Système de transports

AUTOMOBILE, TRANSPORT ROUTIER ET AÉRIEN

L'automobile: "L'idéologie dominante"

Le désir de s'affranchir des contraintes spatiales a essentiellement profité à la voiture. La convergence des évolutions sociétales et spatiales explique largement la suprématie rapidement acquise par l'automobile sur les autres modes de transport. Cette évolution est commune à l'ensemble des pays développés. Depuis trente ans, on constate partout un recul de la part des transports en commun face à la voiture particulière.

C'est en France, toutefois, que ce recul est le moins net notamment grâce à l'importance du réseau ferroviaire et à l'émergence de l'offre TGV, et ce malgré l'offre traditionnelle du transport par autocars.

Le tableau suivant met en évidence, pour chaque mode, les volumes relatifs de trafic voyageurs correspondant à chacun d'eux, en fonction de la zone desservie.

Les chiffres doivent être analysés avec précaution car ils recouvrent des situations très diverses. Ainsi, pour le transport urbain, si la voiture représente environ 92 % du marché, ce pourcentage recouvre deux situations bien différentes: celle des grandes agglomérations, en particulier l'agglomération parisienne où les transports collectifs jouent un rôle important (55 % des déplacements domicile-travail se font par transport collectif en Ile-de-France) et celle des autres villes moyennes où la suprématie automobile est écrasante.

Entre 1970 et 1990, on estime à environ 90 % l'augmentation du trafic voyageurs par voiture particulière, que ce soit en milieu urbain ou interurbain.

Le parc automobile a pratiquement doublé en vingt ans, atteignant 23,3 millions de véhicules en 1990 et, selon certaines estimations, il devrait croître jusqu'à 32 mil lions en 2010. Le taux d'équipement des ménages est d'environ 78 %. Sa croissance est plus faible depuis 1985. Par contre le taux de multi- équipement (pourcentage des ménages disposant de plus d'un véhicule) est en constante progression, ce qui traduit certes, la hausse du niveau de vie des ménages et l'aspiration de chacun de leur membres à davantage d'autonomie, mais c'est aussi une conséquence quasi automatique de la grande extension de l'habitat périurbain. On constate d'ailleurs que les voitures des ménages multi-équipés circulent plus que celles des ménages mono-équipés.

Le transport routier: mode principal pour les marchandises

Même si le trafic marchandises est beaucoup plus sensible à la conjoncture économique que le trafic voyageurs, l'analyse du transport des marchandises sur les quinze dernières années fait apparaître une forte augmentation de ce type de trafic, en particulier routier.

Le transport de marchandises se caractérise par un allongement des distances de transport lié à l'éclatement de l'appareil de production et à l'agrandissement des aires de marché pour les produits de consommation. On constate également une diminution des volumes locaux transportés (les exigences des chargeurs en termes de diminution des stocks, de rapidité d'acheminement et de dissémination des zones de réception ou de livraison ont conduit à réduire le tonnage moyen des lots transportés).

Les modifications structurelles de la demande de produits transportés, le développement de nouvelles pratiques logistiques avec, par exemple, les flux tendus, ont des effets sur l'offre de transport. Ainsi, les gains de part modale du transport routier aux dépens du ferroviaire et du fluvial ont été continus.

Cette évolution de la structure du transport de marchandises en France est similaire à ce qui se passe dans les principaux pays européens. En Europe, au cours des années 80, les parts de marché de la route pour le transport de marchandises sont passées de 69 % à 76 %, celles du fer ont diminué de 22 % à 17 % et celles de la voie d'eau de 9 % à 7%. Le phénomène du développement du transport routier est général et ne peut pas être imputé à une situation réglementaire ou tarifaire spécifique à un pays particulier.

L'ouverture de l'Europe fait que le trafic routier international connaît une croissance plus rapide que celle du transport routier intérieur. D'ailleurs, le trafic sur autoroute croît encore plus rapidement, montrant par là même qu'existe un fort trafic de transit. Une enquête, à hauteur de Montpellier, a montré que 70 % des véhicules venant d'Espagne étaient en transit à travers la France et seulement 30 % avaient leur destination en France.

Le transport aérien en pleine expansion

Depuis une vingtaine d'années, le transport aérien connaît une croissance soutenue d'environ 6 % par an en moyenne, même si cette croissance d'ensemble recouvre des disparités régionales marquées, le marché européen ayant crû, par exemple, de 4,7 % par an en moyenne.

L'Association du transport aérien international (IATA) prévoit que les compagnies aériennes transporteront 120 millions de passagers supplémentaires en 1998 sur leurs lignes internationales, soit un total de 437 millions de passagers (318 millions en 1993). Si cette augmentation du nombre de passagers équivaut à un taux de croissance global moyen de 6,6 % par an, ce chiffre sera de 5,6 % pour la zone de l'Europe occidentale et de 8 % pour la zone Asie-Pacifique. Le transport de fret est un autre marché en expansion. L'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) prévoit une croissance de 8 % par an, soit presque un doublement entre 1992 et l'an 2000.

En France, à partir des années 70, l'avion a effectué une percée notable pour la desserte intérieure du territoire, en dépit de la concurrence sérieuse exercée par le TGV Sud-Est, puis par le TGV Atlantique.

Le trafic des deux principaux aéroports de Paris était, en 1990, de 46 millions de passagers, dont 29 millions pour les seules les liaisons internationales. En 1993, c'était 51 millions de passagers pour Orly et Roissy, et 508 000 mouvements d'avions commerciaux.

La libéralisation du transport aérien et l'ouverture à la concurrence vont modifier le paysage aéroportuaire en donnant un regain d'intérêt au transport aérien régional. L'augmentation de la concurrence sur des lignes telles que Paris-Nice, Paris Marseille ou Paris-Toulouse en sont l'illustration.



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