport aux risques qu'ils doivent affronter, la question est de mieux éclairer les partages de responsabilités et les obligations qu'impliquent une législation et une réglementation s'exprimant nécessairement en termes généraux et ramassés, alors que la reconstitution de l'état du sol et du sous-sol qui prévalait avant l'exploitation minière est impossible.

L'assimilation, aisément faite entre de grands opérateurs miniers publics comme les Charbonnages de France, et l'Etat, peut, dans ce domaine ajouter à la confusion.

La nécessité de ne pas hypothéquer lourdement toute valorisation future des ressources du sous-sol doit être présente dans ce travail. A défaut pour la puissance publique de le mener à bien, les tribunaux apporteront seuls les clarifications nécessaires à partir des contentieux ouverts.

Enfin la section a examiné pour avis le projet de décret d'application de l'article 109 du Code Minier qui permet, à défaut d'accord du propriétaire du sol, de définir des zones où sont accordées des permis exclusifs de carrières pour satisfaire les besoins des consommateurs, l'intérêt économique national ou régional, en raison de l'insuffisance des ressources connues et accessibles pour tel ou tel minéral. La novation de ce projet réside dans le fait que le décret de création des zones sera désormais contresigné par le Ministre chargé de l'environnement et que les arrêtés de délivrance des permis seront pris conjointement par les ministres chargés de l'industrie et de l'environnement.

III.3 - La section technique

La section se réunit une fois par mois sauf au mois d'août. Les traits saillants de son activité ont été les suivants :

En dehors de ces points marquants, la section technique :

III.4 - Groupe de travail «formation-innovation » (GT/FI)

Constitué au 1er janvier 1997 dans la perspective de la création d'une section «formation-recherche», le groupe s'est réuni trois fois en séance plénière en présence des directeurs des écoles des Mines. Il a engagé des analyses sur deux sujets essentiels pour fonder l'avenir : On trouvera en annexe VI la note établie dans ce cadre par l'ingénieur général J.M. Yolin, intitulée : Compte tenu du désir du Ministre d'engager plus explicitement les écoles liées au ministère dans une démarche de progrès partant des besoins de l'industrie, et matérialisée par ailleurs par l'adhésion à une charte, les membres du GT/FI ont participé aux différents groupes de travail mis sur pied pour l'établissement de cette charte.


IV - LES MISSIONS D'ÉTUDES OU D'ANIMATION

IV.1 - Missions engagées en 1995 et terminées en 1996

IV.2 - Missions engagées en 1996 et terminées au 1er juillet 1997 (hors réforme de l'État)

IV.3 - Missions engagées en 1996 et non terminées au 1er juillet 1997 (hors réforme de l'État)

IV.4 - Missions engagées au premier semestre 1997 et achevées au 1er juillet 1997

IV.5 - Missions engagées au 1er semestre 1997 et non achevées au 1er juillet 1997 (hors réforme de l'État)

IV.6 - Missions demandées à des ingénieurs généraux des mines participant à la Mission d'Inspection Spécialisée de l'Environnement (MISE)

IV.7 - Missions se rapportant à la réforme de l'État

On trouvera en annexe II des fiches se rapportant aux missions achevées en précisant, dans la mesure du possible, les principaux résultats.

IV.8 - Missions d'animation, de coordination ou de représentation

Outre les missions d'études, les ingénieurs généraux ont continué à assurer un certain nombre de missions d'animation, de coordination ou de représentation. Au cours de la période passée en revue, ces missions ont été les suivantes :


V - L'INSPECTION DES DRIRE

17 inspections ont été faites en 1996 qui se décomposent de la façon suivante :

Le comité de l'inspection s'est réuni le 16 septembre 1996 ainsi que le 24 juin 1997.

Comme chaque année, un rapport sur l'état des DRIRE a été établi. On trouvera en annexe VII les conclusions des rapports 1996 et 1997.


