Le Monde a comme tu sais, au sein de son (fameux) "service International", un (courageux) préposé aux élucubrations antichavistes.

Sa fonction est notamment de lâcher sur "le président Hugo Chavez", à intervalle régulier de quelques jours, de lourds tombereaux de rosseries, avec éventuellement, déontologie oblige, de gros morceaux de franche divagation.

Je veux parler, tu l’as deviné, de Paulo (A. Paranagua), qui ose à peu près tout.

Ce soir, il annonce par exemple, dans un papier que Le Monde présente comme une (riche) "analyse" (l’appellation, déjà, est d’une immense cocasserie) que "la gauche latino-américaine" est (durement) "fragilisée".

Pour documenter cette incantation, Paulo écrit notamment qu’"au Venezuela, le président Hugo Chavez" a récemment "connu ses premiers revers dans les urnes".

Car en effet, selon Paulo : "Après sa défaite au référendum consitutionnel de 2007, les candidats "chavistes" ont perdu les élections de novembre dans les principaux états vénézuéliens".

Ce n’est (certes) pas nouveau : ça fait maintenant plusieurs semaines que Le Monde, par des biseautages d’inspiration quasi-Правдique, entretient son lectorat dans l’idée, absolument fausse, que les "chavistes" sont ressortis gravement laminés du scrutin "de novembre".

Dans la vraie vie, cependant : Les "chavistes" ont remporté "dix-sept des vingt-deux Etats où le poste de gouverneur était en jeu", puis "deux cent trente-trois mairies (80 % des municipios), dont dix-huit des vingt-quatre capitales d’Etat".

Et, certes : "L’opposition (…) a triomphé dans les Etats les plus riches", remportant d’"incontestables succès".

Mais globalement, "l’opposition a perdu 555 442 voix par rapport au référendum sur la proposition de réforme constitutionnelle rejetée l’année passée tandis que les "chavistes" progressent, eux, de 694 342 voix".

Même : à "l’échelon national, le camp "chaviste" a obtenu 5 073 774 voix contre 3 948 912 pour l’opposition (53,45 % contre 41,65 %), avec une participation exceptionnelle de 65,45 %" - de sorte que le parti chaviste "s’affirme, et de loin, comme la première force politique vénézuélienne".

Mais il en faudrait plus, pour empêcher Paulo d’énoncer doctement que "les candidats "chavistes" ont pour ainsi dire perdu les élections de novembre" - comme dans ses rêves les plus fous.

Le journalisme de référence, coco ?

C’est comme la "gauche latino-américaine" vue par Le Monde.

Fragile.