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Ecaille de tortue : un artisanat d'art mal connu

Depuis des décennies, l'île de la Réunion porte un artisanat d'art raffiné : le travail de l'écaille de tortue. Pas de panique, sa provenance est entièrement contrôlée et légale.
Depuis 2000, les cinq artisans écaillistes de la Coopérative des Métiers d'Art de Bourbon, puisent leur matière première dans une réserve constituée avant la signature de la Convention de Washington en 1984.
Recensé par la Direction Régionale de l'Environnement (Diren), ce stock a été racheté par la coopérative qui, aujourd'hui encore, fourni ses artisans.
Entre la désinformation et une législation complexe et trop longtemps vague.Le travail de l'écaille de tortue d'élevage à la Réunion reste mal connu du grand public.
De quoi susciter de fâcheux préjugés sur cet artisanat d'art.
Afin de connaître un peu mieux le métier d'artiste écailliste, Runweb a rencontré les artisans que regroupe la Coopérative des Métiers d'Art de Bourbon. Bijoux, tableaux, objets touristiques, coutellerie et orfèvrerie.chacun possède son propre savoir faire. Un savoir faire unique dont seule La Réunion dispose en toute légalité dans le monde.

Sommaire

> Le Tabou, laque et écaille
> Saxo, coutellerie et art de la table
> Version écaille
> Art Métiss

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Nicol Payet, « la reprise de l'élevage reste la solution au braconnage »

Installé à son compte depuis 18 ans à Saint-Leu, Nicol Payet propose bijoux, tableaux, luminaires, miroirs, coffrets et autres objets touristiques. Ses matières : écaille, argent, nacre, laque, pierres précieuses et semi-précieuses. Véritable passionné, Nicol Payet combat les idées reçues. Il aspire à ce que son métier soit présenté avec justesse et transparence: « Trop souvent les médias ont tapé sur notre profession qui a souvent été taxée d'illégale par les écolos, notamment. L'écaille que nous travaillons provient de tortues d'élevage. A partir du moment où une personne chasse une tortue dans son milieu naturel pour son écaille et sa viande, là nous sommes dans l'illégalité et le braconnage. Ce n'est pas notre cas à la Réunion ».
L'artisan d'art sait bien que le stock d'écaille dont dispose la coopérative n'est pas éternel. «J'utilise chaque fragment d'écaille. Il n'y a pas de chutes pour ne rien gaspiller» . Pense-t-il à la reconversion une fois l'écaille écoulée ? « J'ai le temps encore ! Mais c'est vrai que la meilleure solution serait de reprendre l'élevage des tortues marines. Pour que la tradition perdure et pour pallier au braconnage. »
L'écaille de tortue est une matière noble, considérée comme « précieuse ». Travaillée elle conserve tout son naturel :  « Une fois polie l'écaille brille sans aucun produit » .
La durée de vie d'un bijou peut aller jusqu'à une cinquantaine d'année à condition d'en prendre soin. « Il n'y pas de traitement particulier pour conserver l'écaille dans l'état. Naturellement il faut éviter de se baigner avec », explique Nicol Payet.Le Tabou. 2 Z.A de la Pointe des Châteaux. Saint-Leu. Tél. : 02.62.34.82.59

Saxo : la coutellerie version écaille

Bienvenue dans l'atelier de Pierre et Michelle, à Saint-Leu. L'une peint sur porcelaine l'autre fait dans la coutellerie et l'art de la table. Bientôt une petite boutique sera installée dans l'enceinte de l'atelier. Pour le moment Saxo dispose d'un magasin à Saint-Gilles et attend avec impatience l'ouverture de la boutique de Kélonia dans deux mois.
Alors, pour nous exposer son ouvrage, Pierre Bernard sort d'un imposant tiroir plusieurs pièces. Orfèvreries de table, tirebouchons, ouvre lettre, couteaux pliants.Le travail est recherché et esthétique.
« Je fais du plaquage d'écaille sur bois d'ébène, sur rostre d'espadon ou bien des pièces en carapace de tortues » , explique Pierre. Son travail unique en son genre se hisse au rang d'artisanat de luxe. « Je travaille avec les collectionneurs et les amateurs de belles pièces ». Côté tarifs, cela débute à 30 € jusqu'à des sommes considérables.  »
Là encore, la matière première s'utilise avec parcimonie, raison pour laquelle Pierre Bernard mélange à la précieuse écaille de tortue, du bois ou du rostre d'espadon (la longue pointe).

Saxo.
Saxo. 20D, chemin Summer. Tél. : 02.62.24.40.69. ou ZA de Saint-Leu, 26, rue des Artisans. Tél. : 02.62.34.75.72.