VI - LA GESTION DES CARRIÈRES DES INGÉNIEURS DES MINES - SERVICE DU CONSEIL GÉNÉRAL DES MINES

Le service du Conseil Général des Mines (SCGM) assure «la définition et la mise en oeuvre de la politique de formation des ingénieurs des Mines, leurs affectations et la gestion de leurs carrières». Le chef du service et son adjoint sont affectés à mi-temps au SCGM et organisent, pour leur autre mi-temps, la formation des ingénieurs des corps techniques de l'Etat à l'école des Mines de Paris.

VI.1 - Gestion des dossiers individuels

Les différentes décisions de principe prises dans une carrière sont officialisées administrativement dans le cadre du statut général des fonctionnaires. C'est le SCGM qui est responsable de ces procédures administratives.

En 1996, il a pris à cet effet 156 arrêtés, dont 23 mutations, 24 détachements, 10 mises en position hors cadres, 33 disponibilités, 9 radiations des cadres et 1 mise à la retraite. 9 réintégrations ont été prononcées, 2 services à temps partiel et 1 mise sous les drapeaux. Quelques cas particuliers de détachement nécessitent des négociations parfois longues avec les ministères de la Fonction Publique et du Budget. Le SCGM prépare également les décrets de nomination des ingénieurs et ingénieurs généraux des Mines.

Les progressions de carrières ont conduit à prendre 5 arrêtés collectifs d'avancements de grade (ingénieurs généraux, ingénieurs en chef, et de première classe), 2 arrêtés d'avancements d'échelon, un arrêté de réductions d'ancienneté et 2 arrêtés prévoyant des indemnités compensatrices.

Depuis mars 1995 la nouvelle commission (dite «commission pantouflage») instituée par le décret d'application du 17 février 1995 et chargée de vérifier la compatibilité des fonctions publiques et privées se réunit toutes les trois semaines. Le chef du service ou son adjoint y siègent pour les dossiers de leur compétence. 26 dossiers d'ingénieurs des Mines y ont été présentés en 1996.

Le chef du service et son adjoint rencontrent régulièrement les ingénieurs des Mines en tête-à-tête pour examiner avec eux le déroulement de leur carrière.

En 1996 on peut estimer à 260 le nombre de ces entretiens d'environ une heure (sans compter plus de 100 entretiens avec les ingénieurs-élèves des Mines dans le cadre de l'école des Mines de Paris). Le vice-président reçoit par ailleurs individuellement les ingénieurs qui le désirent.

Enfin, le service se tient informé des opportunités de postes au sein de l'administration qui sont susceptibles d'employer des ingénieurs des Mines en rencontrant notamment les directions des administrations qui sont susceptibles d'employer des ingénieurs des Mines.

VI.2 - Gestion collective

Dans le cadre de procédures collectives, le service a organisé en 1996 trois concours de recrutement d'ingénieurs des Mines, a recruté et nommé 15 ingénieurs-élèves et a recruté une personne par examen professionnel. En dehors du concours de recrutement des élèves de l'Ecole Normale Supérieure dont le président du jury est le directeur de l'école, les autres jurys ont été présidés par des ingénieurs généraux des Mines :

Le service s'attache à présenter le fonctionnement du Corps des Mines, en particulier aux candidats potentiels aux concours. Il édite à cet effet des brochures de présentation et organise des réunions d'information.

Il gère les mécanismes d'attribution de primes aux ingénieurs des Mines en activité en administration centrale en veillant à récompenser les mérites et les responsabilités exercées.

Deux commissions administratives paritaires (CAP) ont été organisées en 1996 afin de donner des avis sur les mouvements de carrières des ingénieurs des Mines.

Le service édite un bulletin (2 livraisons en 1996) qui résume les évènements de carrière importants des ingénieurs des Mines et fait le point sur certaines évolutions de la réglementation.

