Système de transports

DES EXIGENCES ESSENTIELLES

Au niveau de la demande des utilisateurs, les exigences de qualité continueront à s'exprimer de plus en plus fortement.

Le confort

Quel que soit son type, le véhicule devra être plus spacieux, plus convivial. Par exemple, la voiture pourrait reconnaître à distance son conducteur. Sièges et rétroviseurs s'adapteront à sa morphologie conservée en mémoire. Les systèmes de climatisation se généraliseront certainement. Etant donné que les bruits et les vibrations augmentent en même temps que la vitesse, les TGV, par exemple, devront être mieux profilés et mieux suspendus verticalement et horizontalement. La liaison roue-rail devra être plus spécialement étudiée.

Pour le confort de conduite, de nouveaux équipements apparaîtront sur les automobiles, tels que l'embrayage piloté ou la boîte de vitesse robotisée. Une simple pression sur un levier permettra de descendre ou de monter les rapports. Les systèmes d'aide à la conduite participeront aussi à l'amélioration du confort. La notion de confort ne peut se restreindre aux moyens de transport. Il faudra aussi mieux agencer les gares et les aérogares, notamment dans une perspective multi- modale.

La fiabilité

Dans l'industrie, la livraison de certaines marchandises ne peut en aucune fa on attendre. Il en est de même dans le secteur du commerce, pour le renouvellement de stocks de plus en plus réduits. Les voyageurs seront également beaucoup plus exigeants sur la durée réelle d'un parcours utilisant plusieurs modes de transport. D'ou la nécessite de surmonter toutes sortes d'aléas, retards, congestions grèves pannes, accidents... La diminution de ce qu'on peut appeler la vulnérabilité d'un système de transport constitue l'une des facettes de cette aspiration.

La relation entre la fiabilité et la maintenabilité constitue un facteur important pour les performances proprement dites des équipements de transport et notamment des coûts. Par exemple, un camion parcourt aujourd'hui sans problème 700 000 km en moyenne, contre 300 000 il y a quinze ans. La fiabilité-maintenabilité est directement liée aux coûts d'exploitation, à la satisfaction des clients et, souvent, a la sécurité.

En matière ferroviaire, la fiabilité passe par une harmonisation des systèmes. Pour permettre aux trains internationaux à grande vitesse de traverser les frontières, il est Jusqu'a présent nécessaire de doter le matériel roulant de multiples équipements de signalisatlon en cabine qui sont compatibles avec les différents systèmes de signalisation. Vu l'accroissement des mouvements internationaux et les treize systèmes de signalisation actuels utilisés dans les pays européens, il est impératif Introduire des équipements communs à bord. L'évolution du rôle du conducteur et les questions d'ergonomie sont essentielles pour définir ces équipements.

Le système de contrôle-commande des trains (signalisation ferroviaire et gestion du trafic est un des domaines qui entravent le plus l'interopérabilité ferroviaire. L' informatique et la transmission par radio doivent être utilisées de manière coordonnée, et des méthodes appropriées de codage mises en Ïuvre.

La rapidité ou le gain de temps

Permis par le développement de technologies nouvelles, les trains à grande vitesse posent le problème de la rapidité du transport. La nécessité du transport multimodal oblige à une réflexion qui ne peut se limiter qu'à la seule portion du trajet à grande vitesse. La grande vitesse n'est efficace que dans la mesure où elle permet une réduction forte du temps global de transport, ce qui implique la réduction des temps d'accès et d'attente par une intégration plus poussée des réseaux. Ainsi, le réseau TGV est indissociable de la refonte des dessertes ferroviaires régionales, mais aussi de la création de noeuds aéroferroviaires telles que les plates-formes de Roissy ou de Satolas, près de Lyon. La gestion optimisée des interfaces entre modes permettra une amélioration de l'ensemble du système.

Le train à grande vitesse devrait se perfectionner pour tendre vers les 350 km/h, mais en conservant la technologie roue-rail. Si la sustentation se révèle techniquement viable, ses applications se limiteront plutôt aux zones suburbaines. La gestion optimisée des fréquences de liaisons, qui joue sur le temps de trajet porte à porte, sera un élément essentiel d'une amélioration de l'offre de transport collectif .

La sécurité

La sécurité est une aspiration commune à l'ensemble des modes.

L'avion est un mode de transport très sûr. Toutefois, pour éviter que la forte augmentation du trafic n'ait de répercussion sur le nombre d'accidents, il convient d'améliorer encore la sécurité, en particulier en menant des actions sur la navigabilité (plus de 70 % des accidents mortels peuvent être attribués à des causes opérationnelles entrant pour la majorité dans la catégorie générale de l'erreur humaine). Il s'agit d'améliorer l'interface homme/machine en utilisant l'ergonomie dès la conception du poste de pilotage.

Chaque année, les accidents de la route causent près de 50 000 décès dans les pays de la Communauté. Les répercussions économiques des accidents sont considérables. L'erreur humaine constitue le facteur dominant de plus des deux tiers des accidents. Les mesures techniques relatives à la conception des routes et des croisements, mais aussi le niveau de protection offert aux occupants des véhicules lors de leur conception doivent permettre de rehausser le niveau de sécurité.

La recherche d'une meilleure protection latérale à travers l'utilisation d'aciers spéciaux ou de matériaux composites à haute résistance, ou par l'usage de sièges con us pour absorber ce type de chocs, améliorera la sécurité passive. La modélisation et la simulation joueront un rôle essentiel dans la définition des prochaines voitures, en particulier en matière de < crash-test )>. La tenue de route sera optimisée par une généralisation des suspensions pilotées, qui se durcissent en fonction de la vitesse, et par l'utilisation de pneumatiques plus performants. L'efficacité du freinage, la vision nocturne, I'usage de radar anti-collision et de détecteur de baisse de vigilance, les systèmes nouveaux ne manqueront pas pour augmenter le niveau de sécurité active des véhicules.

Le transport des matières dangereuses suscite aujourd'hui une inquiétude diffuse au sein de l'opinion publique. Chaque année, il est transporté à travers la France environ 140 millions de tonnes de substances dangereuses, équivalant à environ 9 % de l'ensemble des marchandises acheminées par voies terrestres. Seulement 45 % des matières dangereuses donnent lieu à déplacement (les autres sont produites à proximité immédiate des lieux d'utilisation industrielle). Le transport routier assure à peu près 80 % du transport de ces matières, contre 16 % pour le chemin de fer et à peine 4 % pour la voie navigable.

On enregistre par an environ 200 accidents routiers impliquant des substances dangereuses. Les victimes directes de la matière transportée sont fort heureusement limitées, mais l'impact sur l'environnement est loin d'être négligeable. Même si ce type d'événement est exceptionnel, comparé aux accidents de la route avec 10 000 tués et 200 000 blessés par an, il y a un impact catastrophique qui oblige à encore réduire les risques au minimum. La recherche de confinements plus résistants, faisant appel à des structures et à des matériaux spécifiques, réduira les risques de dispersion des produits dangereux en cas d'accident. Sur route ou sur rail, le facteur humain explique environ 90 % des accidents. Des systèmes appropriés d'aide à la conduite devraient permettre d'en éviter certains.



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