Ces
technologies Digital Subscriber Line (DSL: ligne
d'abonné digitale)
www.adsl.com/adsl/adsl-forum.html ou
www.modem-fr.com/adsl
utilisent la bande de fréquence entre 4 Kilohertz à 1
Mégahertz actuellement inutilisée (et même
éliminée par un filtre pour autoriser le multiplexage de la voix
en technologie téléphone traditionnelle (0 à 4 kHz)) :
Le cuivre était jusqu'à présent volontairement
sous-utilisé pour des raisons historiques, car la voix ne
nécessitait pas un débit d'information plus grand et il
était ainsi très commode en décalant tout simplement les
fréquences des lignes actives au niveau du concentrateur, de
faire transiter simultanément depuis celui-ci (d'où son nom) vers
l'autocommutateur des dizaines de conversations sur le même fil,
en les localisant côte à côte dans les bandes 0-4khz,
4-8khz, 8-12khz,...)
Avec la traditionnelle paire de cuivre torsadée, qui dessert le
particulier, les technologies DSL doivent permettre de
Il n'en serait évidemment pas de même si le client final
hébergeait un serveur ce qui est techniquement tout à fait
possible
Moyennant un simple modem adapté (1000F aujourd'hui mais qui devrait
descendre à 500F), installé sur les concentrateurs de la boucle
locale, on peut ainsi obtenir une bande passante de l'ordre de 8
mégabit/s (2 mégabit/s pour l'ADSL lite un peu moins
onéreux, car il prend des marges de sécurité entre les
bandes de fréquences, ce qui permet une installation plus fruste)
La technologie DSL n'exige aucun investissement supplémentaire sur les
lignes: elle utilise les paires torsadées ordinaires installées
pour l'analogique ou le RNIS, dans la mesure toutefois où elles sont
assez récentes, ce qui est le cas en France (les lignes anciennes
étaient équipées de bobines "poupin" qui neutralisaient de
larges bandes de fréquences)
Ces technologies permettent pour 150 à 300F de coût forfaitaire
par mois (40$ aux US, 160F en suède) d'avoir un accès permanent
à haut débit à internet tout en conservant sur la
même ligne un accès téléphonique classique (mais
bien entendu la plupart des communications basculeront sur IP, rendant ainsi
le téléphone totalement gratuit, puisque outre l'accès
internet à haut débit (permettant la réception de
vidéo à haute définition, en même temps qu'une
navigation rapide sur internet)
La technologie DSL offre jusqu'à 16 lignes
téléphoniques, ce qui bousculera sans doute quelques
modèles économiques et explique le peu d'empressement des
opérateurs historiques pour aller de l'avant: (les propositions
actuelles sont extrêmement "bridées" débits limités,
adresse IP non fixe et voie montante très limitée en terme de
débit pour éviter de concurrencer les lignes louées,
véritables vaches à lait)
Le CNET
www.cnet.fr estime possible de
raccorder 40 à 50 % de la population à un débit de 8
Mégabit/s.
Tactis a publié une étude cartographique montrant la
population desservie et les "zones d'ombre"
www.tactis.fr/documentation/TACTIS-ADSLjuin2001.PDF
Cette bande passante peut être partagée de différente
façon entre "l'émission" et la "réception" d'information
("voie montante" et voie "descendante"). Usuellement un internaute
reçoit plus qu'il n'émet et l'optimum conduit donc à un
partage "asymétrique" entre les deux voies (Asymetric DSL:
ADSL). L'ADSL représente actuellement 58% du marché de l'XDSL
La lenteur actuelle du développement de cette technologie, techniquement parfaitement au point, est due au fait que les concentrateurs, où se situent ces fameux filtres passe-bande éliminant le signal au-delà de 4 kHz, se trouvent sur à l'intérieur de la boucle locale, et donc jusqu'à mi 2001 dans les faits, inaccessibles à la concurrence (celle-ci n'a aujourd'hui accès au mieux qu'aux autocommutateurs, points d'entrée dans les boucles locales, vers qui convergent les concentrateurs):
Seul l'opérateur de cette boucle (en fait quasi exclusivement l'opérateur historique) peut de ce fait mettre en oeuvre cette technologie révolutionnaire.
