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Clôture
du séminaire "l'Internet au
service des PME"
- Jean-Jacques DUMONT
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- Mesdames,
Mesdemoiselles, Messieurs,
-
-
- Je dois vous
présenter les excuses de Mr Christian PIERRET,
Secrétaire d'Etat à l'Industrie, qui a dû se rendre à une
réunion interministérielle à laquelle il devait
impérativement participer. Mr PIERRET m'a chargé
d'intervenir en son nom pour cloturer ce séminaire.
-
- J'ai plaisir à
intervenir dans le cadre de ce séminaire consacré aux
politiques visant à développer l'usage d'Internet et
des Nouvelles Technologies de l'Information et de la
Communication pour trois raisons.
-
- D'abord parce que le Secrétariat d'Etat à l'Industrie considère que la maîtrise
de ces technologies est un enjeu capital pour les
entreprises en termes de compétitivité comme en termes
de perspectives de marché.
-
- Ensuite parce que nous
pensons que la France n'a pas à rougir de ce qu'elle
fait dans ce domaine.
-
- Enfin et surtout parce
que de telles réunions offrent des occasions
exceptionnelles de confronter les expériences et donc de
découvrir des voies pour améliorer notre action en
faveur des entreprises. C'est la première fois que, dans
le cadre des échanges organisés sous l'égide de la Direction Générale 23 de la Commission, est
organisée une réunion sur ce sujet, et je suis heureux
que ce soit par la France.
-
- Je ne m'étendrai pas
sur les enjeux de la société de l'Information qui ont
déjà été clairement et abondamment soulignés au
travers des diverses présentations.
-
- Je voudrais d'abord
vous présenter le programme d'actions
français,
qui, même s'il serait outrecuidant de ma part de le
présenter comme "une bonne pratique", peut
vous apporter un éclairage intéressant.
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- A Le programme français.
-
-
- Le Ministère de l'Economie, des
Finances et de l'Industrie français a lancé un ambitieux
programme d'action pour le développement des Nouvelles
Technologies de l'Information et de la Communication.
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- 1)Tout d'abord une
réflexion approfondie a été engagée sur ce sujet,
pilotée par Monsieur Francis LORENTZ qui est intervenu hier
devant vous. Ses travaux conduits fin 1997 ont débouché
sur un ensemble de "10 mesures pour le
développement du commerce électronique" articulées autour de
quatre objectifs : créer la confiance, développer
l'exemplarité de l'Etat, développer les usages par les
PME de l'Internet et de ses applications commerciales, et
développer la concertation Etat/entreprises autour du
commerce électronique.
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-
- I . Créer
la confiance
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- - Après avoir
consulté les acteurs et interrogé les experts, le
Gouvernement a décidé de libéraliser très largement
la réglementation de la cryptologie. En outre, afin de stimuler
la création de moyens de cryptage sécurisés, le
Secrétariat d'Etat à l'Industrie, a lancé auprès des
industriels français un appel à projets doté de 40 millions de
francs d'aide à la recherche développement.
-
-
- - Par ailleurs, des
progrès significatifs ont été observés en 1998 dans
la promotion de systèmes de paiement sécurisés et
standardisés incluant le porte-monnaie électronique
pour les petits paiements. Ainsi, les établissements
bancaires français et le GIE cartes bancaires ont
défini une solution unique de sécurisation dite
Cyber-COMM.
-
-
- - Le lancement d'un
porte-monnaie électronique est soutenu par les pouvoirs
publics, pour le paiement de petits montants, en vue de
promouvoir une collaboration européenne. Un appel à
propositions doit être lancé pour soutenir le
développement d'une offre, compatible avec l'euro et
préfigurant un nouveau standard européen.
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-
- II . Un
Etat exemplaire.
-
- - Les chantiers
du commerce électronique dans l'administration, y
compris l'expérimentation de moyens de paiement
électroniques et la simplification des mesures
administratives, ont fortement progressé, 70 formulaires administratifs ont été
mis en ligne en mai 1998 et ce nombre devrait atteindre
la centaine prévue au printemps 1999.
-
-
- - La
dématérialisation des achats publics a été bien
engagée même si l'avancement de ce chantier demeure
plus lent qu'il ne serait souhaitable car il dépend de
la réforme particulièrement complexe du code des marchés publics, en préparation.
-
-
- - Doivent également
être signalés le lancement d'un projet de
télé-déclaration et de télé-règlement de la TVA, la
mise en ligne en février 1999 de la déclaration
complète des revenus des personnes physiques et
le choix d'un dispositif de certification permettant de
labelliser des certificats de qualité et des autorités
de certification.