Il édite également un annuaire annuel de tous les ingénieurs des Mines, qui comprend depuis 1996 des notices bibliographiques et qui intègre dans sa version 1997 les adresses électroniques de ceux des ingénieurs qui les ont fournies.

Le service contribue à l'organisation de rencontres régulières entre les ingénieurs des Mines, qu'il s'agisse des ingénieurs-élèves, des ingénieurs en début ou milieu de carrière ou de ceux occupant des responsabilités éminentes.

L'année 1996 a été marquée par l'application de fortes contraintes sur les effectifs, notamment en raison de l'objectif de réduire les effectifs de la fonction publique fixé par le Gouvernement, ce qui s'est traduit dans les mécaniques budgétaires.

Le service assure également le secrétariat de la commission d'orientation des carrières de recherche, qui s'est réunie une fois en 1996.

A la demande du vice-président, le service effectue des études relatives à l'évolution à moyen et long terme du profil des ingénieurs des Mines et de leurs déroulements de carrières. Elles permettent de prendre les décisions relatives au recrutement, à la formation et d'orienter les ingénieurs des Mines.


VII - LA TUTELLE DES ÉCOLES DES MINES

VII.1 - La formation

VII.1.1- L'achèvement de la montée en puissance des deux nouvelles écoles

La montée en charge des écoles de Nantes et d'Albi-Carmaux s'est poursuivie selon le programme initial.

En matière de recrutement d'élèves, l'école des Mines de Nantes a offert 72 places en 1994 au concours d'admission (voir infra), puis 96 places en 1995, 108 en 1996 et 120 en 1997. La première promotion de diplômés issus de la formation initiale est sortie en juin 1996. Le Premier Ministre, en présence des trois collectivités locales, a inauguré les nouveaux locaux de l'école le 18 février 1995.

A l'école des Mines d'Albi-Carmaux, la croissance des promotions en formation initiale s'est poursuivie au même rythme qu'à Nantes ; après avoir recruté 84 élèves par la voie du concours en 1995, 90 en 1996, le nombre de places offertes au concours de 1997 s'élève à 108. Elèves et personnel ont emménagé en décembre 1995 dans les nouveaux locaux de l'école qui ont été inaugurés par le Ministre de l'Industrie le 17 octobre 1996. 

VII.1.2 - Évolution des effectifs d'élèves

Au cours de l'année scolaire 1996-1997, les écoles des Mines ont accueilli 3.698 élèves (3481 en 1995-1996) : 2.758 en formation initiale et formation continue diplômante (2.577 en 1995-1996), 160 en années de spécialisation (149 en 1995-1996) et 780 élèves-chercheurs (755 en 1995-1996).

Le plan décennal de développement avait programmé pour la période 1989-1996 un doublement des effectifs d'élèves, toutes formations confondues. A la rentrée 1996, les effectifs des élèves des écoles des Mines ont crû de 76 % par rapport à 1989, réalisant à 88,8 % les objectifs du plan décennal. Ce chiffre, comparé à celui de 1995 (92,1 %), reflète d'une part les conséquences du tassement de l'offre d'emploi d'ingénieurs dont les écoles des Mines ont dû tenir compte et, d'autre part, les difficultés de recrutement de candidats en formation continue diplômante.

La filière de formation continue diplômante créée il y a trente ans dans les écoles nationales supérieures des techniques industrielles et des Mines (ENSTIM), dans le cadre de l'arrêté «Fontanet», a connu dans la première moitié du plan décennal un développement sans précédent, y compris lors du démarrage des écoles de Nantes et Albi. Depuis trois rentrées, les difficultés de recrutement sont de plus en plus sensibles, conséquence de la crise économique qui a rendu plus difficile le départ des techniciens de leur entreprise et a conduit les entreprises à baisser les financements des actions de formation de longue durée pour leurs cadres intermédiaires, phénomènes accentués par la limitation à un an de la prise en charge de stagiaires dans le cadre des congés-formation. Même si la décroissance paraît enrayée, la situation difficile est vraisemblablement appelée à durer. Aussi, les ENSTIM, soucieuses de maintenir une formation ouverte à la promotion sociale, réfléchissent-elles à une rénovation du dispositif actuel en parallèle avec le développement d'autres types de formation, au travers desquelles l'apprentissage au niveau ingénieur pourrait être développé.

