Trop peu
de marchands en France se soucient de la logistique. La croyance dans
l'idée que "l'intendance suivra" ressort clairement de
l'enquête réalisée par l'Irepp et l'Afcee
(enquête Afcee - Irepp 1998).puisque ce facteur n'intervient qu'en
11ème position (7 % de réponses) très loin
derrière les paiements sécurisés (1ère
position, 43 % des réponses) alors que nous avons vu plus haut
l'importance très relative de ce dernier facteur. Symétriquement
84% des transporteurs n'envisageaient pas la nécessité
d'évoluer!
Pourtant la même enquête montre que dans la plupart des secteurs
les frais d'expédition (qui ne sont qu'une partie de la chaîne
logistique) représentent 30 % du coût du produit (fleurs,
habillement) à 70 % (alimentaire, gastronomie) et même
jusqu'à 100 % pour la librairie.
Quand vous achetez une livre chez Amazon, la moitié de la facture
va chez le transporteur qui gagne de l'argent et la moitié chez le
libraire ... qui en perd.
Il s'agit donc d'une composante en fait essentielle du commerce
électronique et qui ne se réduit pas aux frais
d'expédition car en fait, pour être en mesure de répondre
sans délai aux commandes c'est toute la chaîne qu'il faut
maîtriser: approvisionnement, sous-traitance, gestion des flux de
production, gestion des stocks, conditionnement, expédition, reprise des
produits défectueux, SAV.
Comme le dit le slogan rappelé par Paul Soriano directeur de
l'Irepp et inventeur du concept "d'infogistique"
http://www.irepp.com
"du fournisseur de votre fournisseur au client de votre client"
Ce sont sans doute ces contraintes logistiques qui amènent la grande
distribution française à une telle prudence (sans
doute justifiée) car leur logistique est peu adaptée à la
VPC, et les produits commercialisés ne s'y prêtent guère
(les plus optimistes n'envisagent pas de dépasser 5 à 10% du
marché):
Ce secteur utilise pleinement les outils internet pour son fonctionnement
propre et pour ses approvisionnements (voir en particulier l'initiative de
Carrefour avec Sears et Metro dans une market place mondiale
"GlobalNetExchange" et celle de Auchan, Casino et 10 autres groupes de
distribution dans "WorldWide Retail Exchange", visant chacune un montant
annuel de transactions de plus de 200 Milliards de dollars)
Par contre les initiatives tournées vers le client final restent
aujourd'hui très limitées et n'osent même pas utiliser
le capital d'image de la marque car ce n'est paradoxalement pour
cette profession, sans doute pas là, qu'il y a le plus à gagner:
en effet la force de la grande distribution réside dans sa
capacité d'achat et sa logistique amont qui lui permet d'écraser
les prix, par contre la logistique aval, de la palette au placard du client,
est effectuée par ce dernier. Or ce système de transport
"capillaire" est extrêmement complexe et onéreux, c'est un
métier à lui seul ... et ce n'est pas celui des grandes surfaces!
Aux US les résultats ne sont pas toujours probants "dans
l'e-picerie, au rayon déconfiture on trouve Peapod"
souligne avec humour Michel Lo de Ft Presse
http://www.ftpress.com/)
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(Last update : Fri, 9 Feb 2007) |