Le Directeur
"L'apprentissage une contribution au développement technologique et aux problèmes des banlieues" Une réponse aux carences des fonctions parentales |
Il est frappant de constater. lors de récentes affaires qui ont défrayé la chronique (braquage de banque ou trafic de drogue) toutes les qualités développées par des jeunes en situation d'échec scolaire (sens de l'initiative, sens de l'organisation, volonté, courage, intelligence, innovation).
Pourquoi un tel gâchis 7 sans doute serait ce simplificateur d'y rechercher une cause unique mais à parcourir les biographies des inculpés force est de constater que bien souvent l'origine de la funeste bifurcation résulte d'une carence de la fonction parentale au moment de la puberté.
Si le jeune adulte n'est pas naturellement motivé par les exercices intellectuels ou fortement "managé" par son environnement familial, les mauvaises notes ne tardent pas à conforter son manque de motivation amorçant ainsi le catastrophique cercle vicieux...
Finalement seule bien souvent la "bande de loubards" offre une forme d'insertion sociale ("tribale') et son chef un modèle du "Père".
Aujourd'hui quelle structure peut offrir une fonction parentale constructive pour la société ? donner une ambition, une éthique, un modèle au service du développement?
Je pense qu'une des voies possibles est celle du maître d'apprentissage en renforçant l'entreprise dans sa vocation de communauté d'hommes et de femmes où peut s'épanouir, se développer, se forger la personnalité. en même temps que s'acquièrent les méthodes de travail, les savoirs et les savoir faire..
C'est dans l'intérêt de l'entreprise, dans l'intérêt des jeunes et dans l'intérêt de notre société.
De plus je pense que ce rôle de formateur est propice à un état d'esprit de dynamisme et de créativité vital pour l'entreprise d'aujourd'hui.
Ce type d'apprentissage "à l'allemande" implique de le concevoir avec la plus grande ambition
Bien entendu, il implique que les entreprises françaises grandes et petites considèrent là qu'il s'agit d'un investissement majeur pour elle : le succès de ce renouveau nécessitera de leur part de lourds efforts financiers et humains. Les récentes déclarations sur ce sujet d'un très grand chef d'entreprise devraient je pense permettre un certain optimisme.
Un problème enfin mérite d'être posé : le capital de défiance accumulé malheureusement souvent à juste titre par le mot "apprentissage" dans notre pays qui ruine cette filière tant aux yeux des parents que des enfants ou des enseignants ne devrait il pas conduire à changer le mot et de parler plutôt d'enseignement technologique par alternance et pour lés niveaux TS et ingénieur de haut enseignement technologique par alternance ?
Dans le cas ou une telle option serait , prise, il faudrait sans aucun doute veiller à ce que la nouvelle appellation ne soit pas galvaudée avant que le contenu n'ait été modifié en profondeur.
J.M. YOLIN