-
-
- III . Développer
l'utilisation économique et commerciale d'Internet
-
-
- - Les questions de la
qualité et du coût des télécommunications demeurent
plus que jamais déterminantes pour le développement des
échanges commerciaux entre entreprises ou entre clients
finaux et entreprises. Il est impératif de progresser
rapidement sur ces questions: les Etats-Unis continuent
de bénéficier d'avantages comparatifs importants en
termes de topologie du réseau, de dynamisme du marché
intérieur et de tarifications des connections qui
créent le risque d'un creusement des écarts,
dommageable en termes de parts de marché et de
localisation des serveurs commerciaux.
-
-
- IV. Développer
la concertation Etat/entreprises autour du commerce
électronique
-
-
- - Le développement du
commerce électronique implique le recours à des
matériels et des logiciels très performants. Il n'est
pas certain que les moyens de recherche-développement
mis en oeuvre, notamment sur le plan communautaire,
soient à la hauteur des enjeux ni qu'ils soient
suffisamment concentrés autour de quelques priorités
pour exercer un effet mobilisateur, surtout en regard des
moyens budgétaires mis en oeuvre aux Etats-Unis et la
volonté qui y exprimée au plus haut niveau politique de
développer une nouvelle génération d'Internet. Une
mobilisation des efforts autour d'un programme
fédérateur d'"Internet du futur" aurait un
effet d'entraînement majeur sur l'économie et la
compétitivité européennes.
-
-
- - Le développement
d'une offre de commerce électronique dépend largement
de la créativité de nouveaux entrepreneurs. De ce point
de vue, les Pouvoirs Publics ont arrêté en 1998 un
vaste ensemble de mesures, notamment fiscales et
financières, qui ne sont pas spécifiques au commerce
électronique, mais devraient trouver là un champ
d'application privilégié. Mais cela ne suffira sans
doute pas. La dynamique observée dans ce domaine aux
Etats-Unis ne résulte pas seulement de l'abondance du capital-risque et du capital d'amorçage.
Elle est entretenue et développée par les "business angels" qui apportent leur
appui aux nouveaux entrepreneurs. Diverses mesures sont
suggérées pour favoriser le développement de ce type
d'intervention. Il reste enfin à faire évoluer
l'environnement "culturel" pour que soit mieux
valorisés la prise de risque, l'initiative de créer,
l'esprit "pionnier" indispensables au succès
sur Internet.
-
-
- - S'agissant du
domaine communautaire, le Secrétaire d'Etat à
l'Industrie a déposé au Conseil des Ministres des
Télécommunications de l'Union européenne de mars 1998
un mémorandum sur le commerce électronique, qui appelle
à la mise en place d'un cadre réglementaire
communautaire de nature à stimuler le commerce
électronique et propose des positions afin d'accélérer
la définition d'une doctrine de l'Union européenne.
-
-
- - Plus largement,
l'Europe et la France ont su faire valoir leurs analyses
et leurs priorités face aux initiatives américaines. Le
Ministère est présent dans les enceintes
internationales où se dessine le nouveau cadre
d'Internet (notamment à la conférence de l'OCDE sur le commerce
électronique à Ottawa, en octobre 1998) et participe à
l'ensemble des actions menées en France et au niveau
européen pour la définition de la nouvelle politique
d'attribution des noms de domaines et des adresses Internet au
niveau international.
-
-
- - Enfin, de manière
générale, l'année écoulée a permis de dépasser les
clivages parfois simplistes opposant autoréglementation
et législation : il devient communément admis, que si
la responsabilisation des acteurs du marché,
fournisseurs et consommateurs et le développement de
l'autorégulation sont une condition indispensable au
succès du commerce électronique, un cadre
réglementaire minimal mais contraignant reste justifié
pour créer la sécurité juridique indispensable aux
transactions électroniques et garantir les droits
fondamentaux des personnes.
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-
- 2) Sur la base de ces
acquis, de nouvelles orientations viennent d'être
arrêtées pour 1999, en particulier :
-
-
- *
reconnaissance effective de la signature électronique,
-
-
- * amélioration
de la cohérence des procédures de télédéclaration et
de télépaiement administratives,
-
-
- * constitution
d'un réseau d'observation de la qualité d'Internet.
-
-
- 3) En ce qui concerne
plus directement les entreprises, les pouvoirs publics
ont engagé des actions pour encourager et soutenir le
développement de l'utilisation des Nouvelles
Technologies de l'Information et de la Communication par
les entreprises en général, et les PMI en particulier.
