Internet
est un outil particulièrement adapté pour le fonctionnement de
communautés de tous types.
Leur première préoccupation est en général de
mettre en commun les informations ou la documentation qui leur est
spécifique à travers un site web protégé ou non par
une clef d'accès et de développer les moyens d'échange
entre membres et le travail collectif (messagerie, IRC, new group,
groupware, ...).
Il s'avère fréquemment que ces communautés ont des besoins
communs de produits ou de services (transport, outillage, équipements
sportifs, spectacles... par exemple).
Elles sont bien entendu les mieux à même de définir de
façon précise leurs spécifications : les chirurgiens ou
les radiologues sont par exemple les mieux placés pour élaborer
le cahier des charges de leur futur matériel.
Essayons d'analyser "l'économie" de la communauté en terme de
marketing :
La valeur du "fonds de commerce" que représente un client dont vous
connaissez les habitudes de consommation et qui vous fait confiance (que l'on
peut calculer à travers la valeur boursière des entreprises
Internet dont c'est le capital principal) peut-être estimé
à une somme variant de quelques centaines à quelques milliers de
$
Il correspond à l'avantage économique que représente
une connaissance fine de ses goûts et de ses diverses
caractéristiques (solvabilité, localisation, profession,
ethnie,...) permettant de lui faire des propositions commerciales pertinentes
L'économie d'une communauté consiste en fait à mutualiser
ces sommes et de les conserver à son profit ou, comme nous le verrons
plus loin
(
voir page 120), de celui qui la
fédère (l'infomédiaire) au lieu de se la laisser
" dérober " par les sites que vous visitez
De cette analyse découlent deux conséquences majeures :
Robert Eaton
PDG de Chrysler lui-même soulignait que grâce
à l'information abondante et pertinente du client (il sait avec
autobytel
www.autobytel.com à quel prix le
concessionnaire achète la voiture) "le rapport de force est
inversé".
Le géant General Motors ouvre un extranet, un site web, et crée en août 1999 une filiale e-GM pour essayer reprendre le contrôle de ses propres concessionnaires, contrôle quelque peu mis à mal par ce même autobytel cf page 129 et en 2001 il confie à la start-up la mission de développer un site pour ses propres concessionnaires www.autobytel.com/content/home/help/pressroom/pressreleases/index.cfm?id=4;4& ;action=template&ArticleID=137128 |
Son handicap structurel se transforme dans ce contexte en avantage compétitif.
On voit en particulier apparaître des intermédiaires qui fédèrent des communautés
Communauté des chirurgiens, Surgery on ligne
www.ortopedie.com, des architectes bretons,
www.architecture-services.com, les laboratoires
d'analyses médicales de l'Ouest
www.biologistes-village.com les imprimeurs
www.imprimfr.com , les camionneurs
américains
www.layover.com pour leurs
achats de gazoil ou d'assurance ou les acheteurs de fuel de
Genève (Global Interactive City
www.gkb.com):
Firefly, Wired, Netgame, Parent Soup, et bien d'autres se sont placés sur ce créneau majeur (une excellente analyse dans Net Gain publié par l'université de Harvard www.hbsp.harvard.edu/hbsp/prod_detail.asp?7595 SeniorNet, une communauté virtuelle de retraités branchés compte 10 millions de membres www.seniornet.org. son doyen a 104 ans. Ce réseau fonctionne grâce aux cotisations de 25.000 membres bienfaiteurs: "c'est un endroit où l'on peut rompre son isolement sans quitter sa chambre, se soutenir dans les épreuves de la maladie, mais aussi partager des évènements heureux, anniversaires et mariages" Glen Gilbert, animateur du site . de nombreuses associations comme l'APF (association des paralysés de France), pourraient utilement s'inspirer de ces initiatives |
Un nouveau business model a fait son apparition le "we-commerce" (achats groupés) voir page 135
Lancé par Mercata www.mercata.com (disparu début 2001) et Mobshop www.mobshop.com (ex Accompany www.accompany.com) ces sites proposent aux consommateurs de se regrouper pour acheter un produit:
Plus le nombre de clients est important plus le prix est bas
Chacun des clients est alors incité à faire la promotion du produit vis à vis de ses connaissances (à l'exact opposé des ventes aux enchères) pour en faire baisser le prix : c'est le "marketing viral".
Ces communautés virtuelles tireront les prix vers le bas
...mais ce peut être une opportunité pour une PME de tailler des croupières à un gros concurrent en jouant pleinement la carte de telles communautés, faisant ainsi l'économie du réseau commercial, de la promotion de la marque et d'une partie du marketing (ce que la grosse entreprise pourra plus difficilement faire)
Evariste
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(Last update : Fri, 9 Feb 2007) |