Debout sur le Zinc en concert les 23, 24 et 25 novembre 2006
Le son des « melting-potes »
Debout sur le Zinc, comme dans les scènes parisiennes d'époque où les pauvres dansaient sur les comptoirs en zinc. Il ne s'agit pas d'un plagiat du célèbre poème « Debout devant le zinc » de Prévert mais bien d'un groupe de musique. Issus de cette génération « nouvelle scène française » ou encore « chanson française », il reste pourtant difficile de coller une étiquette tant leur musique est éclectique. DSLZ donne à la Réunion trois concerts : à Saint-Denis, à Saint-Pierre et au Port. Rencontre au levé du lit avec Romain et Christophe, deux des sept membres.
Vous arrivez tout juste du Canada, vous vous sentez comment ?
Christophe : Déboussolés. On vient de quitter le Québec. Après une brève escale à Paris, nous sommes repartis pour la Réunion … Passer de l'hiver à l'été avec en plus 9 heures de décalage horaire, ça fait bizarre !
Romain : À vrai dire, on a dormi comme des bébés, on pensait avoir plus de mal !
Debout sur le Zinc, c'est votre nom de groupe, qu'est ce que cela signifie ?
Christophe : Plusieurs choses. Tout d'abord ça fait référence à une scène parisienne d'antan où les pauvres dansaient dans les bars sur les comptoirs en zingue et au poème de Prévert « Debout devant le zinc ». Mais avant tout, c'est surtout parce que nous avons commencé dans les bars et nous aussi on a fini sur les comptoirs, le zinc !
Quelles sont les influences qui inspirent votre musique ?
Romain : Nous sommes sept musiciens et nous avons tous des goûts musicaux différents. Certains viennent de la culture reggae, d'autre les musiques traditionnelles françaises, il y a également un penchant pour le tsigane et yddish. Alors on prend tout ça, et on en fait notre propre style de musique.
Christophe : c'est un peu comme si l'on utilisait des styles musicaux comme des outils pour fabriquer le nôtre.
Qui compose dans le groupe et comme cela se passe-t-il ?
Christophe : Il y a dans DSLZ, trois auteurs. Chacun ramène un titre qu'il a travaillé seul chez lui. On s'installe devant les autres et on fait écouter le travail.
Romain : le résultat est immédiat. Soit la chanson plait, soit non. Il faut que chaque musicien assume ce qu'il joue.
Qu'est ce qui prime : les textes ou la musique ?
Romain : dans nos deux premiers albums, les textes sont plus mis en avant avec des sons plus acoustiques. Notre ancien producteur préférait mettre la musique au second plan. Pas nous. Du coup, nous travaillons aujourd'hui avec un nouveau directeur artistique. Le troisième album : « Des singes et des moutons », tranche avec ce que nous faisions au départ. La musique devient plus rock et passe au même plan que les textes. Notre dernier album « Les promesses » suit cette logique.
Quelle place occupe Debout sur le Zinc sur la scène française ?
Christophe : …Ce n'est pas vraiment à nous de le dire. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui on rempli des salles comme l'Olympia à Paris et on fait salle comble en Province. Le public connaît nos chansons. Alors, cela veut dire que nous sommes connu dans toute la France …
Et sur le plan international ?
Romain : Nous avons joué dans de nombreux pays d'Europe, l'Allemagne, la Suisse , Italie, Hollande. Mais aussi en Pologne, République Tchèque, en Russie, à Madagascar et au Québec.
Nous avons joué devant des expatriés français. C'était bien mais le mieux c'est lorsqu'on se trouve face à un public qui ne parle pas un mot de Français et pourtant,c'est comme si l'on se comprenait.
Christophe : C'est génial de voir que la musique à elle seule peut transmettre un message.
Vos projets ?
Romain : Après la Réunion , nous continuons une tournée en métropole jusqu'à la fin de l'année.
Christophe : Ensuite, on va faire une pause histoire de se mettre à l'écriture. On est un peu lents. Faut dire qu'à sept, avec les discussions, les arrangements musicaux, les compromis et le travail, ça en fait du temps passé sur un album !
Propos recueillis par Laurène Mazier
23/11/06
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