La formation par la recherche a connu un essor certain en début de période (de 1989 à 1994) ; depuis peu les effectifs marquent une légère régression. Cette faible croissance est liée d'une part aux limitations du dispositif traditionnel de financement des thésards et, d'autre part, aux craintes nées de difficultés observées sur le placement des docteurs dans les entreprises. Elles conduisent à réfléchir à la mise en place d'une véritable «école des doctorants» destinée à mieux préparer leur entrée dans l'industrie.

En revanche, les centres de recherche ont continué à se développer.

VII.1.3 - Évolution des modalités de recrutement en formation initiale

VII.2 - La recherche

VII.2.1 - Une recherche finalisée, au service des entreprises

En matière de recherche orientée, les écoles des Mines occupent une place enviable parmi les autres grandes écoles de France et leurs équivalents à l'étranger. Cette recherche orientée se traduit à la fois par une importante activité de contrats industriels et de transfert de technologie avec des grands groupes industriels, des PME-PMI en France et à l'étranger, et par une participation active aux programmes de recherche de l'Union européenne. En 1996, le chiffre d'affaires global des contrats de recherche et du transfert technologique a atteint près de 160 millions de francs.

La recherche finalisée pour des PME-PMI, qui se traduit par des transferts de technologies et de savoir-faire, se développe à un rythme soutenu dans l'ensemble des Écoles des Mines puisque les contrats avec ces entreprises représentent environ 15 % du chiffre d'affaires de la recherche contractualisée. Le montant des contrats européens dans la recherche orientée des écoles des Mines a été voisin de 35 millions de francs en 1996, soit 21,7 % du chiffre d'affaires global.

VII.2.2 - Valorisation de la recherche et création d'entreprises

Les liens des laboratoires et centres de recherche des écoles des Mines avec le monde industriel se traduisent également par une valorisation permanente sous forme de brevets. Transvalor, filiale d'Armines qui gère les licences de brevets et de logiciels, réalise environ 16 millions de francs de chiffre d'affaires par an : 70 brevets sont maintenus en France et à l'étranger, en plus de 160 dépôts.

Par ailleurs, les écoles des Mines favorisent activement la création d'entreprises soit par le transfert de savoir-faire de certains de leurs laboratoires vers des entités à caractère commercial, soit en aidant de jeunes créateurs à monter leurs projets (aide scientifique, technologique et logistique).

VII.2.3 - Le Conseil d'évaluation scientifique

Ces activités de recherche font l'objet d'une évaluation permanente assurée notamment par le Conseil d'évaluation scientifique des écoles des Mines. La composition du Conseil a fait l'objet d'une concertation avec le ministre chargé de la recherche, dans le cadre du financement qu'il accorde aux écoles sur le BCRD. La composition du conseil reflète la répartition entre les disciplines scientifiques représentées dans les activités de recherche des écoles ainsi que le souci d'équilibrer les poids relatifs de la recherche universitaire et de la recherche industrielle finalisée pour les entreprises. Le Conseil d'évaluation scientifique, placé sous la présidence de M. Edouard Brézin, Président du Conseil d'administration du CNRS, a relancé ses travaux d'examen des activités de recherche des écoles des Mines.

Une première réunion tenue le 7 mai 1996 a permis de valider la méthode de travail par audits au sein des établissements et de définir les thèmes des premiers audits qui concernent d'une part l'ensemble des activités de recherche menées à l'école des Mines de Nantes et, d'autre part, le thème scientifique du génie des procédés au sein des écoles.

