Electronique

Le développement des industries électroniques semble s'articuler autour de trois types de logiques de développement: une logique de l'offre, une logique du "temps court" et une logique de la nouveauté. L'accélération des progrès techniques est telle que l'offre est toujours en avance sur la demande. Les applications que l'on peut faire des composants électroniques n'existent même pas lorsque ces derniers sont mis sur le marché. L'innovation se "pilote" essentiellement par l'offre.

Cette amélioration continuelle des performances des composants, notamment, entraîne un renouvellement très rapide des générations de produits. Le "time to market" prend une importance capitale: le premier entrant sur un marché peut descendre la courbe d'expérience plus rapidement et imposer son prix comme référence. Il faut toutefois arriver au bon moment sur le marché: ni trop tôt (voir l'expérience d'Apple avec le bloc-notes électronique Newton), ni trop tard (le pro duit est alors déjà techniquement dépassé lorsqu'il est commercialisé). Cette contrainte du "temps court" s'impose aux marchés grand public. En revanche, elle n'existe pas vraiment pour ce qui concerne les infrastructures de communication. Ces dernières sont le résultat de choix d'investissements importants qui supposent des durées d'amortissement longues, de l'ordre de dix à quinze ans. L'évolution technologique ne peut, à court terme, qu'influencer à la marge ces choix stratégiques.

La primauté de l'offre et la nécessité de différenciation conduisent les entreprises à mettre sur le marché des produits toujours différents. Cette course à la nouveauté crée ce qu'on a appelé le phénomène de "l'éphémère": à peine commercialisé, un appareil est rendu obsolète par ceux qui le suivent de quelques semaines. Face à ce phénomène, les consommateurs ont souvent une attitude d'attentisme, et les offreurs parfois une réaction de "gadgétisation". La multiplication des technologies nécessaires est une autre caractéristique des industries électroniques. Les entreprises évoluent vers l'ingénierie technologique mais les risques de dépendance industrielle augmentent. Des raretés temporaires se produisent, alors qu'il faudrait avoir la disponibilité des sous-ensembles critiques sans délai et dans les meilleures conditions économiques. Une condition du succès est l'accès à des marchés de masse, qui sont parfois verrouillés par des oligopoles. Il est a priori difficile de valoriser une technologie d'écrans plats sans être soi-même fabricant de micro-ordinateurs ou s'être assuré des débouchés par des accords.


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