Ses concurrents, regroupés dans le "Collectif libre ADSL" www.libreadsl.org accusent France Télécom de ne pas respecter les échéances fixées par l'autorité de régulation (le 1er janvier 2001) en usant de tous les moyens (informations fausses ou incomplètes, fourniture de documents papiers inexploitables, retards de transmission, facturations abusives, tarifs exorbitants, installation de filtres mettant hors service l'ADSL proposé par son concurrent Mobius à la Réunion (et démarchant ses clients pendant ce temps : France Télécom a fait l'objet d'une condamnation le 11 Avril 2001...), procédures judiciaires abusives cherchant à affaiblir un concurrent (jugement de juin 2001 / One.Tel),
Ils l'accusent de bloquer l'arrivée des concurrents sur le marché, contraignant même ainsi au dépôt de bilan certains des nouveaux entrants comme Mangoosta ou Subiteo qui ne pouvaient financer cette période de paralysie et d'incertitude (de surcroît à un moment où les investisseurs adoptent une politique d'extrême prudence) ou à un retrait du marché comme ce fut le cas de l'américain Covad.
L'ART estime en juin 2001 que "Cette situation pourrait être de nature à révéler un comportement prédateur" Une plainte, qui pourrait être suivie d'autres, a été déposée en février 2001 devant le conseil de la concurrence par un concurrent s'estimant lésé (9 Télécom) mais Pierre Goubet de Mangoosta estime "pour lui une amende même lourde est probablement préférable à une concurrence réelle sur la boucle locale"
Cette situation n'est pas propre à notre pays et en août 2001 la commission européenne a décidé de lancer une nouvelle enquête afin d'analyser les éventuels abus de position dominante et de lancer les procédures appropriées avec ce commentaire:"ce secteur demeure en l'absence de dégroupage effectif, le moins concurrentiel des télécom en europe". En Italie l'opérateur historique a été condamné à une amende de 70M€ par le gendarme de la concurrence ... sur une plainte de la filiale de France Telecom (Infostrada)
Par ailleurs le retard dans l'arrivée de la concurrence se traduit par des prix élevés (le double de la Suède ou l'opérateur historique a du céder 40% de part de marché aux nouveaux entrants, et du Canada ou déjà en 2000 le prix moyen d'un accès illimité à haut débit était de 28€ par mois) et par voie de conséquence un retard dans le développement préjudiciable tant aux entreprises traditionnelles qu'aux producteurs de contenu (e-learning, médias,...): avec une population moitié de la notre, le Canada compte 6 fois plus d'internautes connectés à haut débit
Ceci permet de comprendre l'enjeu considérable dans tous les pays européen de l'ésotérique "bataille du dégroupage" qui donnera l'accès à la concurrence jusqu'à ce fameux filtre |
"les
opérateurs européens semblent plus désireux de promouvoir
leur offre RNIS, dont le débit est très inférieur
mais qui présente l'avantage de préserver les recettes de la
téléphonie locale et de ne pas menacer le métier
très lucratif des liaisons louées" rapport Aftel 1999
en août 2001 l'ART a renouvelé son appel à la baisse de ces tarifs très rémunérateurs pour l'opérateur historique (1,3G€, +13%), qui conserve là encore un monopole de fait, mais très pénalisants pour les entreprises Lors de nos missions aux USA nos interlocuteurs nous ont indiqué qu'ils considéraient cette technologie comme obsolète |
Ceci permet également de comprendre pourquoi l'opérateur historique risque de n'installer l'ADSL que dans les zones où il y sera contraint par la concurrence du câble, accentuant ainsi encore les distorsions dans l'aménagement du territoire voir page 309
La CCI du Cantal a du organiser une pétition de ses industriels pour obtenir l'ADSL
Il est également compréhensible qu'en l'absence de contraintes il se limite à des offres très bridées (limitation du débit et surtout de la bande montante pour empêcher l'installation de serveurs à domicile) afin de ne pas concurrencer inutilement les lignes louées qui représentent aujourd'hui un précieux pactole.
Si cette situation se poursuit ce serait au premier degré une nouvelle pénalisation pour nos PME, et au second degré une nouvelle source de retard pour le développement du marché national, et donc de nos entreprises
ECTA, the "European Competitive Telecommunications Association", a publié une étude sur l'état du dégroupage en europe www.ectaportal.com/ecta2001/ecta_home/geneva_release.htm Il estime que les opérateurs nouveaux entrants ne luttent pas encore à armes égales avec les opérateurs historiques.
Tableau complet de la situation des pays européens en juillet 2001 www.ectaportal.com/ecta2001/ecta_home/llu.htm
Evariste
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(Last update : Fri, 9 Feb 2007) |