Une idée fausse mais claire aura toujours plus de poids qu'une idée vraie
mais complexe
Alexis Clerel de Tocqueville
|
QUELQUES PROPOS ICONOCLASTES SUR L'EMPLOI.
Je commencerai par deux constats préliminaires:
- Le problème n'est pas le manque de travail, mais le nombre de personnes capables de lutter dans la
compétition internationale (pourquoi les magnétoscopes n'ont ils pas été industrialisés en France ? Pourquoi
PARIS n'est il pas la première place financière européenne ? Pourquoi la France ne fabrique-t-elle pas de jeux
électroniques ?) Le poids relatif de la France dans l'économie mondiale n'est que de quelques pourcents.
Saurions nous conquérir 1 % de plus du marché mondial que nous aurions le plein emploi !
- Une société n'est "vivable" que si chacun y trouve socialement sa place.
Il me semble qu'une politique raisonnable doit viser:
- A mettre nos concitoyens capables d'affronter victorieusement la compétition mondiale (10%, 20%, 30% de
la population?) en situation de le faire.
- Orientation des meilleurs vers ces métiers (ce qui n'est pas aujourd'hui le cas : la production et la vente, la
fonction d'entrepreneur, ne sont à l'évidence pas des valeurs suffisamment porteuses) notre société ne
valorise t elle pas trop de métiers moins stratégiques (fonctionnaire, avocat, psychologue, pharmacien,
notaire)[*].
- Leur donner tous les atouts pour gagner :
- Flexibilité pour pouvoir conquérir l"'intégrale" des
marchés et non l""inf' des marchés comme c'est actuellement trop souvent le cas. (Non limitation du
temps de travail pour ceux qui sont en "goulot d'étranglement'). Dans le textile par exemple, nos
entreprises sont souvent amenées à ne fournir que la
collection de base mais ont des problèmes pour les
petits suivis de réassortiment des produits qui se
vendent bien qui doivent bien souvent être fabriqués
a façon à l'étranger.
- Faire porter le minimum de charges sur les entreprises participant à la compétition mondiale (charges sociales, taxe
professionnelle, impôts sur les bénéfices ) pour leur permettre d'être compétitives, d'attirer, par des salaires attractifs, les hommes les
plus performants et de pouvoir investir (dans les hommes, dans la technologie, dans les machines, dans les
marchés). Bien entendu, cela implique une augmentation de l'IRPP et surtout de la TVA (impôt
qui a le mérite de taxer le consommateur et non le producteur et donc de ne pas pénaliser la production
par rapport à l'importation comme c'est aujourd'hui le cas pour les impôts sur les entreprises). Pour ne pas
pénaliser les revenus modestes, il suffirait de ne pas augmenter la TVA à taux réduit.
- Pour les autres, il faut bien entendu leur donner un revenu (permettant de répondre aux besoins primaires : manger, dormir sous un
toit, s'habiller, s'offrir des loisirs,... ), mais aussi un emploi, c'est-à-dire une situation d'utilité et de reconnaissance par la société.
Il faut à ce point, clairement séparer, si l'on ne veut pas rester dans la problématique insoluble actuel, la notion de travail et celle
d'emploi.
Il y a des gens qui ont beaucoup de travail et pas d'emploi : mères au foyer, travail au noir, animateurs bénévoles d'associations...
Il y a des gens qui ont un emploi et pas de travail (l'administration mais aussi certaines grandes entreprises, en fournissent de
remarquables exemples).
Le cas de ceux qui ont à la fois un travail et un emploi n'est qu'un cas parmi d'autres (et ceux dont le travail correspond à l'emploi est
un sous ensemble encore plus faible : un tiers des effectifs par exemple à la Cour des Comptes).
0
0 0
La première priorité doit bien entendu être le travail dans la compétition mondiale, il ne faut cesser de la rappeler, car c'est
lui et lui seul qui permet de financer la vie de la collectivité nationale. (Normalement, à ce type de travail, correspond un
emploi mais pas toujours: p.ex. : conseiller au commerce extérieur).
L'emploi des autres, dans cette optique, procède donc d'une toute autre logique.
Il s'agit:
-
a) De redistribuer les revenus (et surtout pas le travail) pour permettre à l'ensemble de la société de vivre sur les revenus
gagnés par les "troupes d'assaut".
-
b) En plus de ces revenus, de fournir un emploi, psychologiquement nécessaire à la plupart des êtres humains pour se sentir
bien dans la société : l'emploi est un statut social.
-
c) En l'échange de ces emplois, exiger un travail utile à la société (hors compétition économique mondiale) le "gisement"
de travail utile est infini : s'occuper des personnes âgées ou des enfants en difficulté, restauration de monuments et
amélioration du cadre de vie, travailleurs sociaux,....
Une des façons de procéder en évitant les mécanismes bureautiques est sans doute à rechercher aussi en favorisant les
services de proximité aux personnes (qui participent eux aussi à la qualité de la vie).
Bien entendu, cette présentation est trop caricaturale pour prétendre à un total réalisme, mais il me semble qu'elle fournit
un fil directeur qui pourrait déboucher sur un certain nombre d'orientations (fiscalité, droit du travail). Les TUC et les PIL
ont procédé en leur temps d'ailleurs, je crois, totalement de cette logique, de même que la "réhabilitation" de l'entreprises
il y a une dizaine d'années.
L'équilibre de la Société Japonaise enfin, me parait directement guidée par ces principes, même si, comme d'habitude nos
amis du soleil levant ont la pudeur de ne jamais afficher la couleur.
XY
* Le comble de l'absurdité est sans doute aujourd'hui atteint par les USA avec l'orientation des plus brillantes cervelles
vers le métier de lawyer; métier totalement "parasitaire" puisqu'il s'agit de "sucer' la substance d'autrui pour son propre
développement : cf. le charter d'avocats après l'accident de Bhopâl ou l'impact des honoraires et dommages et intérêts
sur le budget de leur système d'assurances sociales (20 %). Le point de non retour est peut être d'ailleurs franchi
puisque le virus a atteint le gène de la société américaine : le congrès. Le mécanisme de multiplication virale est donc à
l'oeuvre.