Santé et environnement

Les déterminants de la demande

MAITRISER LES COUTS

La nécessité d'une meilleure maîtrise des coûts est un facteur essentiel d'orientation de la demande :

Dans le domaine de la santé, la croissance des dépenses de santé est une tendance lourde. Les conséquences du vieillissement, l'émergence de nouvelles pathologies (notamment infectieuses, comme le Sida), les exigences qualitatives qui s'accrois sent, tous ces facteurs montrent un risque de blocage du système de financement des dépenses de santé. Par-delà les changements institutionnels à mettre en place et qui ne relèvent pas de l'analyse conduite ici, il convient de souligner le rôle essentiel des analyses "coût-bénéfices" des pathologies, de façon à proportionner les moyens de R-D aux enjeux en termes de population exposée et donc de demande. De même, le développement des soins à domicile peut, dans une optique de réduction des coûts à la charge de la collectivité, entraîner des développements technologiques nouveaux (par exemple télésurveillance et petite domotique destinée à certaines catégories de personnes âgées qui sont aujourd'hui maintenues à l'hôpital). Symétriquement, des avancées thérapeutiques peuvent permettre de substituer la filière ambulatoire à la filière hospitalière (cas de l'ulcère qui n'est plus un marché chirurgical mais simplement un marché médicamenteux).

S'agissant de l'environnement, il est important de mettre au point des solutions d'attaque macro-économiquement moins coûteuses, de sorte que la nécessaire continuité des actions à entreprendre ne soit pas entravée par les fluctuations de l'activité économique et notamment de l'investissement. Ainsi, la chimie européenne consacre aujourd'hui plus de 10 % de ses investissements à la protection de l'environnement et l'on imagine mal que ce pourcentage puisse s'accroître beaucoup à l'avenir. C'est donc du côté des process et produits propres, et donc de la R-D, qu'il faut se tourner. Mais encore faut-il que des objectifs clairs soient annoncés suffisamment à l'avance. D'où l'intérêt de hiérarchiser les problèmes d'environnement, ce qui suppose la réalisation de bilans écologiques et leur éventuel paramétrage (avantage respectif de telle technique qui diminue les émissions nettes de tel polluant par rapport à telle autre dont les performances s'analysent en termes de baisse des rejets de tel autre polluant).

D'une certaine manière, cette orientation de la demande pour l'environnement est similaire à celle relative à la santé concernant les analyses "coût- bénéfices". S'y ajoute une difficulté supplémentaire: celle de pondérer des impacts physiques de nature différente et dont la traduction en termes de dommages peut requérir des informations aujourd'hui encore lacunaires (risques de contamination des chaînes trophiques associées à différents polluants, par exemple).

Finalement, la maîtrise des coûts rejoint l'exigence d'une meilleure compréhension des phénomènes, aussi bien dans le domaine de la santé que dans celui de l'environnement.

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