L'audit sur la recherche à l'école des Mines de Nantes s'est déroulé les 14-15 octobre 1996 et 5 novembre 1996 sous la conduite de M. Brézin. Le rapport d'audit, présenté et validé par le Conseil dans sa séance du 10 décembre 1996, souligne la qualité de la recherche menée dans les laboratoires et du projet pédagogique, tout en formulant des recommandations sur l'organisation des équipes de recherche, du choix et de l'orientation de certains thèmes de recherche et de l'intégration des élèves-chercheurs dans la vie de l'école.

VII.3 - Les moyens budgétaires

VII.3.1 - Le plan décennal de développement des écoles

En 1990, a été lancé à l'initiative du Gouvernement le plan de développement des écoles des Mines visait au triplement des effectifs fournis à l'horizon 2000 ; il comprenait la création de 2 nouvelles écoles à Nantes (à partir de 1990) et Albi-Carmaux (à partir de 1991).

Quantifiées année après année, en fonction d'indicateurs directement liés aux activités d'enseignement et de recherche, les ressources budgétaires des écoles des Mines devaient croître selon les règles suivantes :

Quant à la montée en puissance des nouvelles écoles (Nantes et Albi-Carmaux), elle a été intégrée selon un principe de croissance en 4 marches (les 4 années d'école) afin qu'à terme, elles atteignent les moyens budgétaires des écoles de référence (Alès et Douai).

Un programme d'investissement avait été dressé : il recensait les opérations programmées conditionnées par un engagement des collectivités territoriales, et pour Albi, du FEDER, à la même hauteur que celui de l'Etat. Au total, le budget de construction des deux nouvelles écoles s'établit à 400 MF pour chacune avec une participation de l'Etat de 160 MF pour chaque projet.

VII.3.2 - Réalisation du plan

La loi de finances initiale pour 1997 marque un écart par rapport aux prévisions du plan décennal ; l'exécution budgétaire grevée d'annulations de crédits approfondit encore cet écart.

VII.3.3 - Un plan décennal consolidé

En 1996, la tutelle des écoles avait été amenée à faire le constat que l'évolution des effectifs d'élèves, notamment en formation continue diplômante, et celle des moyens budgétaires, marquaient un palier par rapport aux prévisions initiales. Elle a été ainsi conduite à proposer une révision du plan décennal adopté pour la période 1989-2000.

C'est ainsi qu'un plan décennal consolidé qui court jusqu'à l'an 2000 (années scolaires 1997-1998, 1998-1999, 1999-2000) a été élaboré ; ce plan consolidé marque un ajustement de la prévision de recrutement d'élèves dans toutes les filières (formation initiale, formation continue diplômante, années spéciales, élèves-chercheurs) qui est toutefois différencié selon les écoles, pour prendre en compte, par exemple, l'absorption de l'école pour les études et la recherche en informatique et électronique (EERIE) par l'école des Mines d'Alès.

Pour la période 1997-2000, les effectifs d'élèves des anciennes écoles seront stabilisés, à la réserve près des augmentations résiduelles résultant de la dynamique antérieure de croissance. Quant aux nouvelles écoles de Nantes et Albi-Carmaux, elles poursuivront leur développement afin d'atteindre la masse critique en matière d'effectifs d'élèves pour les rendre comparables aux deux autres écoles de référence : Douai et Alès.

Il est à noter que le plan décennal consolidé acte l'importante décroissance de la formation continue diplômante, décroissance qui paraît cependant aujourd'hui

stabilisée. Un nouveau régime pourrait être envisagé en ce domaine si la formation professionnelle trouve son essor, dans des voies nouvelles, tel l'apprentissage au niveau ingénieur.

Les principales priorités de ce plan sont :

VII.4 - Le chantier statutaire

Les projets de modification des statuts des écoles des Mines ("décrets-balais"), afin de parvenir à la cohérence des dispositions en ce qui concerne les sanctions pédagogiques, les formations doctorales, et d'opérer un toilettage en matière budgétaire, ont été soumis à la concertation interministérielle.