-
-
- a) Une action de sensibilisation aux NTIC a été lancée par les
services du Secrétariat d'Etat à l'Industrie en liaison
avec leurs partenaires régionaux comme les CCI, sous des
formes diverses allant des contacts individuels avec les
entreprises aux sessions d'information, en passant par
les concours destinés à distinguer et à faire diffuser
les expériences les plus remarquables (les exportateurs sur la
toile, éLectrophées).
-
-
- b) Toutes les
procédures d'intervention du Secrétariat d'Etat à
l'Industrie en faveur des PMI ont été adaptées pour
prendre en compte les NTIC. En particulier nous soutenons
à travers les aides au conseil les diagnostics
effectués en entreprise par des consultants privés pour
aider les PMI à trouver la solution NTIC adaptée à
leurs besoins.
-
-
- c) Les projets
collectifs sont encouragés. Ainsi a été lancé en 1998
un appel à propositions, visant à identifier les
projets collectifs d'utilisation des NTIC et à
accélérer leur réalisation. Il a suscité une
floraison d'initiatives extrêmement intéressantes et
sera donc renouvelé en 1999.
-
-
- d) Enfin des
réflexions sont engagées pour mieux accompagner la
création d'entreprises fondées sur les NTIC .
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-
- B - L'échange
d'expérience
-
-
- Mais aucun de nos pays
ne peut mener une action de ce genre isolément.
- C'est tout d'abord
parce que le cadre dans lequel se développe les
entreprises, même PMI, est européen, sinon mondial. En particulier, un grand nombre de
mesures sur l'environnement des entreprises doivent être
prises au niveau européen. C'est le sens des initiatives
qu'a engagées la France avec ses partenaires.
-
-
- Mais aussi il faut
savoir tirer partie de toute l'expérience accumulée au
sein des divers pays de la Communauté Européenne et des
initiatives lancées par les uns et les autres. Si jadis
la diversité a pu être la faiblesse de l'Europe, il
nous appartient aujourd'hui d'en faire une richesse.
-
-
- C'est pourquoi il
était important que ce séminaire ait lieu.
-
-
- Certes le temps était
compté, mais je crois comprendre que vos travaux ont
répondu à l'attente des organisateurs : confronter des
expériences différentes pour identifier les bonnes
pratiques qu'il est intéressant d'essayer de transposer
dans d'autres pays et pour déboucher sur des
propositions d'actions communes.
-
-
- En ce qui concerne le
thème de la demande des PME en matière de NTIC, la situation est très variable
selon les pays : certains connaissent un fort taux
de pénétration, d'autres un taux plus faible. Il était
intéressant de comprendre quelles politiques avaient
été conduites par les uns et les autres et de
rechercher les adaptations nécessaires au contexte
économique et culturel de chaque pays.
-
-
- S'il est essentiel de
susciter la demande des PME, il faut parallèlement
encourager le développement de l'offre des services en
matière de NTIC, d'une part pour y répondre et d'autre
part parce que c'est un domaine très riche en
potentialités, où apparaissent des activités
totalement nouvelles porteuses d'emplois hautement
qualifiés.
-
-
- Autre aspect des NTIC,
elles révolutionnent le concept d'entreprise et offrent
des possibilités de coopérations entre entreprises
inenvisageables il y a peu. En particulier, dans de
nombreux domaines, elles peuvent être un moyen de
capitaliser sur les forces des PME (flexibilité, courts
délais de réaction,
) tout en effaçant leurs
handicaps structurels (absence de taille critique,
). Ainsi par exemple dès maintenant le
"net" peut permettre à une PME d'offrir ses
produits et services à travers le monde pour un
investissement minimal ; il peut être aussi l'outil
d'une étroite coopération entre PME qui respecte
l'autonomie de chacun. Il était donc important que vous
examiniez ce qui a été fait pour encourager les actions
collectives, les succès comme les échecs, et que vous
en tiriez les leçons pour améliorer les politiques
publiques.
-
-
- Enfin un meilleur
suivi des phénomènes de l'utilisation et de la
diffusion des NTIC est essentiel : il est difficile
d'agir efficacement si l'on ne peut pas évaluer la
situation et son évolution. Dans ce domaine, peut-être
plus que dans d'autres, la coopération européenne est
indispensable pour un travail efficace.
-
-
- Le travail qui a été
fait ces deux jours me semble donc très important. Les
services du Secrétariat d'Etat à l'Industrie en
examineront très attentivement les conclusions car je
pense qu'ils y trouveront des voies pour améliorer
encore l'efficacité de leur action et pour renforcer la
coopération européenne. Et j'espère que ce séminaire
sera l'amorce d'une coopération sur le long terme entre
les différentes administrations européennes en charge
des NTIC et des PME.