Santé et environnement

DES SPÉCIFICITÉS PROPRES

Santé

Les dépenses de santé (soins hospitaliers, consultations de médecins, produits pharmaceutiques...) représentaient près de 9 % du PIB français en 1990 (10 000 F par habitant) contre seulement 4 % en 1960.

L'augmentation du niveau de vie entre 1960 et 1990 a joué, semble-t-il, un rôle important dans l'augmentation des dépenses de santé pendant cette période, comme le souligne le rapport "Santé 2010" du Commissariat général du Plan. Même dans l'hypothèse d'une moindre augmentation du niveau de vie, la prévision la plus probable est celle d'un poids économique compris entre 10 et 11 % du PIB en 2010.

Comme il n'existe pas de relation directe entre l'état de santé d'une population et les moyens économiques consacrés à cette fonction, on comprend que la question des dépenses de santé soit considérée comme l'une des plus importantes. Une évolution de type "high tech" S'il existe dans les dépenses de santé une partie de services traditionnels liés notamment à l'hébergement en milieu hospitalier, le coeur du domaine est de plus en plus marqué par une logique "high tech": c'est le cas, par exemple, pour l'industrie pharmaceutique dont les dépenses de R-D sont désormais de l'ordre de 15 à 20 % du chiffre d'affaires.

De ce fait, se manifeste un lien entre la demande et l'offre technologique, l'une des caractéristiques du domaine semblant même être la rapidité avec laquelle des avancées de la recherche fondamentale peuvent désormais trouver des applications (thérapies géniques, par exemple).

La tendance à privilégier la filière ambulatoire (le patient reste en ville) aux dépens de la filière hospitalière, de manière à limiter l'engagement financier de la collectivité, tend à renforcer le caractère "high tech" des dépenses de santé.

Les heurts de logiques différentes

Entre le souci de gains de productivité qui résulte du poids économique croissant des dépenses, le potentiel d'action ouvert par la progression des connaissances et des technologies, et les exigences éthiques propres à la nature du domaine, la santé se trouve au point de rencontre de logiques très différentes et parfois opposées. Le mode d'organisation de la filière est donc susceptible de connaître des mutations importantes dans les années à venir, le système actuel de régulation apparaissant en partie inadapté aux exigences du futur.

Environnement

Des marchés en progression mais soumis aux aléas de la conjoncture.

Même si les dépenses de gestion de l'environnement sont difficiles à mesurer (imprécision des limites du secteur, risques de doubles comptes en termes de production liés à la consolidation par les grands groupes de petites sociétés locales), leur progression est forte et l'on s'attend à un doublement de 1990 à 2010. Mais le niveau de départ - 2 % du PIB en France en 1990 - est nettement plus faible que dans le cas de la santé.

De plus, la croissance des marchés est particulièrement sensible à la conjoncture, le ralentissement de la croissance économique entraînant un affaiblissement des préoccupations écologiques, comme ce fut le cas dans les années 1975-1985.

Une dimension technologique nouvelle

Compte tenu du poids encore très important d'activités telles que la pose ou la rénovation des réseaux d'assainissement urbain, 80 % des dépenses d'investissement en matière d'environnement relèvent aujourd'hui du BTP.

A terme, le souci de la prévention et l'importance centrale des technologies de mesure (de la détection à la fixation des normes) ainsi que le renouvellement des procédés et des produits industriels imputable aux réglementations environnementales militent cependant en faveur d'un rôle croissant des préoccupations technologiques dans ce domaine. Il est important d'insister sur cette dimension technologique nouvelle: il s'agit de passer de l'âge des "technologies prothèses (souvent rudimentaires) à celui de la prévention, en remontant progressivement vers le coeur des procédés et des produits.

Une demande mal stabilisée

Domaine des certitudes faibles et des risques élevés, l'environnement rentre mal dans la logique des outils usuels d'aide à la décision: son "émergence à éclipse" fournit tantôt l'exemple d'une préoccupation susceptible de modifier en profondeur les conditions de la croissance (thème du développement soutenable), tantôt celui d'une priorité volatile sacrifiée aux impératifs du court terme.

Les facteurs qui parviennent à stabiliser l'évolution de la demande jouent donc un rôle essentiel, dans un domaine où la continuité des actions est nécessaire pour en assurer l'efficacité: c'est dans cette perspective que la réglementation constitue le principal facteur d'évolution de la demande.


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