Les dispositions concernant les formations doctorales des écoles des Mines, remis en cause par le ministère chargé de l'enseignement supérieur, font l'objet d'un nouvel examen par les ministères concernés.

VII.5 - Les personnels

La modification du statut des enseignants des écoles des Mines comportant l'homogénéisation des appellations avec l'enseignement supérieur ainsi que l'application du protocole «Jospin», introduisant des passerelles de recrutement par la voie du concours interne, a été soumise au ministère de la Fonction Publique, avant d'être présentée au Comité Technique Paritaire ministériel.

Comme suite au compte rendu de la réunion interministérielle du 21 mai 1997, les agents contractuels sous statut Etat seront basculés, en PLF 1998, sur le budget des établissements. Cette mesure effective au 1er octobre 1998 doit s'accompagner du décret régissant les dispositions statutaires de ces agents rattachés aux écoles. Ces textes immédiatement applicables aux contractuels propres des écoles, uniformiseront et clarifieront les modalités de recrutement et de gestion de l'ensemble des agents contractuels.

VII.6 - La démarche de progrès

Le Ministre de l'Industrie a incité fin 1995 les écoles relevant de son ministère, à s'engager plus résolument dans une démarche de progrès dans quelques domaines importants :

Cette démarche, qui serait consignée par l'adhésion à une charte, devrait pour chaque école se concrétiser par la définition d'un projet suivi et évalué à partir d'un référentiel qu'elle proposera et qui devra être validé.

Des groupes de travail chargés d'inventorier dans ces domaines des pistes, expérimentations ou réalisations de progrès, ont été mis sur pied pour éclairer les écoles et constituer entre elles des lieux d'échanges. Les ingénieurs généraux des Mines membres du groupe de travail formation-innovation y ont participé.

La création, à partir de structures existantes, d'un observatoire central des métiers et des formations qui pourrait également être un point d'échange avec les associations d'ingénieurs et les fédérations professionnelles, est également envisagée pour éclairer la démarche des écoles.

Enfin, une réflexion ouverte et prospective sur les orientations stratégiques relatives à des sujets essentiels de la formation des cadres des entreprises et du fonctionnement des écoles a été engagée, en particulier par le groupe de travail formation-innovation du Conseil. Elle a été marquée notamment par la contribution de l'ingénieur général Yolin, déjà citée, qui figure en annexe VI.


VIII - LES ANNALES DES MINES

A partir de 1996, la revue comprend désormais trois séries, destinées à terme à s'équilibrer en nombre de pages et de numéros annuels (quatre par an pour chaque série), chacune visant des publics différenciés et s'appuyant sur un projet éditorial spécifique.

«Gérer & comprendre» a publié quatre numéros en 1996, s'ajoutant au numéro spécial qui a célébré ses dix années d'existence.

«Réalités industrielles», qui jusqu'à l'apparition de la troisième avait un régime de croisière de sept à huit numéros par an, doit adopter un rythme trimestriel. L'année 1996 a donc été marquée par une forte activité, liée à cette transition. Au titre du reliquat 1995, deux numéros double ont été publiés : «L'industrie de l'invisible» consacré à la production de service, et «La Mine au XXIème siècle», explorant la place de l'industrie française à cet horizon. Au titre de 1996 proprement dit, trois numéros dont les deux doubles : «Regards de jeunes ingénieurs sur la réalité industrielle», «La qualité» et «Des autoroutes de l'information, pour quoi faire ?».

Quant à la série «Responsabilité & Environnement», née en 1996, elle a atteint son rythme de croisière à la fin de l'année, avec quatre numéros publiés traitant de thèmes aussi variés que les séismes, les barrages-réservoirs, le principe de précaution, la gestion de l'eau, ou encore les leçons de la catastrophe de Tchernobyl.