La dynamique propre aux progrès scientifiques
Des constantes de temps différentes
Pour importante qu'elle soit, l'interconnexion des technologies n'est pas suffisante pour que l'on puisse parler d'un système technique unifié. Il subsiste en effet de grandes disparités entre les constantes de temps pour passer de la science au marché, qui caractérisent chacun des grands domaines technologiques. Ainsi, les décisions prises en matière de bâtiment et d'infrastructures de génie civil obéissent a une logique de temps long qui se mesure en dizaines d'années. De même, les choix énergétiques sont des engagements de long terme, difficilement révisables, qui déterminent durablement les technologies à développer et à maîtriser. L'option nucléaire est ainsi un frein au développement des énergies de substitution. A l'opposé, le domaine des sciences du vivant, où la recherche fondamentale est en quelque sorte déjà finalisée, est marqué par la rapidité avec laquelle des progrès scientifiques peuvent déboucher sur l'industrialisation de produits.
De manière plus ou moins forte suivant les domaines, s'exercent des facteurs ralentisseurs du développement technologique qui réduisent la capacité d'absorption des marchés :
La complexité des choix auxquels sont confrontés les clients et les utilisateurs constitue également un frein au développement technologique. La grande diversité des options possibles est déroutante, voire paralysante, de sorte que les individus comme les organisations semblent parfois se réfugier dans le conformisme des habitudes et des procédures. La pénétration de nouveaux produits et services sur les marchés passe donc par des outils d'aide au choix destinés aux utilisateurs professionnels (banques de données sur les matériaux) comme aux particuliers (systèmes de navigation pour services multimédias).