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Un nouvel indicateur est apparu dans le rapport 2001 de la Cnuced sur les investissements directs (IDE)*: l'indice des entrées d'IDE. Alors que la plupart des classement mondiaux d'attractivité ou de compétitivité des pays sont assez normatifs, l'IEIDE est un indice de performances observées ex-post. Il compare tout simplement la part d'un pays dans les IDE mondiaux par rapport au poids mondial de son Pib, de sa population active, et de ses exportations. L'indice est plus grand que 1 si la moyenne de trois ratios dépasse la normale observée à l'échelle mondiale.
La décennie d'essor des 10 Peco comme zone émergente se lit bien dans l'évolution de cet indice. Proche de 0 sur la période 1988-90, il est passé à plus de 1,2 en moyenne 1998-2000, soit 20% de plus que son poids économique mondial. Dans le même temps, celui de l'ensemble PVD ne progressait que légèrement, de 0,6 à 0,7, même pour la Chine (de 0,8 à 0,9). Certains pays ont fortement baissé comme la Turquie ou la Malaisie, respectivement de 0,5 à 0,1 et de 2,6 à 1. L'indice des pays de l'Euromed (Afrique du Nord, Israël et Egypte) est pour sa part resté stable autour de 0,6. Les Peco n'émergent donc pas en substitution aux pays méditerranéens mais l'écart de un à deux est révélateur d'une différence essentielle d'intégration à l'espace européen.n
Au sein des pays des Peco, quatre groupes peuvent être repérés :
Deux économies, Hongrie et Slovénie, en phase de convergence vers des niveaux d'investissements étrangers de maturité, comme il semble que ce soit le cas pour l'Espagne et le Portugal qui ont aujourd'hui un IEIDE de 1,6 et 0,8 respectivement. L'enjeu pour ces deux pays d'Europe centrale est de savoir s'ils en resteront là ou s'ils rejoindront la trajectoire des petites économies européennes très spécialisées comme la Finlande (3,7) ou la Suède (8,5). Précisons ici que les statistiques d'IDE de la Slovénie ne prennent pas en compte les réinvestissements sur place et expliquent un indice officiellement très bas.
Deux économies très attractives en dynamique, la Tchéquie et l'Estonie, qui ont attiré sur la dernière période deux fois plus d'IDE que leur poids dans le monde (IEIDE=2). Par comparaison, l'Espagne avait un indice de 4,2 en 1988-90 et le Portugal de 2,9 juste après leur adhésion à l'UE.
Du reste, Malte s'inscrit dans ce processus de rattrapage rapide avec un indice record de 5. On peut en déduire que les flux d'IDE vers les Peco les plus attractifs devraient pouvoir augmenter encore significativement dans les années à venir.
Un groupe constitué de la Pologne, la Bulgarie, la Lettonie et la Lituanie, qui se positionnent autour de la moyenne Peco (1,2). C'est à dire au dessus de leur poids économique mondial, mais encore très en dessous des niveaux observés au moment de l'adhésion des pays du sud en 1986. On peut parler à ce titre de pays à très fort potentiel à court terme si les conditions d'ouverture continuaient de s'améliorer dans ces pays.
Un dernier groupe de pays en dessous de leur potentiel normal (IEIDE=1) avec deux types de trajectoires : en phase de décollage, comme la Slovaquie (IEIDE=1), ou loin de leur potentiel de rattrapage comme la Roumanie (0,8).
Mais la force du mouvement d'intégration européenne apparaît dans ce seul dernier chiffre : le plus médiocre des Peco a un IEIDE supérieur à celui du Mexique (0,7) et équivalent à celui de la Chine en 1988-90, c'est à dire lors de la grande phase de décollage de cette économie. En contrepoint de cette vision optimiste, le faible indice de la Grèce (0,3), que l'on retrouve à Chypre, est inférieur au niveau de l'Egypte. Rien ne permet d'écarter dans la région des scénarios de ce type !
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