Hier, le centre de rétention administratif (CRA) de Vincennes a brûlé.
Il s’agissait, comme tu sais, de l’un de ces hideux camps où se parque le gibier humain que le régime fait rafler.
(J’espère, très sincèrement, que tu pleures d’une rage et d’une honte incandescentes, quand tu essaies d’imaginer la désespérance dégueulasse des sans-papiers qui ont foutu le feu à leur enfer.)
Je voulais faire sur cet incendie un assez long billet, quand je suis parti de là-bas - un peu après 20 heures.
Puis : de zélés fonctionnaires.
Avec la même application que d’autres mirent naguère à d’autres occupations.
Ont chargé leurs proies, enserrées, dans leurs bétaillières - des cars.
Pour les transporter vers d’autres camps de la honte.
(Celui de Nîmes, celui de Lille, pour ce qu’on en sait.)
L’ami Nico, resté sur place, dit que c’était "une vision abjecte".
Je vais pas en faire un long billet.
Regarde : la nuit descend.
Un régime d’infection nous empoisonne, jour après jour.
Nous ?
On est un peu courts, à se payer de mots.