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Lois,décrets codes avertissement |
Paris, le 13 décembre 1917
Les services du département de la Guerre ne sont pas tous suffisamment dégagés de certaines méthodes de travail dont la lenteur ne correspond pas aux nécessités de l'heure présente. Les errements du temps de paix continuent.
Il est urgent qu'une chasse obstinée soit faite à tous les temps morts qui ralentissent encore la machine administrative: l'intérêt du pays l'exige.
Il faut traiter les affaires en homme d'affaires: donc aller vite. On ne doit plus voir un chef de service demander sur des questions insignifiantes des rapports écrits à des subordonnés immédiats qu'il a loisir d'interroger à tout instant.
On ne doit pas tolérer qu'un dossier soit transmis de porte en porte "pour attributions" grossi à chaque station nouvelle de bordereaux d'envoi dûment enregistrés alors qu'une entent~;téléPhonique lui eût assuré d'emblée sa légitime destination.
Des officiers ou fonctionnaires qui traitent journellement d'affaires connexes n'ont pas le droit de s'ignorer l'un de l'autre. Il est inadmissible, enfin de voir deux bureaux entreprendre un long échange de correspondance pour un renseignement qu'aurait fourni une conversation de deux minutes.
Les décisions doivent toujours être préparées, souvent prises et parfois exécutées avant l'échange de toute pièce. C'est affaire aux deux interlocuteurs de prendre leurs responsabilités et aussi leurs sûretés. Il suffira de se faire connaître et de se mettre d'accord, en fin de conversation, le crayon à la main sur les pièce écrites qui sont souvent nécessaires, parce qu'elles portent une signature et qu'elles restent, mais il n'y faut recourir qu'au moment voulu c'est-à-dire lorsque l'affaire est déjà décidée et tout au moins dégrossie par la conversation.
Ces attitudes prises, on constatera que les cas exigeant une longue étude sont l'exception. J'estime que 80% des affaires peuvent être étudiées et résolues très rapidement.
Je prescris en conséquence qu'à l'avenir, toutes les affaires qui n'exigeront pas de longues enquêtes seront traitées en 3 jours, délai de transmission compris.
L'exécution de ces prescriptions sera contrôlée par des inspections inopinées; toute infraction donnera lieu à une sanction des plus sévères.
Le ministre de la Guerre
Georges CLEMENCEAU
Circulaire du Ministère de la Guerre: . Cabinet du ministre - N 16.56 D