L’Iran est une dictature religieuse où l’on vote, les femmes y sont discriminées et les homosexuels persécutés, les libertés publiques sérieusement restreintes. Le remuant président appelle régulièrement de façon opportuniste à la disparition d’Israël. Ça me rebute.
Mais si les mots ont un sens, son discours de Genève n’est pas antisémite.
Observons l’objet du scandale : « A la suite de la seconde guerre mondiale, ils (les pays vainqueurs) ont recouru à l’agression militaire pour transformer toute une nation en peuple sans abri sous le prétexte de la souffrance juive et ils ont envoyé des immigrants d’Europe, des Etats-Unis et d’autres parties du monde pour mettre sur pied un gouvernement totalement raciste en Palestine occupée. Et, pour compenser les terribles conséquences du racisme en Europe, ils ont aidé à amener au pouvoir le régime le plus cruel et le plus répressif en Palestine. »
A moins de croire encore à la fable de la terre sans peuple pour un peuple sans terre, qui peut qualifier ces propos de racistes ou de négationnistes ? Trouver le gouvernement israélien raciste n’a rien d’original. Warschawsky ou Shlomo Sand auraient pu le dire sans causer le moindre remous, même l’ONU l’a déjà fait dans les années 70. Le moins qu’on puisse dire est que les citoyens n’y sont pas tous égaux en droits selon leur ethnie et leur religion.
Pour avoir du grain à moudre, tous les articles resucés des dépêches AFP ou Reuters en sont réduits à rappeler les déclarations passées du président iranien. Et ce sont les phrases factuelles et banales de Durban II que Sarkozy qualifie d’ « appel intolérable à la haine raciste » ! Quel guignol.