Habitat et infrastructures
PRÉSERVER LE LONG TERME
A l'horizon 2000-2005, les préoccupations liées à la protection de l'environnement devraient l'emporter sur celles liées à la maîtrise de l'énergie.
Dans le domaine des consommations énergétiques des ouvrages de BTP en exploitation, des efforts considérables ont déjà été accomplis après les chocs pétroliers de 1973 et 1979 et, au prix actuel de l'énergie, le temps de retour d'investissements supplémentaires est devenu très long.
S'agissant des consommations énergétiques lors de la réalisation des ouvrages, on aurait au contraire tout à gagner d'une plus grande mécanisation augmentant la productivité de la main d'oeuvre, même au prix d'une consommation énergétique accrue du matériel de chantier.
Dans le domaine des consommations énergétiques de l'industrie des matériaux et produits destinés à la construction, des progrès importants restent à accomplir en liaison avec le thème de la protection de l'environnement (exemple: incinération des déchets à haute température dans les cimenteries), avec des conséquences potentielles considérables en termes de substitutions de matériaux.
Le niveau très élevé des investissements et leur durée de vie importante impliquent une vision du long terme dans le domaine du bâtiment et des infrastructures, et plus particulièrement dans celui des infrastructures. L'introduction du concept de "développement durable" est un facteur de changement de la demande des pouvoirs publics.
Les évolutions constatées dans certains pays européens (Allemagne, Suisse, pays nordiques) et les conséquences pour le BTP des exigences renforcées des pouvoirs publics nationaux (et surtout locaux) dans le domaine de la protection de l'environnement devraient inciter les acteurs français (industriels et entreprises de travaux), encore peu sensibilisés, à plus de vigilance. Leurs marchés nationaux et internationaux peuvent être directement menacés par des décisions touchant à l'élimination des matériaux polluants présents dans les produits de construction, à l'élimination des déchets de chantier ou encore à la prise en compte de la "déconstruction" dans la conception des ouvrages.